Tuesday, February 13, 2024

AU-DELÀ DU PAIN OUBLIÉ : DÉCOUVRIR LA VÉRITÉ LA PLUS PROFONDE DANS MARC 8 : 14-21.

 

L'Évangile d'aujourd'hui est la suite du miracle où Jésus avait nourris environ 4 000 personnes avec sept pains et quelques poissons. À la fin de cette mission, Jésus et ses disciples montèrent dans un bateau et naviguèrent de l’autre côté du fleuve. Maintenant, imaginez que vous êtes dans ce bateau avec Jésus, traversant le fleuve, quand soudain, vous réalisez que vous avez oublié le pain. La panique peut facilement dégénérer ; des murmures se transformant en disputes passionnées. Derrière ce pain oublié se cache un message plus profond, profondément pertinent pour nous, chrétiens, vivant dans un océan de vie moderne en constante évolution.

Jésus met en garde contre le « levain des pharisiens et d'Hérode ». Le levain, utilisé pour cuire le pain, peut symboliser à la fois la croissance et la corruption (fermentation). Les Pharisiens représentent l'autorité religieuse tandis qu'Hérode représente le pouvoir politique. Ainsi, Jésus nous avertit de nous méfier des enseignements hypocrites et idéologiques, des influences mondaines et politiques qui peuvent fermenter le doute et la peur dans nos cœurs, cherchant à nous contrôler et à nous égarer. Tout comme les disciples obsédés par leur manque de pain, nous aussi pouvons facilement nous laisser consumer par les angoisses quotidiennes, les mauvaises nouvelles incessantes, l’avenir incertain, la peur omniprésente.

        L'attitude de Jésus envers ses disciples est remarquablement poignante ; au lieu de les gronder, Il les interroge : « Vous ne comprenez pas? Vos cœurs sont-ils endurcis? N'avez-vous pas des yeux qui voient et ne voient pas, des oreilles qui entendent et n'entendent pas ? Ne vous souvenez-vous pas, quand j'ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes, combien de paniers pleins de morceaux avez-vous ramassés ? « Douze », répondirent-ils.

        Chers frères et sœurs en Christ, ces questions s’adressent également à nous. Les choses qui captent notre attention, notre perception du monde, reflètent la qualité de notre relation avec Jésus. Les disciples de Jésus avaient été témoins de nombreux miracles : ils le voyaient calmer la tempête par sa parole, guérir les malades, chasser les démons et même ressusciter les morts. Pourtant, ils sont devenus paniqués et anxieux à cause du pain oublié.

        L’attitude des disciples est une réalité humaine qui peut nous interroger. Sommes-nous tellement absorbés par les préoccupations quotidiennes que nous passons à côté du sens profond de la vie ? Entendons-nous vraiment les cris du monde, de nos proches, les murmures de l’espérance, l’appel à des actions inspirées par l’Évangile ? Rappelons-nous ceci : la foi consiste à voir le monde à travers les yeux de Jésus crucifié, à entendre sa voix dans le silence et à se souvenir de ses promesses d'amour, de joie, de justice et de paix.

        Aujourd’hui, Jésus nous invite à détourner notre regard des problèmes pour les tourner vers les solutions. Premièrement, en reconnaissant la présence constante de Dieu parmi nous. Deuxièmement, en passant de la peur à la foi. L'appel de Jésus n'est pas d'ignorer les défis de la vie mais de les voir à travers le prisme de la foi. Lorsque les angoisses ont tendance à nous envahir, apprenons à faire une pause, à méditer et à prier. Réfléchissons à la fidélité de Dieu dans notre vie et dans celle des autres. La gratitude ouvre la porte à la confiance ; cela nous rappelle que nous ne sommes pas seuls.

        Jésus nous invite également à être des témoins vivants de son message. En ouvrant notre vie à la grâce de Dieu, nous devenons capables d'offrir une oreille compatissante, de l'empathie, un soutien moral et spirituel à ceux qui luttent contre l'anxiété autour de nous. De cette façon, nos actions deviennent l’antidote à la peur et à la paralysie spirituelle. Que le temps du Carême que nous sommes sur le point de commencer soit pour nous une occasion d'être plus à l'écoute de la Parole de Dieu.

       La peur de l’avenir incertain perd son emprise sur nous lorsque nous nous souvenons que Jésus est l’Alpha et l’Omega. Ouvrons nos yeux, nos oreilles et notre cœur à la présence de Dieu, en nous rappelant que même au milieu des ténèbres, il nous offre beaucoup d'amour, de direction et de force. Alors sortons, partageons le pain de l’amour et incarnons l’espoir et la lumière qui brillent de mille feux dans un monde incertain.


BEYOND THE FORGOTTEN BREAD: UNRAVELLING THE DEEPER TRUTH IN MARK 8: 14 -21.


Today’s Gospel builds upon the miracle of Jesus feeding roughly 4,000 people with seven loaves and a few fish. At the end of this mission, Jesus and His disciples entered a boat and sailed to the other side of the river. Now, imagine being in this boat with Jesus, crossing the river, when the realization hits: we forgot the bread. The panic can easily escalate; whispers switching into heated arguments. Beneath the surface of this forgotten bread lies a deeper message, one that is profoundly relevant to us Christians living in an often-changing seas of modern life.

Jesus warns of the “leaven of the Pharisees and Herod”. Leaven, used for baking bread, can symbolize both growth and corruption (fermentation). The Pharisees represent the religious authority while Herod represents the political powers. So, Jesus is warning us to beware of the hypocritical and ideological teachings, worldly and political influences that can ferment doubt and fear in our hearts, seeking to control and lead us astray. Just like the disciples fixated on their lack of bread, we too can easily get consumed by daily anxieties, the relentless bad news, the uncertain future, the ever-present fear.

Jesus’ demeanor towards His disciples is remarkably poignant; instead of scolding them, He questions them: “Do you not understand? Are your hearts hardened?  Do you not have eyes that see and not see, ears that hear and not hear? Do you not remember when I broke the five loaves for the five thousand, how many basketfuls of pieces did you pick up?  Twelves”, they replied.

Dear fellow Christians, these questions are also addressed to us. The things that capture our attention, our perception of the world, reflect the quality of our relationship with Jesus. Jesus’ disciples had witnessed many miracles: they saw Him calm the storm with His word, heal the sick, cast out demons, and even raise the dead. Yet, they became panicked and anxious because of the forgotten bread.

The attitude of the disciples is a human reality that can question us. Are we so consumed by daily concerns that we miss the deeper meaning of life? Do we truly hear the cries of the world, those close to us, the whispers of hope, the call to Gospel-inspired actions? Let us remember this: faith is about seeing the world through the eyes of the Crucified Jesus, hearing His voice in the silence, and remembering His promises of Love, Joy, Justice, and Peace.

Today, Jesus invites us to shift our gaze from problems to solutions. Firstly, by acknowledging God’s abiding presence among us. Secondly, by moving from fear to faith. Jesus’ call is not to ignore life’s challenges but to see them through the lens of faith. When anxieties tend to grip us, let us learn to pause, meditate, and pray. Let us reflect on the past moments of God’s faithfulness in our lives and that of others. Gratitude unlocks the door to trust; it reminds us we are not alone.

Also, Jesus invites us to be living testaments of His message. As we open our lives to God’s grace, we become capable of offering a compassionate ear, empathy, moral and spiritual support to those struggling with anxiety around us. In this way, our actions become the antidote to fear and spiritual paralysis. May the Lenten season we are about to begin be an occasion for us to be more attuned to God’s Word…Amen.

Uncertainty loses its grips on us when we remember that Jesus is the Alpha and Omega. Let us open our eyes, ears, and hearts to God’s presence, remembering that even amid darkness, He offers us abundant love, guidance, and strength. Therefore, let us step out, share the bread of love, and incarnate the hope and light that shine brightly in an uncertain world.


Monday, February 12, 2024

QUAND LES MIRACLES NE SUFFISENT PAS : CULTIVER LA FOI DANS LA VIE QUOTIDIENNE (MARC 8 : 11-13)


Frères et sœurs en Christ, l'Évangile d'aujourd'hui dresse un tableau poignant des difficultés rencontrées par Jésus dans son ministère terrestre. Dans Marc 8 : 11-13, nous voyons les pharisiens qui, bien qu’ils aient été témoins des actes puissants de Jésus, exigent un « signe du ciel ». Cette scène résonne profondément avec notre propre condition humaine, notre aspiration constante à l'extraordinaire, la preuve spectaculaire de la présence de Dieu dans notre monde souvent chaotique. Pourtant, la réponse de Jésus nous pousse à une compréhension plus profonde, nous invitant à regarder au-delà de la surface des réalités et à voir les miracles discrets qui se déroulent autour de nous et en nous chaque jour.

N'oublions pas que les pharisiens avaient déjà été témoins d'incroyables démonstrations de la puissance de Dieu à travers Jésus. Il avait chassé des démons, guéri des malades et un paralytique, purifié un lépreux et ramené à la vie des morts, bref, Jésus avait restauré de nombreuses vies. Mais leur demande allait au-delà de la simple reconnaissance de ces merveilles. Ils avaient envie d'un spectacle céleste, d'une confirmation qui correspondait à leurs propres attentes.

Jésus déplore qu’il s’agisse là d’une « génération méchante et adultère » qui cherche des signes. Ils ne parviennent pas à reconnaître la présence de Dieu dans leur vie quotidienne. Cette incrédulité était une source de souffrance pour Jésus. Essayons d’y penser dans notre vie. Cette tentation de Jésus est comparable à celle qu'il a vécue dans le désert lorsque satan voulait qu'il transforme la pierre en pain. C’est l’une des stratégies du diable pour faire preuve de puissance afin de séduire les humains dans le péché. Dieu ne fait pas la démonstration de puissance pour nous séduire ; la puissance de Dieu se manifeste dans Son Amour qui trouve sa parfaite expression sur la Croix de Jésus. Et cela va à l’encontre de la sagesse humaine !

N'est-ce pas aussi notre combat, chers amis ? Combien de fois avons-nous manqué les touches subtiles de la grâce de Dieu dans l’ordinaire ? Nous attendons des signes grandioses, nous courons après les « faiseurs de pseudo-miracles » le buisson ardent, la séparation des mers comme pour Israël. Qu’en est-il des doux murmures du lever du soleil, de la force de l'étreinte d'un être cher, de la résilience tranquille de notre propre esprit, de l’alternance des saisons, etc.?  Comme Paul l'écrit dans Romains 1 :18-20, la nature invisible et la puissance éternelle de Dieu sont «clairement perçues » dans la création elle-même, et pourtant nous choisissons de ne pas voir.

Le monde aussi fait écho aux cris des pharisiens. Au milieu des crises et des souffrances du monde d’aujourd’hui, nombreux sont ceux qui aspirent à des interventions miraculeuses, à des signes tangibles d’espoir. Il est tentant de tomber dans le piège d'exiger des démonstrations spectaculaires de la puissance de Dieu, en oubliant qu'Il marche déjà parmi nous, agissant à travers des gens ordinaires et des moments ordinaires.

Alors, comment le message de Jésus nous interpelle-t-il, nous, chrétiens, appelés à être sel et lumière dans le monde ?

Apprenons à ouvrir les yeux sur les miracles du quotidien : Cultivons une conscience plus profonde de la présence de Dieu dans l'ordinaire. Qu'il s'agisse du lever du soleil, de la gentillesse d'un étranger, du sourire d'un bébé, de la résilience de l'esprit humain, des personnes qui risquent leur vie pour en sauver d'autres, etc. Reconnaissons-les comme des murmures divins, des signes d'espoir et d'amour tissés dans le tissu de nos vies.

Soyons le signe pour les autres : nos vies, lorsqu'elles sont remplies d'amour, de compassion et de service généreux, peuvent devenir de puissants témoignages de la grâce de Dieu. Lorsque nous incarnons les enseignements de Jésus, rayonnons son amour et défendons la justice, nous devenons des signes vivants, des phares d'espoir dans un monde aspirant à la lumière.

Dépassons le spectacle, recherchons la transformation intérieure : ne nous laissons pas entraîner dans la poursuite d'expériences extraordinaires. Recherchons plutôt la puissance transformatrice du Saint-Esprit, la conversion quotidienne de nos cœurs, la révolution tranquille de l’amour qui nous change ainsi que le monde qui nous entoure. Les signes que Jésus nous donne doivent nous amener à avoir une foi forte.

Rappelons-nous, chers frères et sœurs, les signes de Dieu ne se limitent pas à l'extraordinaire. Ils sont intégrés au tissu de notre vie quotidienne et attendent d’être reconnus avec un cœur ouvert et des yeux perspicaces. Allons au-delà du spectacle et embrassons les miracles quotidiens, devenant des signes vivants de son amour et de sa grâce transformatrice dans le monde.

Voir le Dieu invisible dans les événements ordinaires de notre vie quotidienne est le défi pour nous chrétiens d’aujourd’hui ! Que Dieu nous aide à reconnaître sa présence aimante parmi nous ! Amen.


WHEN MIRACLES AREN’T ENOUGH: CULTIVATING FAITH IN OUR DAILY LIFE (MARK 8: 11-13)


Brothers and sisters in Christ, today’s Gospel paints a poignant picture of one the difficulties Jesus encountered in his earthly ministry. In Mark 8:11-13, we see the Pharisees, who despite witnessing Jesus’ mighty acts, demand a “sign from heaven.” This scene resonates deeply with our own human condition, the constant yearning for the extraordinary, the spectacular proof of God’s presence in our often-chaotic world. Yet, Jesus’ response challenges us to a deeper understanding, inviting us to look beyond the surface of realities and see the quiet miracles unfolding around us every day.

Remember, the Pharisees had already witnessed incredible demonstrations of God’s power through Jesus. He had expelled demons, healed the sick, and a paralytic, cleansed a leper, and brought back to life the dead, in short, Jesus had restored many lives. But their request went beyond acknowledging these wonders. They craved a celestial spectacle, a confirmation that fit their own expectations. This, Jesus laments, is the “evil and adulterous generation” seeking signs. They fail to recognize the God’s presence in their everyday life. This temptation of Jesus is comparable to the one he experienced in the desert when satan wanted him to turn stone into bread. This is one of the strategies of the devil to make a show of power in order to seduce humans into sin. God does not make any show of power; God’s power is manifested in His Love that find it’s perfect expression on the Cross of Jesus. And this goes against human wisdom!

Isn’t this our struggle too, dear friends? How often have we missed the subtle brushstrokes of God’s grace in the ordinary? We wait for the earthquake, the burning bush, the parting of the seas, oblivious to the gentle whispers in the sunrise, the strength in a loved one’s embrace, the quiet resilience of our own spirit. As Paul writes in Romans 1:18-20, God’s invisible nature and eternal power are ‘clearly perceived’ in creation itself, yet we choose to blind ourselves.

The world, too, echoes the cries of the Pharisees. Amidst crises and suffering in the world today, many yearn for miraculous interventions, tangible signs of hope. It is tempting to fall into the trap of demanding spectacular displays of God’s power, forgetting that He already walks among us, working through ordinary people and ordinary moments.

So, how does Jesus ‘message challenge us, we Christians called to be salt and light in the world?

Let us learn to open our eyes to the everyday miracles: Let us cultivate a deeper awareness of God’s presence in the ordinary. Be it the sunrise, the kindness of a stranger, the smile of a baby, the resilience of the human spirit, people risking their lives to save others, etc. Let us recognize these as divine whispers, signs of hope and love woven into the fabric of our lives.

Let us be the sign for others: Our lives, when filled with love, compassion, and generous service, can become powerful testimonies of God’s grace. When we embody Jesus’ teachings, radiate His love, and stand for justice, we become living signs, beacons of hope in a world yearning for light.

Let us move beyond spectacle, seek interior transformation: Let us not get caught up in the pursuit of extraordinary experiences. Instead, let us seek the transformative power of the Holy Spirit, the daily conversion of our hearts, the quiet revolution of love that changes us and the world around us. The signs Jesus gives us are to lead to having a strong faith.

Let us remember, dear brothers and sisters, God’s signs are not confined to the extraordinary. They are knit into the fabric of our daily lives, waiting to be recognized with open hearts and discerning eyes. Let us move beyond the spectacle, and embrace the everyday miracles, becoming living signs of His love and transforming grace in the world.

Seeing the Invisible God in the ordinary events of our daily lives is the challenge for us Christians today! May God help us recognize His loving presence among us! Amen.


Sunday, February 11, 2024

LA TOUCHE GUERISSANTE DE JESUS : MEDITATION SUR MARC 1 : 40-45.


Frères et sœurs en Christ, l'Évangile d'aujourd'hui, Marc 1, 40-45, résonne profondément dans notre monde, où l'isolement et l'exclusion jettent de longues ombres sur les relations humaines. Au temps de Jésus, la lèpre était considérée comme une conséquence du péché. Dans de la première lecture, nous avons entendu comment les lépreux étaient traités : jugés impurs, ils étaient ostracisés. On peut imaginer à quel point cela a été difficile pour eux. Ils devaient rester loin de la communauté jusqu'à leur guérison qui devait être constatée par le prêtre.

La première chose qui frappe l'attention, c'est le courage de ce lépreux. Il s'approche de Jésus. Il s'agenouille devant Jésus, exprime ainsi une profonde humilité, puis prononce avec ces mots : « Si tu veux, tu peux me purifier ». Chers frères et sœurs en Christ, voici l'essence de notre foi : reconnaitre notre vulnérabilité, nous montrer humbles, nous abandonner à la volonté de Dieu et avoir une foi inébranlable dans le pouvoir de guérison de Jésus. La prière de ce lépreux était très courte et simple. Pas besoin de beaucoup de mots. C'est son cœur qui s'est ouvert à Jésus. Voilà une indication sur comment notre prière peut toucher le Cœur de Dieu. 

Saint Marc nous dit : « Ému de pitié, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux. Sois purifié ! » Cet acte simple, à cette époque et dans ce contexte, a brisé les normes sociétales et en dit long sur le caractère de Jésus. Il n’a pas vu en cet homme un impur, mais un enfant de Dieu, fils d’Abraham, un être humain aspirant à la plénitude. Cette expression tangible de compassion révèle l'amour profond de Jésus pour l'humanité, transcendant les barrières de la maladie et des stigmates sociaux. En effet, Dieu est ému de pitié lorsque nous venons à Lui avec foi et humilité.

Le message pour nous aujourd’hui est clair : apprenons à accepter notre vulnérabilité devant Dieu et à étendre notre compassion aux autres, en particulier à ceux exclus de la société. Dans un monde obsédé par la perfection, abandonnons notre orgueil à Dieu et recherchons Christ avec un cœur ouvert. Rappelons-nous que la véritable guérison commence souvent par la reconnaissance de notre fragilité, par l'abandon à l'amour de Dieu et par la foi au pouvoir transformateur dans tout contact avec lui. Dans l'Eucharistie, nous faisons plus que toucher Jésus : nous le recevons entièrement dans notre cœur.

En outre, considérons le contexte au sens plus large de la souffrance. Tout comme la lèpre isolait les individus à l'époque, divers facteurs, comme la pauvreté, la discrimination et la maladie, la vieillesse deviennent expériences où les gens sont isolés exclus aujourd'hui. Face à ces situations, Jésus nous inciter à tendre la main à ceux qui sont marginalisés, ostracisés et considérés comme « impurs » par la société.

Rappelons-nous que le péché aussi peut être assimilé à la lèpre, qui nous sépare de Dieu et des autres. Le contact guérisseur de Jésus offre le pardon, la restauration et la chance de rejoindre la communauté de foi. C’est là que devrait nous conduire le Synode sur la synodalité. Étendons cette même grâce à nous-mêmes et aux autres.

L'Évangile d'aujourd'hui nous interpelle également concernant les préjugés : nous devons faire attention à n'exclure personne par nos paroles et/ou nos attitudes. Offrons plutôt compassion et empathie à ceux qui sont en difficulté, écoutons sans jugement, tendons la main et prions pour leur bien-être.

Apprenons à accepter nos propres vulnérabilités, partageons ouvertement nos luttes avec Dieu, et peut-être avec un directeur spirituel ou des directrices.

En suivant l'exemple de Jésus, nous pouvons créer un monde où chacun se sent reconnu, valorisé, accueilli et aimé. Soyons des conduits de son amour, apportant une touche de guérison à tous, en particulier à ceux qui, comme le lépreux, se tiennent en marge, aspirant à la plénitude. Soyons les instruments de la guérison et de la transformation de Jésus, aujourd'hui.



THE HEALING TOUCH OF JESUS. REFLECTIONS ON MARK 1:40-45.


Brothers and sisters in Christ, today's Gospel, Mark 1:40-45, resonates deeply with our world, where isolation and exclusion cast long shadows on human relations. In the time of Jesus, leprosy was considered as consequence of one’s sin. In the first reading, we all heard how lepers were treated: deemed unclean they were ostracized. We can imagine how difficult it was for them. They were to stay away from the community until their healing which was to be ascertained by the priest.

The first things that strikes one’s attentions is the courage of this leper. He approaches Jesus. He kneels down before Jesus, thus expresses a profound humility, and then utters words with desperation, “If you wish, you can make me clean”.  Dear brothers and sisters in Christ, here lies the essence of our faith: acknowledging our vulnerability before God, being humility before Him, surrendering to God's will, and expressing unwavering faith in the healing power of Jesus. This man’s prayer was very short and simple. No need of many words. We see here the secret of a prayer that really touches the heart of God. 

St Marks says that “Moved with Pity, Jesus stretched out his hand, touched him and said to him, “I do will it. Be clean!” This simple act, in that time and context, shattered societal norms and spoke volumes about Jesus' character. He saw not an outcast, but a child of God, son of Abraham, a human being longing for wholeness. This tangible expression of compassion reveals Jesus' profound love for humanity, transcending barriers of disease and social stigmas. Indeed, God is moved with pity when we come to Him with Faith and Humility.

The message for us today is clear: Let us learn to embrace our vulnerability before God and extend compassion to others, especially those excluded by the society. In a world obsessed with perfection, let us shed our pride and seek Christ with open hearts. Let us remember that true healing often begins with acknowledging our brokenness, surrendering to God's love, and believing in the transformative power of his touch. In the Eucharist, we do more than touching Jesus: we receive him entirely in our heart.

Furthermore, let us consider the broader context of suffering. Just as leprosy isolated individuals then, so too do various factors, like poverty, discrimination, and illness, old age isolate and exclude people today. Let Jesus’ touch inspire us to reach out to those marginalized, ostracized, and deemed “unclean” by society.

Let us remember, sin, too, can be likened to leprosy, separating us from God and each other. Jesus' healing touch offers forgiveness, restoration, and the chance to rejoin the community of faith. This is where the Synod on synodality should lead us. Let us extend this same grace to ourselves and others, remembering that none of us are beyond redemption.

Today’s Gospel challenges us also regarding prejudice: we should pay attention to not exclude anyone by our words and or attitudes.

Rather, let us offer compassion and empathy to those struggling, listen without judgment, extend a helping hand, and pray for their well-being.

Let us learn to embrace our own vulnerabilities: share our struggles openly with God, and maybe with a spiritual director or directrices.

By following Jesus' example, we can create a world where everyone feels seen, valued, and embraced, loved. Let us be conduits of his love, extending a healing touch to all, especially those who, like the leper, stand on the fringes, longing for wholeness. Let us be instruments of Jesus’ healing touch and  transformation, starting with ourselves, today.



Saturday, February 10, 2024

TROUVER UN SOUFFLE DE CALME DANS UN MONDE TUMULTUEUX : RÉFLEXION SUR LA RENCONTRE DE JÉSUS AVEC MARIE ET MARTHE.


Dans le tourbillon d'aujourd'hui, où les délais nous poursuivent, les angoisses se multiplient et la surcharge d'informations menace de nous noyer, l'histoire de Marthe et Marie dans Luc 10 : 38-42 offre une pause bien méritée. Ce message résonne plus profondément que jamais dans nos vies.

Martha, l'exemple même de l'activité, se précipite partout, consumée par le besoin de servir. Marie, en contraste frappant, est assise aux pieds de Jésus, baignée dans sa présence, son cœur en harmonie avec ses paroles. Marie, choisit la voie apparemment « improductive » consistant à simplement être présente, s'imprégnant des paroles de Jésus.

Jésus, dans son doux « Marthe, Marthe », lui rappelle, et par extension à nous, que dans la frénésie des activités, des choses à faire, nous risquons de perdre de vue « la seule chose nécessaire ». Nous voyons que Jésus ne condamne pas le service de Marthe ; c'est plutôt son inquiétude, sa préoccupation qui obscurcit son cœur.

Mais qu’est-ce que cette «chose unique » ? Certes, il ne s’agit pas de négliger ses   responsabilités. Jésus n'a pas condamné l'hospitalité parce que c'est une grande valeur universellement appréciée. Être au service des autres est la pierre angulaire de notre foi. Il s'agit plutôt de trouver l'équilibre entre l'action et la contemplation, entre les mains de Marthe et le cœur de Marie. Il s'agit de se ménager un espace dans nos vies frénétiques pour simplement être avec Dieu, écouter sa parole et expérimenter la paix qui dépasse l'entendement. C’est « l’hospitalité » que Jésus apprécie le plus ! Cela nous aide à développer l’esprit de gratitude.

Comment pouvons-nous, dans nos divers contextes, recevoir et vivre ce message ? Voici quelques suggestions pratiques qui pourraient nous aider. Dans notre vie personnelle : Pratiquez des moments de pleine conscience : Prévoyez chaque jour de courtes périodes de réflexion tranquille, de prière, de lecture des Écritures et de méditation. Déconnectez-vous de la technologie et reconnectez-vous à votre moi intérieur. Pratiquez la gratitude : Au milieu du chaos, trouvez des moments pour apprécier les bénédictions, grandes et petites. La gratitude favorise le contentement et constitue un bouclier contre l’anxiété. Discernez ce qui est essentiel : demandez-vous : « Qu'est-ce qui compte vraiment dans le grand schéma des choses ? » Cela permet de prioriser les actions et d’éviter de s’enliser dans des futilités.

Dans nos relations, nous pouvons offrir une écoute profonde, accorder toute notre attention à nos proches, sans distractions, être présents dans leurs joies et leurs peines, en leur offrant empathie et soutien. Le temps de qualité favorise des liens plus profonds.

Nous pouvons également pratiquer le pardon : abandonner le ressentiment et l’amertume. S'accrocher à la négativité crée une distance et nous empêche d'être pleinement présents dans nos relations.

Dans le contexte mondial, nous pouvons essayer de rechercher la justice avec compassion. Tout en travaillant pour le changement, rappelons-nous le coût humain. Défendons les autres avec empathie et compréhension, et pas avec colère et ressentiment. Pratiquons la solidarité mondiale en reconnaissant notre humanité commune et notre interdépendance. Nous pouvons soutenir les initiatives qui favorisent la paix, la compréhension et un mode de vie durable.

Tout cela est réalisable si nous apprenons à commencer modestement et à agir localement. Le défi est énorme et nous pouvons parfois nous sentir dépassés par les problèmes mondiaux. N'oublions pas « ce qui compte le plus pour Jésus » : l'écoute de Dieu, sa présence intérieure. Puissions-nous apprendre, comme Marie, à nous asseoir aux pieds de Jésus, non pas pour échapper à nos responsabilités, mais pour trouver la force et la clarté pour les accomplir avec grâce et un cœur en paix. Car véritablement, c’est en Dieu que nous trouvons la force et le renouveau, nous permettant de revenir au monde avec plus de compassion, de clarté et de détermination.

Que cette réflexion soit un doux rappel de respirer, d'être présent, d'apprécier chaque nouveau jour, moment comme un cadeau de Dieu et de choisir « la seule chose nécessaire » dans un monde qui oublie souvent qu'elle existe. Un service authentique et une vie pleine de sens découlent véritablement du fait d'être conscient de la présence de Dieu et d'écouter sa parole parmi nous ! Que Dieu nous bénisse alors que nous sommes assis aux pieds de Jésus aujourd'hui !!!

 


From Jealousy to Peace: The Journey of Humility in Christ’s Kingdom (Wisdom 2:12, 17-20. James 3:16-4:3. Mark 9:30-37).

In today’s readings, we are invited to reflect on the deeper meaning of humility, the power of service, and the importance of aligning ourse...