Chers frères et sœurs, que la paix du
Christ soit avec vous !
Je
voudrais centrer ma méditation aujourd’hui sur le deuxième chapitre de la
Genèse, qui nous offre un récit plus intime et détaillé de la création par
rapport au premier. Contrairement à la vision grandiose et cosmique de Genèse
1, Genèse 2 nous présente un Dieu plein d’amour, façonnant l’homme à partir de
la poussière et insufflant en lui le souffle de vie.
À
ce stade, l’homme vit seul dans le jardin d’Éden, entouré de créatures, mais il
lui manque une compagne qui lui soit assortie. Dans les cultures du
Proche-Orient ancien, les récits de création décrivent souvent la formation des
êtres humains à travers des combats ou des luttes entre divinités. Mais dans la
Genèse, la création est un acte d’amour, culminant dans une relation unique,
fruit de la sagesse et de la générosité divines.
L’initiative
divine : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul »
Pour
la première fois dans le récit de la création, Dieu déclare que quelque chose
n’est pas bon. Jusqu’à présent, chaque acte créateur était suivi de cette
affirmation joyeuse : « Et Dieu vit que cela était bon » (Genèse 1,10, etc.).
Mais ici, quelque chose est incomplet. Le mot hébreu lō-ṭôb signifie
plus que « pas bon » ; il exprime une réalité inachevée, un manque de
plénitude.
Dans
son infinie sagesse, Dieu ne laisse pas l’homme dans sa solitude. Il déclare :
« Je vais lui faire une aide qui lui soit assortie ». L’expression hébraïque ‘ēzer
ke-negdô est souvent mal comprise. Le terme ‘ēzer (« aide ») ne
signifie en aucun cas une position d’infériorité. En effet, ce même mot est
employé pour désigner Dieu Lui-même comme l’aide d’Israël (Psaume 33,20 ;
Deutéronome 33,26). Il exprime un soutien fort, un complément indispensable. Ke-negdô
signifie littéralement « correspondant à lui », c’est-à-dire un être égal et
distinct, un partenaire qui lui est à la fois semblable et complémentaire.
Le
mystère profond de la création de la femme
Dieu
ne façonne pas la femme à partir de la poussière de la terre, comme Il l’a fait
pour l’homme. Il plonge Adam dans un profond sommeil et forme la femme à partir
de son côté (ṣēlā‘). Ce mot, souvent traduit par « côte » en français,
signifie aussi « côté » ou « partie d’une structure » en hébreu. Cela suggère
non seulement un os, mais surtout une unité profonde : la femme est tirée de
l’intérieur même de l’homme, soulignant ainsi leur communion et leur nature
partagée.
Lorsque
Adam contemple Ève, il s’exclame dans un émerveillement plein de reconnaissance
: « Cette fois-ci, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair ! On
l’appellera ‘femme’ (ishshah), parce qu’elle a été tirée de l’homme (ish)
». Le jeu de mots en hébreu entre ish et ishshah traduit leur
lien intime. L’homme et la femme sont deux moitiés d’un tout, appelées à
avancer ensemble dans une relation de communion avec Dieu.
L’Alliance
du mariage : Un retour à l’unité
Genèse
2,24 révèle la vérité fondamentale sur le mariage : « C’est pourquoi l’homme
quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une
seule chair ». Ce verset établit le mariage comme une institution divine.
L’expression « une seule chair » ne se limite pas à l’union physique ; elle
exprime un don total de soi, un lien d’alliance qui reflète l’amour même de
Dieu.
Nus
et sans honte : L’harmonie originelle
Genèse
2,25 déclare : « L’homme et sa femme étaient tous les deux nus, et ils n’en
avaient point honte ». Ce passage va bien au-delà de la nudité physique ; il
révèle un état d’amour pur, de confiance et de communion, une relation exempte
de peur, de culpabilité ou d’égoïsme. Avant que le péché n’entre dans le monde,
Adam et Ève vivaient l’amour tel que Dieu l’avait voulu : un amour fondé sur le
don total de soi et la transparence mutuelle.
Puissions-nous
accueillir ce passage biblique comme une invitation à redécouvrir la sacralité
des relations humaines. Nous savons combien le mot « amour » est souvent
déformé par l’égoïsme, combien les relations sont parfois réduites à des
échanges intéressés. Dieu nous appelle à retrouver la vision originelle de
l’amour : un amour qui se donne, qui est réciproque et qui trouve sa source en
Lui.
Il
nous rappelle que nous sommes créés pour la communion, et non pour l’isolement,
que ce soit dans le mariage, l’amitié ou la fraternité spirituelle.
Puissions-nous,
comme Adam, apprendre à regarder l’autre avec émerveillement, respect et
gratitude, reconnaissant dans toute relation humaine un reflet du divin. Amen.
Prière
pour redécouvrir le lien sacré de l’amour
Seigneur Tout-Puissant,
Tu nous as créés par amour et pour l’amour,
nous façonnant à Ton image, appelés à la communion.
Dans Ta sagesse, Tu as vu qu’il n’était pas bon que l’homme soit seul,
et Tu lui as donné une compagne,
un lien de soutien mutuel et d’unité profonde.
Seigneur, apprends-nous à redécouvrir
la sacralité de nos relations.
Donne-nous de voir l’autre avec respect et gratitude,
de reconnaître en chacun un don précieux de Ton amour.
Là où l’égoïsme a blessé l’amour, apporte la guérison.
Là où la division s’est installée, restaure l’unité.
Apprends-nous à aimer comme Toi Tu
aimes—
avec sincérité, confiance et générosité,
afin que nos relations soient le reflet de Ta bonté divine.
Fais de nous des témoins de l’amour vrai,
cherchant toujours la communion et non l’isolement.
Nous Te le demandons par Jésus-Christ,
notre Seigneur. Amen.🙏🙏🙏
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