
Mes chers sœurs et frères en Christ, nous poursuivons notre chemin
de l'Avent, nous préparant à rencontrer le Seigneur qui est venu et qui
reviendra. Aujourd'hui, nous nous souvenons aussi de l'un des plus grands
missionnaires de l'Église, saint François-Xavier, dont le cœur brûlait du feu
même de l'amour de Dieu. En méditant sur l'Évangile du jour, prions pour que
l'Esprit Saint enflamme notre zèle et apaise la soif la plus profonde de nos
âmes.
Pour comprendre le passage de l'Évangile d'aujourd'hui, il
faut considérer où se trouve Jésus. Il vient de se trouver aux confins de Tyr
et de Sidon, où il a guéri la petite fille de la Phénicienne. Il retourne
ensuite au bord de la mer de Galilée et gravit une montagne (v. 29). Dans
l'Écriture, la montagne est toujours un lieu de rencontre, de révélation et de
transformation. C'est un lieu où la terre rencontre le ciel.
Les foules viennent à Lui . Elles lui
apportent leurs blessures et leurs fardeaux. Elles lui amènent les aveugles,
les boiteux, les muets et bien d'autres. Elles viennent parce qu'elles croient
qu'Il peut transformer leur vie.
Cela nous aide à comprendre ce à quoi l'Avent nous invite.
Jésus rencontre les gens là où ils sont. Il n'attend pas un cadre parfait. Il
va à la périphérie. Il pénètre dans la « montagne » chaotique et périphérique
de nos vies. Nous n'avons pas besoin d'être purs avant de nous tourner vers
lui. Il nous suffit de nous présenter avec nos faiblesses. Il accueille ceux
qui viennent avec leur souffrance. Saint François Xavier a vécu de la même
manière. Il a quitté le confort, a porté Jésus en Inde, au Japon et en
Extrême-Orient. Il est allé à la rencontre de ceux qui n'avaient jamais entendu
l'Évangile. Il a rencontré les gens là où ils vivaient et a eu confiance que le
Christ agirait à travers de modestes commencements.
Dans le passage d'aujourd'hui, Jésus accomplit la
prophétie d'Isaïe . Il guérit les foules. Leur joie est immense et elles louent
le Dieu d'Israël. Jésus voit qu'elles sont avec lui depuis trois jours et
qu'elles n'ont rien à manger. Il éprouve une profonde compassion pour elles. Sa
réaction révèle le cœur de Dieu. Dieu voit notre faim. Dieu connaît les besoins
qui nous épuisent. Dieu choisit d'agir pour notre bien.
Les disciples, face à la situation, ne voient que
des limites .
Ils voient un lieu isolé, une foule nombreuse et peu de nourriture. Ils ont
oublié ce que Jésus a fait auparavant , les miracles qu'il a accomplis. Nous
aussi, nous tombons dans le même piège. Nous regardons nos vies ou nos
communautés et ne voyons que ce qui manque, les difficultés, les problèmes.
Nous nous concentrons sur les faiblesses, et non sur la présence du Christ.
Nous oublions facilement les miracles que Dieu a accomplis pour nous et pour
les autres. Nous sommes comme prisonniers de nos difficultés actuelles.
Jésus pose une question simple : « Combien
de pains avez-vous ? » Ils répondent : sept
pains et quelques poissons. Dans la Bible, le chiffre sept symbolise la
plénitude. Jésus reçoit les sept pains et les poissons, et rend grâce. Il
reconnaît Dieu le Père comme l’auteur de tout bien et le remercie pour tout ce
qu’il a fait pour lui et son peuple. Ainsi, Jésus nous enseigne l’importance de
la gratitude. « La prière d’action de grâce est très puissante. Elle
produit des miracles. Il n’est donc pas étonnant que saint Paul nous ait dit de
rendre grâce en toutes circonstances, car telle est la volonté de Dieu en
Jésus-Christ à notre égard. » (cf. 1 Thessaloniciens 5, 18). Jésus rompt
ensuite le pain.
Toute sa vie a été donnée pour nous. Souvenons-nous de
son enseignement dans Jean 6,35 : « Je suis le pain de vie. Celui
qui vient à moi n’aura plus jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura plus
jamais soif. » Sur la croix du Calvaire, Jésus a tout donné. La
fraction du pain est donc un acte profondément spirituel. L’agneau immolé sur
la croix est le même qui nous est offert dans l’Eucharistie. Jésus a donné à la
foule en préfiguration de ce qu’il nous donne dans l’Eucharistie. Tous mangent
et sont rassasiés. Il reste sept paniers. Ce nombre symbolise la plénitude et
illustre la portée de la grâce de Dieu, qui s’étend au-delà d’un groupe,
au-delà d’un peuple. La grâce de Dieu est toujours suffisante, abondante.
Saint François-Xavier offrit ce qu'il avait . Sa santé était
fragile. Ses ressources limitées. Il parcourut de longues distances pour
partager l'Évangile de Jésus, le pain de vie, avec de nombreuses personnes en
Asie. Dieu se servit de son offrande. Son témoignage marqua des générations.
L'Avent nous invite à faire le même pas. Offrons au Christ ce
que nous avons. Offrons notre temps, nos forces, notre espérance, nos
blessures, les aspects de notre vie qui peinent à avancer. Offrons nos petits
présents. Le Christ les accueillera et les bénira. Il les utilisera pour le
bien d'autrui. Il nous invite à nourrir les autres avec ce que nous possédons.
La générosité ne peut jamais engendrer le manque. Alors, combien de pains
sommes-nous prêts à partager avec Jésus aujourd'hui ?
Préparons-nous à la venue du Seigneur avec confiance. Ouvrons
nos cœurs à sa compassion. Marchons dans la foi qui a marqué saint
François-Xavier. Que le Christ apaise notre soif et fasse de nous des
instruments de son amour. Amen🙏🙏🙏.
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