Chers
frères et sœurs en Christ,
Que
la paix et la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soient avec vous tous !
Aujourd’hui,
nous nous rassemblons autour de la Parole vivante de Dieu, une Parole qui ne
cesse de nous interpeller, de nous transformer et de nous appeler à être disciples
du Christ d’une manière radicale. Le passage évangélique qui nous est proposé
nous invite à réfléchir à l’une des questions les plus fondamentales de notre
foi : Qui est Jésus ? Et tout aussi important, que signifie pour nous le fait
de Le suivre ?
Ouvrons
nos cœurs et permettons à l’Esprit Saint d’éclairer cette rencontre puissante
entre Jésus et ses disciples, une rencontre qui nous parle aujourd’hui tout
autant qu’à eux.
La question qui définit tout
Jésus
et ses disciples sont en chemin vers Césarée de Philippe lorsqu’Il se tourne
vers eux et leur demande : « Que disent les gens à mon sujet ? Qui suis-je
d’après eux ? » (Mc 8, 27). Les disciples répondent en évoquant différentes
opinions : Jean-Baptiste, Élie ou l’un des prophètes. Mais alors, Jésus rend la
question personnelle ; Il les regarde et demande : « Et vous, que dites-vous
? Pour vous, qui suis-je ? » (Mc 8, 29).
Pierre
s’avance avec audace et proclame : « Tu es le Christ » (Sy ei ho
Christos). Ce moment est crucial ! Le mot Χριστός (Christos)
signifie « Oint », le Messie promis. Pierre, inspiré par une révélation divine,
reconnaît que Jésus n’est pas simplement un prophète de plus, mais
l’accomplissement du plan de salut de Dieu.
Et
pourtant, un événement frappant se produit immédiatement après cette
confession. Jésus commence à révéler quel type de Christ Il est réellement : un
Messie souffrant, et non un libérateur politique ou un roi guerrier. Il parle
de rejet, de souffrance, de mort et de résurrection. Pierre, qui venait de
proclamer Jésus comme le Christ, se met à Le réprimander (epitiman),
incapable d’accepter un tel destin.
Jésus,
à son tour, le reprend avec force en lui disant : « Passe derrière moi,
Satan ! Car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes »
(Mc 8, 33).
Ce
moment nous conduit à une vérité essentielle : connaître Jésus ne se limite pas
aux mots, mais implique de vivre dans l’obéissance à Lui. C’est précisément ce
que Jésus enseigne en Jean 14, 21 :
«
Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime ; et
celui qui m'aime sera aimé de mon Père, et moi aussi je l’aimerai et je me
manifesterai à lui. »
Pierre
connaissait le nom de Jésus, mais la vraie connaissance du Christ passe par
l’obéissance et l’amour. Il ne suffit pas de dire « Tu es le Christ »,
nous devons Le suivre sur Son chemin, même lorsque ce chemin mène à la Croix.
Le tournant de Jésus : Une correction publique et une
leçon pour tous : Avant
de réprimander Pierre, Jésus se tourne vers ses disciples. Pourquoi Marc
inclut-il ce détail ? Que peut signifier ce geste ?
Ce
mouvement suggère deux leçons importantes :
L’erreur
de Pierre n’était pas seulement personnelle ; c’était une leçon pour tous les
disciples. En se tournant vers les autres, Jésus
fait de cette correction un enseignement public, afin que tous comprennent la
vérité sur Sa mission. Ce n’était pas seulement Pierre qui devait apprendre que
le Messie devait souffrir, mais tous les disciples devaient abandonner leurs
fausses attentes d’un Messie glorieux et terrestre.
Combien
de fois, comme Pierre, essayons-nous de guider Jésus au lieu de Le suivre ? Combien de fois dictons-nous à Dieu ce qu’Il devrait
faire, au lieu de Lui faire confiance ? Le geste de Jésus nous rappelle que la
leçon de la Croix est pour tous les disciples, passés, présents et futurs.
Que retenons-nous de cet échange dramatique ?
Sans
la Croix pas de Connaissance du Jésus : Beaucoup aujourd’hui, comme Pierre, reconnaissent Jésus
comme le Christ, mais ils ont du mal à accepter Son chemin, le chemin de la
Croix. Jésus n’est pas seulement un faiseur de miracles ou un enseignant moral
; Il est l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde par la souffrance
et l’amour donné jusqu’au bout.
Le
vrai discipulat implique d’embrasser la Croix. Lorsque Jésus reprend Pierre, Il ne le rejette pas, mais
Il corrige sa mentalité trop humaine. Pierre voulait un Messie triomphant sans
la souffrance. Mais Jésus nous montre qu’il n’y a pas de résurrection sans
la Croix. Le suivre signifie renoncer à nos propres désirs, à nos propres
attentes, et faire confiance au plan de Dieu, même lorsque cela mène à la
souffrance. Et nous savons combien cela est difficile à accepter.
Jésus nous appelle à penser comme Dieu pense
Le
mot grec utilisé pour « penser » ici est phroneis, qui désigne un état
d’esprit, une attitude profonde. Pierre pensait selon la sagesse humaine, qui
cherche à éviter la souffrance et à rechercher la puissance. Mais Jésus nous
invite à adopter la mentalité de Dieu, une mentalité qui valorise l’amour
plutôt que la domination, le sacrifice plutôt que l’auto-préservation,
l’humilité plutôt que l’orgueil.
Qui est Jésus pour toi ?
Chers
frères et sœurs, la question que Jésus posait à Ses disciples est la même qu’Il
nous pose aujourd’hui :
«
Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Il
ne suffit pas de savoir ce que les autres disent de Lui. Il ne suffit pas de
répéter des définitions théologiques. Chacun de nous doit répondre
personnellement. Et si nous croyons vraiment que Jésus est le Christ, alors
nous devons aussi embrasser Son chemin, le chemin de l’amour, du service et de
la Croix.
Que
l’Esprit Saint nous donne la grâce de voir le Christ tel qu’Il est réellement
et de Le suivre avec une foi inébranlable. Et que nous ne soyons jamais un
obstacle comme Pierre, mais de vrais disciples qui marchent dans les pas de
notre Seigneur crucifié et ressuscité.
Amen !
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