Peu de temps avant les événements rapportés dans Marc
2,1–12, le ministère de Jésus suscitait déjà de grandes foules en Galilée,
grâce à son enseignement captivant et à ses guérisons puissantes. Dans Marc
1,40–45, on voit comment la guérison d’un lépreux fit connaître Jésus partout,
au point que les gens se mirent à le chercher de toutes parts. Face à cette
affluence, il ne pouvait plus entrer librement dans les villes et choisit de
rester quelque temps dans des endroits plus reculés.
Cependant, Marc 2,1 nous dit qu’après quelques jours,
Jésus retourna à Capharnaüm, traditionnellement considérée comme la ville
d’origine de Pierre. Dès son arrivée, la nouvelle se répandit rapidement, et de
nouveau la foule afflua, remplissant la maison au point que plus personne ne
pouvait y entrer. Dans cette atmosphère bondée, quatre amis fidèles amenèrent à
Jésus un homme paralysé, décidés à surmonter tous les obstacles pour obtenir la
guérison de leur compagnon. Ce moment extraordinaire met non seulement en
évidence la puissance de Jésus sur la maladie physique, mais révèle surtout son
autorité de pardonner les péchés.
Une
foi qui agit
Dans Marc 2,1–12, nous voyons un groupe d’amis qui
refusent de laisser le moindre obstacle les empêcher de conduire leur compagnon
paralysé à Jésus. La foule est si dense qu’ils ne peuvent pas entrer par la
porte. Inébranlables, ils grimpent sur le toit, en enlèvent une partie, puis
descendent l’homme sur un brancard jusque dans la pièce où le Christ enseigne.
Leur détermination et leur créativité révèlent la profondeur de leur foi : ils
sont convaincus que, s’ils parviennent à mettre leur ami en présence de Jésus,
un miracle se produira.
Pour nous, chrétiens, il s’agit d’une image puissante de
la foi active et courageuse à laquelle nous sommes appelés. Se contenter
d’espérer ou de souhaiter un changement ne suffit pas. La foi nous pousse à
agir, à innover, et même à « percer » des « toits » de complaisance ou de doute
qui se dressent devant nous. Nous sommes invités à nous demander : jusqu’où
suis-je prêt à aller pour présenter à Jésus quelqu’un que j’aime, quelqu’un
dans le besoin ?
La
puissance de la communauté et de l’amitié
La guérison de l’homme paralysé est inséparable du
soutien de ses amis. Ils le portent littéralement jusqu’à Jésus. Leur action
collective symbolise l’Église dans ce qu’elle a de meilleur : porter les
fardeaux les uns des autres, intercéder les uns pour les autres, et ne jamais
abandonner ceux qui ne peuvent pas avancer par leurs propres moyens.
Dans notre monde moderne, l’individualisme éclipse
souvent la solidarité véritable. Pourtant, ce passage évangélique nous rappelle
la puissance sacrée de la communauté. Nous ne pouvons peut-être pas soigner
chaque blessure à nous seuls, mais nous pouvons accompagner les autres, les
porter quand c’est nécessaire et, ensemble, ouvrir ces toits qui nous semblent
infranchissables. Lorsque nous unissons notre foi et nos efforts, des miracles
peuvent — et se produisent effectivement.
L’autorité
de Jésus pour pardonner les péchés
Ce qui choque principalement les témoins de cette scène,
ce n’est pas la guérison physique en elle-même, mais la déclaration audacieuse
de Jésus : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » Les scribes et les chefs
religieux présents sont scandalisés : qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu
? Jésus, sachant ce qu’ils pensent, saisit cette occasion pour révéler une
vérité plus profonde : la guérison du corps est un signe visible, la preuve
d’un pouvoir encore plus grand, celui de libérer les âmes de l’esclavage du
péché.
Pour chacun de nous, cela atteste de la divinité de Jésus
et de la miséricorde infinie qu’Il nous offre. Il ne se contente pas de nous
souhaiter du bien ou de nous donner de vagues encouragements ; Il nous purifie
de l’intérieur. Lorsque nous nous repentons et plaçons notre confiance en Lui,
notre paralysie spirituelle, nos péchés
habituels, nos peurs, nos angoisses, ne nous définit plus. Nous pouvons nous
lever, prendre notre brancard et marcher vers une vie nouvelle.
S’en
aller transformé
Le récit de Marc 2 s’achève sur une note triomphante :
l’homme autrefois paralysé prend son brancard et s’en va, glorifiant Dieu. Il
ne demeure pas sur place, ni dans le même état. Quand le Christ nous touche, Il
ne nous laisse jamais tels qu’Il nous a trouvés : nous sommes toujours appelés
à avancer, à vivre transformés et élevés.
Aujourd’hui, demandons-nous sur quel « brancard » nous
sommes peut-être allongés. S’agit-il de la culpabilité, de la honte, du
ressentiment, de chaînes du péché ou d’un profond sentiment d’indignité ? Jésus
nous offre Son pardon, Sa restauration et la force de nous relever pour
dépasser tout ce qui nous paralysait. Quand nous rencontrons le Christ, nous
repartons inévitablement avec un témoignage de Sa puissance.
Une
invitation pour aujourd’hui
Chers frères et sœurs, inspirons-nous
de l’Evangile d’aujourd’hui.
N’ayons
pas peur de prier avec audace, de servir de manière radicale, et de faire
entièrement confiance à la capacité de Dieu à transformer même les situations
les plus désespérées.
Nous
ne sommes pas faits pour cheminer seuls. En cette Année jubilaire, recherchons
et offrons du soutien, à l’exemple de ces amis qui ont ouvert le toit pour le
paralysé. Soyons porteurs de grâce pour ceux qui ne peuvent se porter
eux-mêmes.
Ne
doutons pas de Son autorité pour nous libérer de la paralysie du péché.
Recevoir le sacrement de la Réconciliation est une manière privilégiée de faire
l’expérience de la puissance et de l’amour miséricordieux de Dieu. Ouvrons nos
cœurs pour recevoir la guérison que Lui seul peut donner.
Une
fois guéris, relevons-nous dans la gratitude et vivons comme un témoignage
vivant de l’amour restaurateur de Dieu.
Puisse ce passage de l’Évangile susciter en nous un désir plus ardent de guérison, un engagement renouvelé les uns envers les autres et une confiance inébranlable dans la puissance de Jésus pour nous sauver et nous libérer. Dans cette rencontre sacrée entre Jésus et un homme en grande détresse, nous découvrons ce que notre Sauveur désire accomplir dans chaque cœur humain : pardonner, guérir et transformer. Amen.