Tuesday, December 16, 2025

La Vérité de l'Évangile sur le Danger de la Complaisance Religieuse. Réflexion sur Matthieu 21:28-32.

 

Mes chers frères et sœurs en Christ, dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous voyons Jésus enseigner au Temple. Juste avant ce passage (Matthieu 21, 23), les grands prêtres et les anciens l’interpellèrent d’une question cruciale : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette autorité ? » Au lieu de répondre directement, Jésus leur posa une question, les invitant à y trouver la réponse à la leur. Mais ils refusèrent de répondre, et ainsi ils passèrent à côté de la vérité qui se trouvait juste sous leurs yeux.

C’est dans ce contexte que Jésus raconte la parabole que nous entendons aujourd’hui. De nouveau, il s’adresse à ces mêmes chefs religieux et leur demande : « Quel est votre avis …? » À la fin du récit, ils répondent, sans doute sans se rendre compte que leur réponse était aussi un jugement porté sur eux-mêmes.

Jésus conclut alors de façon saisissante : « En vérité, je vous le dis, les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. » Pourquoi ? Parce qu’ils ont entendu l’appel de Jean à la conversion, qu’ils ont cru et qu’ils ont changé de vie.

Les Grands Prêtres et les Anciens en Nous.

On pourrait qualifier ces chefs de « croyants professionnels ». Ils connaissaient la Torah, les Commandements et les Prophètes. Pourtant, leur familiarité avec le sacré les avait rendus insensibles à la transformation intérieure que Dieu exige. Ils maîtrisaient les rituels, mais négligeaient l'obéissance. Leur religion était polie, mais leurs cœurs étaient loin de Dieu. Jésus avait déjà mis en garde contre cette attitude en citant Isaïe : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » (Mt 15, 8 ; Isaïe 29, 13).

Nombre d'entre nous, notamment ceux qui sont engagés dans le ministère, la vie chrétienne et religieuse ou une pratique religieuse régulière, pouvons tomber dans le même piège. Nous assistons à la messe quotidiennement, récitons des prières, chantons des hymnes et connaissons bien les Écritures. Mais si nos cœurs restent insensibles à l'appel à la conversion, nous risquons de devenir experts dans le culte tout en demeurant étrangers à la conversion.

Les deux fils : La Distance entre Paroles et Actes

Dans la parabole, le second fils répond aussitôt « Oui» à son père. Il est poli, respectueux, peut-être même méticuleux quant aux formes et aux rites. Mais il ne se rend pas à la vigne. Le premier fils, quant à lui, refuse catégoriquement ; rebelle, d' apparence irrespectueuse, têtu et direct, il finit pourtant par se raviser, se rend à la vigne et accomplit la demande de son père.

Le mot grec utilisé ici est metamelētheis , qui signifie « il le regretta » ou « changea d’avis ». C’est cela la repentance : non pas un simple regret, mais un revirement complet, un changement de comportement, un chemin nouveau vers l’Évangile. C’est ce fils, et non celui qui a simplement dit « oui », qui accomplit la volonté du Père. Et ce sont les collecteurs d’impôts et les prostituées, et non l’élite religieuse, qui incarnent ce changement, car ils ont répondu au message de Jean par une véritable conversion. N’est-ce pas là ce à quoi nous sommes appelés en cette dernière semaine de l’Avent ?

Le Danger de Cécité spirituelle

Les chefs religieux pouvaient interpréter correctement la parabole, mais ils ne s'y reconnaissaient pas. C'est cela, l'aveuglement spirituel : prompts à juger autrui, mais aveugles à nos propres incohérences. Jésus nous tend un miroir : dans quels domaines de ma vie est-ce que je dis « oui » à Dieu du bout des lèvres, mais que mes actes me contredisent ?

Cet Évangile nous invite à une pause. À laisser la lumière du Christ révéler toutes les ombres de nos cœurs : l’orgueil, l’hypocrisie, le péché caché, le double discours et la routine religieuse sans recueillement et relation personnelle avec Jesus. Alors seulement nos cœurs pourront devenir le berceau humble et accueillant où le Christ désire renaître, où Marie peut déposer doucement son Fils.

Un appel à aller la vigne

La tragédie des grands prêtres ne résidait pas dans leur religiosité, mais dans leur conviction que leur statut les dispensait de se repentir. Ils se croyaient déjà dans la vigne, mais ils restaient à l'extérieur, se disputant l'autorité tout en refusant d'œuvrer pour Dieu et son Royaume.

La Bonne Nouvelle, c'est que Dieu n'est pas choqué par notre premier « non ». Il n'est pas rebuté par nos erreurs, nos rébellions ou nos échecs passés. Il attend patiemment ce moment de regret sincère, ce revirement du cœur qui nous ramène à la vigne. Dans Ézéchiel 33:11, Dieu dit aux Israélites : « Aussi vrai que Je suis vivant, déclare le Seigneur, l'Éternel, Je ne prends aucun plaisir à la mort du méchant, mais plutôt à ce qu'il se détourne de sa voie et qu'il vive. Revenez ! Revenez de vos mauvaises voies ! Pourquoi mourriez-vous, peuple d'Israël ? » Il nous aime tellement que la perte d’un d'entre nous lui cause une douleur inimaginable. Jésus veut que tous soient sauvés, y compris les grands prêtres et les anciens.

Il ne veut pas de belles paroles. Il veut notre présence, notre présence réelle, active et même imparfaite, mais engagée dans l'œuvre d'amour, de miséricorde et de justice. Il préfère un cœur rude qui lutte pour obéir à un cœur lisse et immobile.

 

Prions :

Seigneur, préserve-nous du « oui » vide.
Brise l’orgueil qui nous aveugle sur notre besoin de repentance. Donne-nous le courage du premier fils , pour reconnaître nos erreurs,
changer d’avis et entrer humblement dans ta vigne pour accomplir l’œuvre à laquelle tu nous as appelés. Amen.

 


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