Wednesday, February 19, 2025

De l'obscurité à la lumière : Un chemin de foi et de guérison avec Jésus (Marc 8,22-26)

 

Chères sœurs, chers frères, que la paix et l’amour du Christ Jésus soient avec vous !

L'Évangile d'aujourd’hui nous présente l’un des miracles de guérison les plus intrigants du ministère de Jésus. Il est unique, non seulement par la méthode employée par Jésus, mais aussi par le déroulement progressif du miracle lui-même. C'est la seule guérison relatée dans l'Écriture qui se produit en plusieurs étapes. Pourquoi ? Que veut nous enseigner le Seigneur à travers cela ?

Marchons ensemble à travers cette scène avec un cœur ouvert, en laissant l’Esprit Saint éclairer son message pour nous aujourd’hui.

Jésus prend l’aveugle par la main – Une rencontre personnelle

Le passage commence avec des personnes qui amènent un aveugle à Jésus, à Bethsaïde, un lieu qui avait déjà été témoin de nombreux miracles mais était resté fermé à la foi (cf. Matthieu 11,21). Jésus ne le guérit pas immédiatement, mais le prend par la main et le conduit hors du village. Ce geste est profondément symbolique.

Que signifie-t-il ?

Il nous rappelle que la véritable guérison, la véritable transformation, exige souvent que nous quittions nos zones de confort, que nous nous éloignions de nos environnements familiers et des distractions pour vivre une rencontre intime et personnelle avec le Christ. Parfois, nous devons être arrachés à des lieux de cécité spirituelle avant de pouvoir voir la lumière de la vérité.

Frères et sœurs, y a-t-il des lieux, des relations ou des habitudes dans nos vies qui nous empêchent de voir la présence de Dieu ? La première étape de la guérison consiste à laisser Jésus nous prendre par la main et nous conduire là où Il veut que nous allions !

La salive et les mains : Le toucher divin

Jésus fait ensuite quelque chose d’inattendu : Il met de la salive sur les yeux de l’aveugle et pose Ses mains sur lui. Dans l’Antiquité, la salive était parfois considérée comme ayant des vertus curatives, mais dans le cas de Jésus, ce geste est bien plus qu’un simple remède populaire : c’est le toucher même de Dieu !

Le verbe grec haptomai, qui signifie «toucher», est fréquemment utilisé dans les Évangiles lorsque Jésus guérit. Mais ce toucher n’est pas ordinaire : c’est le Verbe incarné qui entre en contact avec la faiblesse humaine. Jésus s’engage physiquement avec la souffrance de cet homme !

Combien de fois désirons-nous la guérison, tout en résistant au toucher direct de Jésus ? Nous voulons des miracles à nos conditions, sans engagement personnel profond. Mais ici, Jésus ne guérit pas à distance ; Il se rapproche, Il touche, Il s’implique, Il se donne.

"Vois-tu quelque chose ?" – La guérison progressive de la foi

Après ce premier contact, Jésus pose une question : « Vois-tu quelque chose ? ». L’homme répond : « Je vois des hommes, mais ils ressemblent à des arbres qui marchent. »

C'est extraordinaire ! Jésus, le Fils de Dieu, aurait pu le guérir instantanément. Mais Il choisit de laisser la guérison se faire progressivement.

Pourquoi ?

Parce que cette guérison physique est une image de la vision spirituelle. La foi ne naît pas toujours instantanément. Comprendre la vérité de Dieu, reconnaître Sa volonté, voir les choses telles qu’elles sont réellement, cela vient souvent par étapes.

Beaucoup d’entre nous, même après avoir rencontré le Christ, voient encore la vérité de manière floue. Nous croyons, mais nous restons attachés aux perspectives du monde, incapables de voir pleinement avec les yeux de la foi.

Avez-vous déjà traversé une période où votre foi était encore incertaine ? Où vous croyiez en Jésus, mais où votre compréhension de Ses voies restait incomplète ?

Ne vous découragez pas ! Ce passage nous enseigne que, même si notre foi est encore en chemin, Jésus n’a pas fini de travailler en nous !

Le second toucher – La restauration totale

Jésus impose de nouveau Ses mains sur l’homme, et cette fois, celui-ci voit clairement (distinctement, pleinement).

Ce moment est rempli d’espérance. Il nous montre que Jésus est patient avec nous. Il ne nous abandonne pas lorsque nous avons du mal à comprendre. Il reste avec nous, Il nous touche encore et encore, jusqu’à ce que notre vision soit totalement restaurée.

Certains d’entre nous sont peut-être encore dans la « première étape » de la guérison ; voyant seulement des ombres, luttant avec des doutes. D’autres sont peut-être sur le point de voir pleinement. Mais l’essentiel est de rester avec Jésus, de Le laisser achever l’œuvre qu’Il a commencée en nous !

"Ne rentre même pas dans le village" – L’appel à la transformation

Après l’avoir guéri, Jésus donne un dernier commandement : « Ne rentre même pas dans le village. »

Pourquoi ? Parce que Bethsaïde représente l’ancien mode de vie, le lieu de la cécité spirituelle. Lorsque le Christ ouvre nos yeux, nous ne pouvons pas retourner à la vie d’incrédulité. Nous devons marcher dans une vie nouvelle !

Frères et sœurs, combien de fois recevons-nous la grâce de Dieu, mais retournons ensuite aux mêmes habitudes, aux mêmes péchés, à une foi tiède ? Jésus nous appelle à aller de l’avant, pas en arrière ! Une fois que nous voyons, nous sommes appelés à marcher dans la lumière.

Un appel à une foi plus profonde

Ce passage est une invitation puissante à une foi plus profonde :

  • À laisser Jésus nous sortir de notre cécité spirituelle.
  • À accepter Son toucher personnel, même s’il est inhabituel ou inconfortable.
  • À être patients dans notre croissance spirituelle.
  • À rechercher la clarté de vision, sans nous contenter d’une foi partielle.
  • À avancer avec foi, sans jamais revenir à l’aveuglement du passé.

Le Christ agit encore en nous aujourd’hui. Si vous sentez que votre vision de la foi est floue, prenez courage, Jésus n’a pas fini avec vous ! Les mêmes mains qui ont touché l’aveugle de Bethsaïde se tendent vers vous aujourd’hui.

Allez-vous prendre Sa main ? Lui permettrez-vous d’achever la guérison qu’Il a commencée en vous ?

Que nous puissions tous, par Sa grâce, passer d’une vision partielle à une vision claire, du doute à une foi profonde, de la cécité spirituelle à une marche dans la lumière du Christ !

Amen ! 🙏🔥

 


From Darkness to Light: A Journey of Faith and Healing with Jesus.( Mark 8:22-26)

 

Dear Sisters and Brothers,  may the Peace and Love of Christ Jesus be with you!!!.

In today's Gospel, we see one of the most intriguing healing miracles in the ministry of Jesus. It is unique, not just in the method Jesus employs, but in the gradual unfolding of the miracle itself. This is the only recorded healing that happens in stages. Why? What is the Lord teaching us through this?

Let us walk through the scene with open hearts, allowing the Holy Spirit to illuminate its message for us today.

Jesus Takes the Blind Man by the Hand – A Personal Encounter

The passage begins with some people bringing a blind man to Jesus in Bethsaida a place that had already witnessed many miracles but remained hardened in unbelief (cf. Matthew 11:21). The fact that Jesus does not heal the man on the spot but instead takes him by the hand and leads him outside the village is deeply symbolic.

What does this mean?

It is a reminder that true healing, true transformation, often requires us to leave our comfort zones, to step away from familiar surroundings and distractions so that we can have a personal, intimate encounter with Christ. Sometimes, we must be taken out of places of spiritual blindness before we can see the light of truth.

Brothers and sisters, are there places, relationships, or habits in our lives that keep us blind to God's presence? The first step to healing is allowing Jesus to take us by the hand and lead us where He wants us to go!

The Spittle and the Hands – The Divine Touch

Then Jesus does something unexpected: He spits on the man's eyes and lays His hands on him. In the ancient world, saliva was sometimes seen as having healing properties, but in Jesus' case, this action is more than a folk remedy, it is the touch of God Himself!

The Greek verb haptomai, meaning "to touch," is used frequently in the Gospels when Jesus heals. But this is no ordinary touch; this is the Incarnate Word making contact with human weakness. Jesus is physically engaging with this man’s woundedness!

How often do we want healing, yet we resist the direct touch of Jesus? We want miracles on our terms, without deep personal involvement. But Jesus does not heal from a distance here, He gets close, He touches, He engages, He gives of Himself.

“Do You See Anything?” : The Gradual Healing of Faith

After the first touch, Jesus asks, "Do you see anything?". The man replies, "I see people, but they look like trees walking."

This is extraordinary! Jesus, the Son of God, could have healed the man instantly. But instead, He allows the healing to unfold gradually.

Why?
Because this physical healing is a mirror of spiritual vision. Faith does not always come instantly. Understanding the truth of God, recognizing His will, seeing things as they truly are, it often comes in phases.

Many of us, even after encountering Christ, still see blurred visions of the truth. We may believe, but we are still attached to worldly perspectives, unable to see fully with the eyes of faith.

Have you ever been in a place where your faith was not yet fully clear? Where you believed in Jesus, but your understanding of His ways was still incomplete?

Do not be discouraged! This passage teaches us that even if our faith is still in progress, Jesus is not finished with us yet!

The Second Touch – Full Restoration

Jesus lays His hands on the man again and this time, the man sees clearly "to see distinctly, fully").

This moment is filled with hope. It teaches us that Jesus is patient with us. He does not abandon us when we struggle to understand. He stays with us, touches us again and again, until our vision is fully restored.

Some of us might be in the "first stage" of healing—seeing only shadows, struggling with doubts. Others may be on the verge of full vision. But the key is to remain with Jesus, to let Him complete the work He has begun in us!

“Do Not Even Go Into the Village” :  The Call to Transformation

After healing the man, Jesus gives a final command: “Do not even go into the village”

Why? Because Bethsaida represents the old way of life, the place of spiritual blindness. When Christ opens our eyes, we cannot return to the same life of unbelief. We must walk in newness of life!

Brothers and sisters, how often do we receive God's grace, only to go back to the same patterns, the same sins, the same lukewarm faith? Jesus calls us forward, not backward! Once we see, we are called to walk in the light.

This passage is a profound invitation to a deeper faith:

  • To allow Jesus to lead us out of spiritual blindness.
  • To accept His personal touch, even when it is unconventional or uncomfortable.
  • To be patient in the process of spiritual growth.
  • To seek clarity of vision, not remaining content with partial sight.
  • To move forward in faith, never returning to past blindness.

Christ is still at work in us today. If you feel like your vision of faith is blurry, take heart, Jesus is not finished with you yet! The same hands that touched the blind man in Bethsaida are reaching out to you today.

Will you take His hand? Will you allow Him to complete the healing He has begun in you?

May we all, by His grace, move from partial sight to seeing clearly, from doubt to deep faith, from spiritual blindness to walking in the light of Christ!

Amen! 🙏🔥

 


Tuesday, February 18, 2025

La Douleur de Dieu : Une Réflexion sur le Péché, la Grâce et l'Obéissance (Genèse 6,5-8 ; 7,1-5.10)


Chères sœurs et chers frères, que la paix et l’amour du Christ Jésus demeurent toujours avec vous !

Aujourd’hui, nous méditons sur un moment décisif de l’histoire humaine et sa relation avec Dieu. Depuis la chute d’Adam, le péché est entré dans le monde, entraînant des conséquences dévastatrices. Les effets de la désobéissance humaine ont continué à se propager, conduisant à un monde consumé par la méchanceté.

Le passage qui nous est présenté est à la fois frappant et profondément interpellant. Il révèle l’état de l’humanité avant le grand déluge, un moment où le péché avait atteint un point si accablant que Dieu regretta (nāḥam) d’avoir créé l’humanité. Ce n’est pas un simple regret passager, mais une douleur si profonde qu’elle touche le cœur de Dieu. Nous lisons en Genèse 6,6 :

« Le Seigneur regretta d’avoir fait l’homme sur la terre et il s’affligea en son cœur. »

Ici, le verbe hébreu nāḥam est souvent traduit par « regretter » ou « se repentir », mais il porte un sens plus profond : être profondément affligé, ému de douleur. Cela s’accompagne du mot (ʿāṣab), qui signifie « s’attrister » ou « souffrir ». La douleur de Dieu n’est pas un signe de faiblesse, mais un signe d’amour, une peine divine face à la corruption de l’humanité.

L'ampleur de la méchanceté humaine

Genèse 6,5 plante le décor : « Le Seigneur vit que la méchanceté (rāʿat) de l’homme était grande sur la terre, et que toutes les pensées (yēṣer) de son cœur se portaient uniquement vers le mal (rāʿ), à longueur de journée. »

Le mot rāʿ ne signifie pas seulement «mauvais», mais moralement corrompu, pervers et destructeur. Le terme yēṣer fait référence à la formation même des pensées et des désirs intérieurs d’une personne. Ce texte ne dit pas que l’humanité faisait simplement des erreurs, mais que son imagination, ses inclinations et ses désirs étaient entièrement tournés vers le mal. Chaque partie de son être était infectée par le péché.

Ce passage nous interpelle aujourd’hui. Ne vivons-nous pas à une époque où la méchanceté semble souvent dominer ? Lorsque l’humanité ignore les voies de Dieu et poursuit des ambitions égoïstes, l’oppression et la corruption, ne blessons-nous pas le cœur de Dieu en adoptant le péché comme mode de vie ?

Noé : L’exception qui préserve l’espérance : Pourtant, au milieu de cette tristesse, un homme se démarque :

«Mais Noé trouva grâce (ḥēn) aux yeux du Seigneur.» (Genèse 6,8)

Le mot ḥēn signifie grâce, une faveur imméritée. Noé n’a pas été épargné à cause de sa propre perfection, mais en raison de la grâce de Dieu. Il marchait avec Dieu, il écoutait et il obéissait.

Le Seigneur donne ensuite un ordre à Noé : construire l’arche, signe du salut. Il obéit sans hésitation, malgré l’apparente absurdité de cette tâche. Lorsque le déluge survient finalement (Genèse 7,10), il marque à la fois un jugement divin et un renouveau divin, une purification du monde corrompu, mais aussi le début d’une nouvelle alliance.

Leçons pour nous aujourd’hui

Dieu n’est pas indifférent au péché : La douleur de Dieu en Genèse 6 nous rappelle que le péché ne consiste pas seulement à enfreindre des règles, mais qu’il blesse profondément le cœur de Dieu. Si Dieu est amour, alors le péché est une trahison. Sommes-nous conscients de l’impact de nos choix sur notre relation avec Lui ?

La méchanceté du monde n’efface pas la grâce de Dieu : De même que Noé a trouvé grâce, nous aussi sommes les bénéficiaires de la miséricorde divine à travers Jésus-Christ. Dans un monde noyé dans la corruption, nous devons être ceux qui « marchent avec Dieu ».

L’obéissance conduit au salut : Noé n’a pas remis en question le commandement de Dieu. Il a construit l’arche alors qu’il n’y avait aucun signe de pluie. La foi nous appelle à agir avant de voir les résultats. Sommes-nous prêts à faire confiance à Dieu, même lorsque ses commandements paraissent insensés aux yeux du monde ?

Le déluge est une figure du baptême : Tout comme le déluge a purifié le monde, le baptême lave du péché et nous introduit dans une vie nouvelle en Christ (1 Pierre 3,20-21). Vivons-nous cette nouveauté de vie que nous avons reçue ?

La douleur de Dieu, un appel à la conversion

La première lecture d’aujourd’hui révèle à la fois la justice et la miséricorde de Dieu. Elle nous montre un Dieu ému par l’amour, qui ne désire pas la destruction de l’humanité, mais son retour vers Lui. La douleur de Dieu n’est pas celle d’un vaincu, mais celle d’un Père aimant qui voit ses enfants s’éloigner. Pourtant, même dans le jugement, Il prépare un chemin de salut.

Aujourd’hui, le monde ressemble à nouveau aux jours de Noé (Matthieu 24,37). La corruption, la violence et la déchéance morale abondent. Mais la question est : serons-nous comme cette génération qui a ignoré les avertissements de Dieu, ou serons-nous comme Noé, marchant fidèlement, confiants en la grâce de Dieu et obéissant à sa voix ?

Marie, Arche de la Nouvelle Alliance : L’Accomplissement du Plan de Dieu

De même que l’arche de Noé fut un instrument de salut, préservant la vie à travers les eaux du déluge, ainsi Marie est l’Arche de la Nouvelle Alliance, par qui Dieu apporte la plénitude du salut en Jésus-Christ. À l’époque de Noé, l’arche portait l’espérance d’un nouveau commencement, abritant les justes du fléau destructeur. Dans la plénitude des temps, Marie, par son fiat, est devenue l’arche vivante qui a porté en son sein le Sauveur du monde, Celui qui a vaincu le péché et la mort une fois pour toutes.

Le Dieu qui s’attristait face à la méchanceté humaine aux jours de Noé n’a pas abandonné son dessein de salut. Par Marie, Il l’a mené à son achèvement, offrant non plus un simple sauvetage temporel, mais une rédemption éternelle. De même que Noé a obéi à Dieu et est devenu l’instrument d’une nouvelle création, l’obéissance parfaite de Marie l’a rendue le vaisseau par lequel Dieu Lui-même est entré dans le monde pour opérer le renouvellement définitif de l’humanité.

Aujourd’hui, en méditant sur la foi de Noé et la miséricorde de Dieu, nous sommes invités à tourner notre regard vers Marie, l’Arche de la Nouvelle Alliance, qui nous conduit à son Fils, la source véritable et éternelle du salut. En elle, la promesse du renouveau trouve son accomplissement, et par son intercession, nous sommes appelés à entrer dans la véritable arche du salut : le Christ lui-même.

L’arche du salut est ouverte. Entrerez-vous ?

 



The Grief of God : A Reflection on Sin, Grace and Obedience. (Genesis 6:5-8; 7:1-5,10)

 

Dear Sisters and Brothers, Peace and Love of Christ Jesus abide with you always!

Today, we meditate on a decisive moment in human history and its relationship with God. Since the fall of Adam, sin entered the world, bringing devastating consequences. The effects of human disobedience continued to spread, leading to a world consumed by wickedness.

The passage before us is both striking and deeply thought-provoking. It reveals the state of humanity before the great flood, a moment when sin reached such an overwhelming point that God regretted (nāḥam) making humankind. This is not a casual regret but a sorrow so deep that it moves the heart of God. We read in Genesis 6:6:

“The Lord regretted that he had made man on the earth, and it grieved him to his heart.”

Here, the Hebrew verb nāḥam is often translated as “regret” or “repent,” but it carries the deeper sense of being deeply pained, emotionally moved to sorrow. This is coupled with the word (ʿāṣab), meaning “to grieve” or “to be pained.” God’s sorrow is not a sign of weakness but of love, a divine heartbreak over the corruption of humanity.

The Depth of Human Wickedness : Genesis 6:5 sets the stage:

“The Lord saw that the wickedness (rāʿat) of man was great in the earth, and that every intention (yēṣer) of the thoughts of his heart was only evil (rāʿ) continually.”

The word rāʿ means not just “bad” but morally corrupt, perverse, and destructive. The term yēṣer refers to the very formation of one’s inner thoughts and desires. The text is not saying that humanity simply made mistakes; rather, their very imagination, inclinations, and desires were bent entirely toward evil. Every part of their being was infected with sin.

This passage challenges us today. Are we not living in times when wickedness often seems to dominate? When humanity disregards God’s ways and pursues self-centered ambitions, oppression, and corruption? Do we not grieve God’s heart when we embrace sin as a way of life?

Noah: The Exception that Preserves Hope : Yet, amid this sorrow, one man stands out:

“But Noah found favor (ḥēn) in the eyes of the Lord.”(Genesis 6:8)

The word ḥēn means grace, unmerited favor. Noah was not spared because of his own perfection but because of God’s grace. He walked with God, he listened, and he obeyed.

The Lord then gives Noah a command to build the ark, a sign of salvation. He obeys without hesitation, despite how foolish it may have seemed. When the flood finally comes (Genesis 7:10), it marks both divine judgment and divine renewal, a wiping away of corruption but also the beginning of a new covenant.

Lessons for Us Today

God is not indifferent to sin : The grief of God in Genesis 6 reminds us that sin is not just about breaking rules, it wounds the heart of God. If God is love, then sin is betrayal. Are we conscious of how our choices impact our relationship with Him?

The world’s wickedness does not erase God’s grace: Just as Noah found grace, we, too, are recipients of God's mercy through Jesus Christ. In a world drowning in corruption, we must be the ones who “walk with God.”

Obedience brings salvation: Noah did not question God’s command. He built the ark even when there was no sign of rain. Faith calls us to act before we see results. Are we willing to trust God even when His commands seem irrational to the world?

The flood is a shadow of baptism.: Just as the flood cleansed the world, baptism washes away sin and initiates us into a new life with Christ (1 Peter 3:20-21). Are we living out the newness of life that we have received?

God's Grief, Our Call to Repentance

Today’s first reading reveals both the justice and mercy of God. It shows a God who is moved by love, who does not desire the destruction of humanity but longs for our return. The grief of God is not the sorrow of defeat but the sorrow of a loving Father who watches His children turn away. Yet, even in judgment, He prepares a way for salvation.

Today, the world is once again like the days of Noah (Matthew 24:37). Corruption, violence, and moral decay abound. But the question is: Will we be like the generation that ignored God’s warnings, or will we be like Noah, walking faithfully, trusting in God's grace, and obeying His voice?

Mary, the Ark of the New Covenant: The Fulfillment of God’s Plan

Just as Noah’s ark was a vessel of salvation, preserving life through the waters of the flood, so too is Mary, the Ark of the New Covenant, through whom God brings the fullness of salvation in Jesus Christ. In Noah’s time, the ark carried the hope of a new beginning, sheltering the righteous from destruction. In the fullness of time, Mary, by her fiat, became the living ark who bore within her the Savior of the world, the One who would conquer sin and death definitively.

God, who grieved over human wickedness in the days of Noah, did not abandon His plan for salvation. Through Mary, He completed what He began, offering not just temporal rescue but eternal redemption. Just as Noah obeyed God and became the instrument of a new creation, Mary’s perfect obedience made her the vessel through which God Himself entered the world to bring about the final and complete renewal of humanity.

Today, as we reflect on Noah’s faith and God’s mercy, we are invited to look to Mary, the Ark of the New Covenant; who leads us to her Son, the true and lasting source of salvation. In her, the promise of renewal reaches its fulfillment, and through her intercession, we are called to enter the true ark of salvation, Christ Himself.

The ark of salvation is open. Will you enter?

 


Saturday, February 15, 2025

De la Culpabilité à la Rédemption : Restauration de la Relation Brisée entre l’Homme, la Femme et Dieu (Genèse 3,9-24)

Chères sœurs et chers frères, que la paix et l’amour du Christ Jésus soient avec vous !

Aujourd’hui, nous méditons sur l’histoire de la chute d’Adam et Ève, l’un des moments les plus déterminants de l’histoire du salut, marquant la rupture de la communion entre Dieu et l’humanité. Ce passage raconte les conséquences tragiques de la désobéissance d’Adam et Ève, mais, au cœur de cette tristesse, il révèle aussi l’amour inébranlable de Dieu et son plan de rédemption. Approfondissons ce texte en nous appuyant sur la richesse de la langue hébraïque pour en dévoiler toute la profondeur.

«Où es-tu?» (Ayekah ?) : Le cri d’un Dieu en quête de l’homme

Lorsque Adam et Ève mangent du fruit défendu, leur premier réflexe est de se cacher. Ils prennent conscience de leur nudité, symbole de leur vulnérabilité, de leur culpabilité et de leur séparation d’avec Dieu. Mais remarquons bien les premiers mots que Dieu prononce après leur chute :

« Où es-tu ? » (Genèse 3,9)

Le mot hébreu Ayekah n’est pas simplement une question de localisation ; c’est un cri relationnel. Dieu ne cherche pas une information ;  Il sait déjà où se trouve Adam. Il appelle un cœur égaré, une âme qui s’est éloignée de Lui. Ce n’est pas la voix d’un juge en colère, mais celle d’un Père aimant qui pleure la communion brisée. Ce cri retentit encore aujourd’hui dans chaque cœur humain. Dieu continue de nous poser la question :

« Où es-tu ? Où en est ton âme par rapport à Moi ? »

Encore aujourd’hui, lorsque nous péchons, nous avons tendance à nous cacher derrière des excuses, des distractions et même une autosatisfaction trompeuse. Mais Dieu ne renonce pas à nous. Son appel est une invitation à revenir à Lui.

« La femme que Tu as mise auprès de moi… » . Le jeu des reproches et la fracture de l’unité

La réponse d’Adam à la question de Dieu est assez frappante : « La femme que Tu as mise auprès de moi m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé. » (Genèse 3,12)

Ici, Adam ne se contente pas d’accuser Ève ; il blâme subtilement Dieu lui-même : « La femme que TU as mise auprès de moi… » En hébreu, le mot pour femme (Ishah) est le même que celui qu’Adam avait employé avec joie dans Genèse 2,23 en voyant Ève pour la première fois :

« Cette fois, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair ! »

Mais dans ce récit son langage a changé. Au lieu de la chérir, il prend ses distances avec elle. Le péché ne rompt pas seulement notre relation avec Dieu ; il brise aussi les relations humaines, en particulier entre l’homme et la femme.

Ne voyons-nous pas ce même schéma dans nos relations aujourd’hui? Nous nous rejetons mutuellement la faute, nous cherchons à justifier nos propres actions et nous refusons d’assumer nos responsabilités. L’harmonie voulue par Dieu entre l’homme et la femme, fondée sur l’amour et la confiance mutuels, s’est transformée en compétition, en méfiance et en rupture.

« Ton désir te portera vers ton mari, et lui dominera sur toi » (Ve’el ishech teshukatech) : La lutte pour le pouvoir

Dieu annonce ensuite à Ève les conséquences du péché : « Ton désir te portera vers ton mari, et lui dominera sur toi. » (Genèse 3,16).

Le mot hébreu teshukah signifie bien plus qu’un simple « désir ». Il exprime un élan intense, parfois même une volonté de domination (Genèse 4,7 emploie le même mot pour désigner le péché qui cherche à maîtriser Caïn). Cela signifie qu’après la chute, la relation entre l’homme et la femme sera marquée par la lutte plutôt que par l’harmonie. Au lieu d’un partenariat d’amour, il y aura désormais une bataille pour le pouvoir.

N’est-ce pas ce que nous constatons aujourd’hui ? La rivalité entre les sexes, les abus, les incompréhensions… Tout cela trouve ses racines dans ce moment originel. Le péché pervertit l’ordre naturel, transformant la complémentarité voulue par Dieu en conflit.

Mais ce n’est pas le dessein originel de Dieu. Il ne veut pas l’oppression mais la restauration, un retour à l’amour mutuel, au respect et à l’unité que le Christ vient rétablir.

« À la sueur de ton visage… jusqu’à ce que tu retournes à la terre » . Le fardeau d’un monde brisé

Dieu dit à Adam : « À la sueur de ton visage, tu mangeras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » (Genèse 3,19)

Le mot hébreu pour terre (Adamah) est la racine même du nom Adam. Il a été tiré de la terre, et maintenant, à cause du péché, il luttera contre elle. Le travail, qui était initialement une participation joyeuse à l’œuvre divine, devient un fardeau. La mort entre dans le monde. L’homme est rappelé à sa fragilité : sans Dieu, il n’est que poussière.

Voyons-nous cela dans notre propre vie ? Le travail épuisant, la souffrance, la mort inévitable… Ce n’était pas ainsi que les choses devaient être. Et pourtant, Dieu ne nous laisse pas sans espoir.

« Le Seigneur Dieu fit à Adam et à sa femme des tuniques de peau et les en revêtit » : Un signe de miséricorde

Malgré leur péché, Dieu accomplit un geste inattendu :

« Le Seigneur Dieu fit à Adam et à sa femme des tuniques de peau et les en revêtit. » (Genèse 3,21)

Cet acte est profondément symbolique. Le mot peau (or ) suggère un sacrifice,  peut-être la première mort de l’histoire. Du sang a été versé pour couvrir leur nudité. Cela préfigure le Christ, l’Agneau de Dieu, dont le sang couvrira un jour entièrement notre péché. Même dans le jugement, la miséricorde divine brille.

Ce que ce passage révèle sur l’homme et la femme aujourd’hui : Genèse 3,9-24 résonne encore dans notre monde : Dieu nous appelle toujours à revenir à Lui. Peu importe combien nous sommes tombés, Il continue de demander : « Où es-tu ? ». Le péché a fracturé la relation entre l’homme et la femme. Au lieu de l’unité, nous voyons souvent le blâme, le contrôle et la lutte. Mais le Christ restaure ce qui a été perdu en Éden. La souffrance est réelle, mais la grâce l’est aussi. Le travail, les relations et même la mort portent les cicatrices du péché, mais la miséricorde de Dieu nous offre la rédemption. L’amour implique le sacrifice. Les premiers vêtements sont venus du sacrifice d’un animal, annonçant le sacrifice ultime de Jésus, qui nous revêt de Sa justice.

«Où es-tu?» : La question la plus urgente aujourd’hui.

Où en sommes-nous dans notre relation avec Dieu? Avec notre conjoint, nos amis, notre communauté? Sommes-nous encore cachés, à blâmer les autres ou à vivre dans la brisure du péché? Ou acceptons-nous la grâce offerte par le Christ, le Nouvel Adam, qui restaure tout ?

Ne restons pas cachés, mais marchons à nouveau dans la lumière de l’amour de Dieu. Amen.

 

 

Prions le Seigneur

Seigneur, restaure notre communion avec Toi

Seigneur Tout-Puissant et miséricordieux,

Dans notre faiblesse, nous avons souvent fui Ton regard,

Nous nous sommes cachés derrière nos peurs, nos fautes et nos excuses.
Mais aujourd’hui, nous entendons Ton appel : « Où es-tu ? »

Et nous voulons revenir à Toi.

 

Père d’amour,

Tu ne nous as pas abandonnés à notre chute,

Mais Tu as couvert notre nudité par Ton amour,

Préparant dès le commencement le chemin de notre salut.

Merci pour la lumière du Christ, le Nouvel Adam,

Qui restaure ce que le péché a brisé.

 

Seigneur, guéris nos relations blessées,

Répands Ton Esprit d’unité et de paix dans nos cœurs.

Que l’homme et la femme ne vivent plus dans la rivalité,

Mais dans l’amour et la complémentarité voulus par Toi.

 

Restaure notre communion avec Toi, ô Dieu fidèle,

Redresse ceux qui sont tombés, relève ceux qui doutent,

Et conduis-nous sur le chemin du retour vers Toi,

Jusqu’à ce que nous entrions dans Ton éternelle Jérusalem.

Amen.

 


Pentecost Sunday: “Receive the Gift, and be Empowered for the Mission” Readings: Acts 2:1–11; Romans 8:8–17 : John 14:15–16, 23

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