
Dans
l’Evangile d’aujourd'hui, nous rencontrons Jésus à Capharnaüm. Un centurion
romain s'approche de lui et lui demande de l'aide. Sa requête est simple :
« Seigneur, mon serviteur est couché chez moi, paralysé et souffrant
atrocement . » Jésus répond aussitôt : « Je viendrai le
guérir . » S'ensuit alors l'une des plus belles déclarations de foi de
l'Évangile. Le centurion dit : « Seigneur, je ne suis pas digne
que tu entres sous mon toit. Dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri . »
Cette rencontre nous aide à comprendre l’attitude attendue de
nous en ce temps de l’Avent . L’Avent
est un temps d’attente active. C’est un temps pour préparer nos vies et nos
cœurs à la venue du Seigneur. Le centurion nous enseigne comment attendre. Il
présente son besoin avec humilité et foi. Il fait confiance sans condition. Il
aime son serviteur et Jésus sans limites. Il croit sans voir.
L'Évangile utilise deux mots grecs importants pour nous aider à
comprendre la profondeur de son attitude . Jésus loue le centurion pour sa foi. Le mot employé par
Matthieu est « pistis », qui signifie confiance totale et
abandon personnel. La foi n'est pas une théorie ni une idée abstraite. C'est la
décision de s'appuyer sur la Parole de Jésus, même lorsque tout semble
incertain. L'Avent nous appelle à cette confiance : à lui confier nos
peurs, nos soucis et nos faiblesses, et à croire que le Seigneur est proche et
agit en silence.
Un autre mot clé se révèle à travers la reconnaissance de
l'autorité par le centurion . Il parle
de commandement. Lorsqu'il dit : « Moi aussi, je suis un homme soumis
à l'autorité », l'Évangile utilise le mot « exousia ».
Cela signifie pouvoir réel, pouvoir de donner la vie. Le centurion perçoit
cette autorité en Jésus. Il comprend qu'une seule parole de sa part transcende
la distance, la maladie et le désespoir.
C’est cette foi qui étonne Jésus . L’Écriture nous dit qu’« il fut stupéfait ». Le terme employé
par Matthieu décrit une profonde émotion. Jésus s’arrête, regarde l’homme, puis
s’adresse à la foule : « En vérité, je vous le dis, je n’ai trouvé
une telle foi chez personne en Israël. » Ceux qui l’écoutaient furent sans
doute bouleversés. Un soldat païen devient un modèle de foi. Un étranger
devient un signe du Royaume de Dieu. Dieu choisit l’inattendu. La grâce
transcende les frontières.
En ce temps de l'Avent, l'Évangile nous invite à nous tenir aux
côtés de ce centurion. Nombreux
sont ceux qui portent des fardeaux : maladie dans la famille, difficultés
financières, solitude, angoisse face à l'avenir, péchés qui nous retiennent,
relations brisées, etc. À l'image du centurion, nous connaissons tous quelqu'un
ou quelque chose dans notre vie qui a besoin de guérison. L'Avent est le moment
de prononcer ces mots : « Seigneur, je n'en suis pas digne, dis
seulement une parole… »
La tendresse de Jésus est particulièrement palpable dans cet
Évangile . Il ne s'adresse pas au
centurion par écrit. Il ne lui demande aucune preuve. Il laisse sa miséricorde
se répandre immédiatement. Le centurion a cru en l'autorité de la parole de
Jésus. Nous entendons cette même parole à chaque Eucharistie. Nous répétons sa
phrase avant la communion : « Seigneur, je n'en suis pas
digne. » C'est un témoignage de vérité. Nous sommes faibles. Pourtant,
Dieu s'approche de nous. Il entre dans nos heures, dans notre vie, dans nos
blessures. N'ayons pas honte de l'inviter toujours.
L’Avent est le temps de renouveler notre foi en la Parole de
Jésus. Sa Parole crée ce qu’elle
proclame. Il a dit : « Le ciel et la terre passeront, mais ma
Parole demeurera éternellement. » Ainsi, au milieu de toutes les
incertitudes du monde, nous pouvons faire confiance à la Parole de Jésus. Sa
Parole guérit ce qui semble irrémédiable. Sa Parole fait jaillir la lumière des
ténèbres. Sa Parole ouvre un avenir là où nous ne voyons aucun chemin.
Jésus conclut ce passage par une promesse : « Beaucoup viendront de l’Orient et de
l’Occident et prendront place au banquet du Royaume . » L’Avent nous
rappelle que nous cheminons vers une fête. Le Royaume est ouvert. Nul n’est
exclu ; il suffit d’ouvrir son cœur avec foi. Le centurion témoigne que
Dieu s’approche de tous ceux qui l’invoquent avec foi et humilité.
Demandons
donc cette grâce : la grâce de faire confiance à Jésus avec foi ,
la grâce de nous soumettre à son autorité , la grâce de l’accueillir
avec humilité et amour. Que notre attente soit active, que nos cœurs soient
grands ouverts. Puissions-nous être vraiment prêts lorsqu’il viendra :
« Seigneur, dis une parole, et nous serons guéris. » Amen.🙏🙏🙏
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