Chers Sœurs et Frères en Christ,
Que la paix et l’amour du Christ soient avec vous !!!
Nous approchons
doucement de la fin de la deuxième semaine de Carême et nous nous préparons à
entrer dans la troisième. Peut-être que ce week-end pourrait être une occasion
d’évaluer le chemin parcouru jusqu’à présent.
Au cœur de la première lecture d’aujourd’hui, nous trouvons un rappel
essentiel : nous avons un « Dieu d’Alliance ». Dieu continue de nous inviter à
revenir à Lui de tout notre cœur, notre esprit, notre âme, notre volonté , pour redécouvrir Sa miséricorde.
En ce temps de
Carême, la Parole de Dieu nous invite à voir la conversion non pas comme une
punition, mais comme un retour à la maison, un retour vers le Dieu qui se
réjouit de faire miséricorde et qui court à la rencontre de ses enfants. Par le
cri du prophète Michée et la parabole du père miséricordieux, nous sommes
rappelés à cette vérité : aussi loin que nous nous soyons égarés, l’amour de
Dieu est toujours plus grand. Le Carême est ce moment de relèvement, de retour
et d’étreinte retrouvée.
Dans la première
lecture, le prophète Michée élève une prière pleine de désir et d’espérance.
Israël a péché, s’est éloigné, mais Michée ose parler à Dieu avec confiance. Il
s’écrie : « Pais ton peuple avec ton bâton… comme aux jours d’autrefois. » Michée
s’adresse à un peuple blessé par l’exil et le péché, mais il ose espérer. Il se
souvient de ce que Dieu a fait dans le passé : comment Il a libéré Son peuple
de l’esclavage en Égypte, comment Il a accompli des merveilles.
Car Michée sait qui est Dieu. Et il le proclame avec
force : « Quel Dieu est comparable à toi, qui enlève la faute, qui passe sur la
révolte… qui ne garde pas sa colère à jamais, car il prend plaisir à faire
miséricorde ! »
Ah ! Quelle parole
magnifique : Dieu prend plaisir à faire
miséricorde ! Il ne le fait pas à contrecœur. Ce n’est pas un juge qui
signe notre acquittement à regret. Non ! La miséricorde est sa joie ! C’est sa
nature, sa gloire. Le Carême, alors, c’est redécouvrir la joie d’être retrouvés
par un Dieu qui ne se lasse jamais de pardonner.
Et le prophète
élève ensuite notre regard vers les merveilles du passé : « Comme aux jours où
tu sortis du pays d’Égypte, je te ferai voir des merveilles. » Michée rappelle
à Israël, et à nous, que Dieu est Celui qui brise les chaînes, qui ouvre les
mers, qui guide Son peuple par la lumière et le feu. Le Dieu de l’Exode est
encore le Dieu d’aujourd’hui. Et en ce Carême, Il appelle chacun de nous à
croire de nouveau en Sa miséricorde, à se souvenir, à revenir, et à se réjouir.
Cela nous conduit à
l’une des paraboles les plus aimées de l’Évangile : celle du Fils prodigue (Luc 15,1-3.11-32). Mais peut-être
devrions-nous aujourd’hui lui donner un autre nom : la Parabole du Père
Miséricordieux.
La Parabole du Père Miséricordieux : Jésus
nous parle d’un fils qui réclame son héritage de son vivant , une façon symbolique de dire à son père : « Je
préférerais que tu sois mort. » Il part, gaspille tout, pêche, s’enfonce dans
la misère, jusqu’à nourrir des porcs et envier leur nourriture. Mais un jour,
il revient à lui-même. Il réalise à quel point il est misérable. Cette prise de
conscience ; que nos péchés nous
rendent misérables, est le début de la conversion. Et cela, chers amis, est le
tournant.
Le Carême, c’est
précisément ce moment de réveil. Un temps pour reconnaître que nous nous sommes
éloignés. Un temps pour admettre, avec humilité, que la vie loin du Père nous
laisse vides et affamés.
Et que se
passe-t-il quand le fils revient ? Avant même qu’il n’ait eu le temps de
prononcer sa confession, le père court à sa rencontre. Il l’embrasse. Il lui
rend sa dignité : la robe, l’anneau, les sandales. Il organise un festin.
Pourquoi ? Parce que : « Mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la
vie ; il était perdu, et il est retrouvé. »
Quelle image de la
miséricorde de Dieu ! Il ne garde pas rancune. Il ne nous humilie pas. Il court
à notre rencontre.
Mais l’histoire ne
s’arrête pas là. Le fils aîné, fidèle et obéissant, refuse de participer à la
fête. Il est amer face à la miséricorde accordée à son frère. Comme nous avons
du mal, parfois, à accepter que Dieu est plus généreux que nous ! Pourtant, les
paroles du Père à son aîné sont tendres : « Mon enfant, toi, tu es toujours
avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. »
Les deux fils
étaient perdus, chacun à sa manière. L’un dans le péché, l’autre dans
l’orgueil. Mais le Père sort à la rencontre de l’un comme de l’autre. Il les
invite tous deux à entrer dans la joie de la miséricorde.
Chers amis bien-aimés, que signifie tout
cela pour nous, en ce temps de Carême ?
Cela signifie que
personne n’est jamais trop loin. Aucun abîme n’est trop profond. Aucun péché
trop sombre. Dieu n’attend pas pour nous punir. Il attend pour courir à notre
rencontre. Pour nous embrasser. Pour panser nos blessures. Pour festoyer avec
nous.
Cela signifie aussi
que nous devons veiller à ne pas devenir comme le fils aîné : jaloux, froid,
rigide. Le Carême n’est pas un temps pour nous comparer aux autres, mais pour
faire l’expérience personnelle de la miséricorde infinie de Dieu et devenir, à notre
tour, des témoins et porteurs de cette miséricorde.
Alors, que vous
vous reconnaissiez davantage dans le fils cadet rebelle, ou dans le frère aîné
amer, l’appel est le même :
Revenons au Père. Laissons-Le nous embrasser.
Laissez-Le nous transformer.
Et quand Il l’aura
fait, allez et faites de même. Soyez des artisans de réconciliation, des
témoins du Dieu « qui prend plaisir à faire miséricorde », et dont les bras
sont toujours ouverts.
Mes chers amis, que
vous vous retrouviez dans le fils cadet qui s’est égaré, ou dans le fils aîné
qui est resté mais dont le cœur s’est éloigné, le message est clair : Le Père nous
attend à la maison.
Ce Carême est un
temps de grâce, non pour se cacher dans la culpabilité, mais pour se relever
dans la miséricorde. Dieu n’attend pas pour nous punir. Il attend pour nous
embrasser. Pour nous revêtir à nouveau de dignité. Pour nous faire entrer dans
la joie de Sa maison.
Alors, revenons à
Lui : par la prière, par la confession, par des actes d’amour et de miséricorde.
Retournons dans les bras de Celui qui prend plaisir à faire miséricorde, et qui
nous appelle chacun par notre nom.
Rentrons à la maison de Notre
Père !
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