Chers Frères et Sœurs bien-aimés dans le Christ, que
la paix soit avec vous !
Aujourd’hui,
l’Église célèbre le commencement d’un mystère si grand, si profond, que le ciel
lui-même s’est penché pour confier le dessein du salut à l’oreille d’une humble
vierge. C’est la Fête de l’Annonciation, jour d’initiative divine et de
coopération humaine, où l’éternité a touché le temps, et où le « oui » de Dieu
a rencontré celui de Marie. Dans l’évangile de Luc 1, 26–38, nous entendons
l’ange Gabriel annoncer l’inimaginable à Marie : qu’elle concevra et enfantera
le Fils du Très-Haut, le Sauveur du monde.
Un message d’espérance en temps difficiles
L’ange Gabriel ne
se rend ni dans un palais ni dans un temple, mais dans la simplicité d’un petit
village, Nazareth. Cela nous révèle que Dieu nous rejoint là où nous sommes, et
non là où le monde prétend que réside la grandeur. Comme Marie, nous pouvons
parfois nous sentir petits ou ignorés. Mais le regard de Dieu se pose sur les
humbles et les cachés.
Les premières
paroles de l’ange Gabriel à Marie : « Sois sans crainte » soulignent une vérité
essentielle : Dieu veut que nous vivions dans la paix du cœur. La confusion,
les guerres, les difficultés économiques que nous vivons aujourd’hui dans
diverses régions du monde vont à l’encontre de la volonté divine. Comme Marie,
nous pouvons trouver la paix et la faveur auprès de Dieu si nous écoutons sa
Parole avec attention.
Le courage du “oui” de Marie
La réponse de
Marie : « Qu’il me soit fait selon ta parole » est un abandon audacieux et
confiant à la volonté de Dieu. Elle n’avait pas toutes les réponses. Elle ne
savait pas comment Joseph réagirait, comment la société la traiterait, ni
comment elle élèverait le Fils de Dieu. Et pourtant, elle a dit oui.
Son courage ne
reposait pas sur la confiance en elle-même, mais sur une confiance radicale en
Dieu : en sa fidélité, en sa puissance pour accomplir ce qu’il promet. Et
ainsi, le Verbe s’est fait chair, parce qu’une femme a osé croire.
Chers Frères et
Sœurs, combien d’entre nous hésitent à dire oui à l’appel de Dieu, parce qu’ils
se sentent incompétents, mal préparés, ou effrayés du regard des autres ? Marie
nous enseigne que Dieu n’appelle pas les qualifiés, mais qu’il qualifie ceux qu’il
appelle. Il ne demande qu’un oui.
« Je suis l’Immaculée Conception » : une
confirmation de la grâce
Il y a exactement
164 ans, le 25 mars 1858, lors des apparitions de la Vierge Marie à une jeune
fille simple, Bernadette Soubirous, à Lourdes, Marie lui révéla enfin son nom
en ces mots : « Je suis l’Immaculée Conception. » Ce titre confirmait ce que
l’Église avait proclamé solennellement quatre ans plus tôt par le dogme de
l’Immaculée Conception : que Marie fut préservée de toute tache de péché dès le
premier instant de son existence, en vue des mérites du Christ.
Pourquoi cela est-il important aujourd’hui ?
Parce que la
grâce précède la mission. Avant d’être appelée à devenir la Mère de Dieu, Marie
était déjà remplie de grâce. Avant de dire « oui », elle était déjà favorisée.
De même, Dieu nous précède toujours. Il nous prépare à ce qu’il nous demande.
Nous ne sommes jamais seuls dans notre vocation. Le Cœur Immaculé de Marie est
la preuve de ce que la grâce de Dieu peut accomplir dans une vie humaine
entièrement abandonnée à Lui. Nous voyons dans la vie de Marie
l’accomplissement de ce que saint Paul écrit en Éphésiens 1, 4 : « En lui, il
nous a choisis, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et
immaculés en sa présence, dans l’amour. »
Notre appel à annoncer le Christ aujourd’hui
L’Annonciation ne
concerne pas seulement la mission de Marie, elle concerne aussi la nôtre.
Chacun de nous, dans sa réalité propre, est appelé à porter le Christ au monde.
Dieu envoie ses « anges » à travers l’Écriture, les sacrements, la voix de la
conscience ou les besoins des autres, pour nous révéler sa volonté. La question
est : écoutons-nous ? Et lorsque nous entendons, répondrons-nous comme Marie ?
Comme Bernadette,
comme Marie, nous pouvons nous sentir petits ou indignes. Mais Dieu ne
recherche pas la perfection ; Il cherche la disponibilité. Si, comme Marie,
nous ouvrons notre cœur et disons : « Qu’il me soit fait », alors le Christ
renaîtra dans nos vies, dans nos familles et dans notre monde.
Devenir porteurs du Verbe
En cette grande fête mariale, renouvelons notre confiance en Dieu. Faisons taire
nos peurs et nos doutes. Laissons la réponse de Marie nous accompagner en toute
circonstance : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole.
»
Que Marie,
l’Immaculée Conception, intercède pour nous, afin que nous aussi puissions
porter Jésus au monde, dans nos cœurs, dans nos paroles, et dans nos actions.
Et que chaque
instant de notre vie devienne une Annonciation vivante, où la Parole de Dieu
trouve une demeure en nous.
Amen.
Dieu ne cherche pas la perfection mais un coeur ouvert à Lui
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