Tuesday, February 18, 2025

La Douleur de Dieu : Une Réflexion sur le Péché, la Grâce et l'Obéissance (Genèse 6,5-8 ; 7,1-5.10)


Chères sœurs et chers frères, que la paix et l’amour du Christ Jésus demeurent toujours avec vous !

Aujourd’hui, nous méditons sur un moment décisif de l’histoire humaine et sa relation avec Dieu. Depuis la chute d’Adam, le péché est entré dans le monde, entraînant des conséquences dévastatrices. Les effets de la désobéissance humaine ont continué à se propager, conduisant à un monde consumé par la méchanceté.

Le passage qui nous est présenté est à la fois frappant et profondément interpellant. Il révèle l’état de l’humanité avant le grand déluge, un moment où le péché avait atteint un point si accablant que Dieu regretta (nāḥam) d’avoir créé l’humanité. Ce n’est pas un simple regret passager, mais une douleur si profonde qu’elle touche le cœur de Dieu. Nous lisons en Genèse 6,6 :

« Le Seigneur regretta d’avoir fait l’homme sur la terre et il s’affligea en son cœur. »

Ici, le verbe hébreu nāḥam est souvent traduit par « regretter » ou « se repentir », mais il porte un sens plus profond : être profondément affligé, ému de douleur. Cela s’accompagne du mot (ʿāṣab), qui signifie « s’attrister » ou « souffrir ». La douleur de Dieu n’est pas un signe de faiblesse, mais un signe d’amour, une peine divine face à la corruption de l’humanité.

L'ampleur de la méchanceté humaine

Genèse 6,5 plante le décor : « Le Seigneur vit que la méchanceté (rāʿat) de l’homme était grande sur la terre, et que toutes les pensées (yēṣer) de son cœur se portaient uniquement vers le mal (rāʿ), à longueur de journée. »

Le mot rāʿ ne signifie pas seulement «mauvais», mais moralement corrompu, pervers et destructeur. Le terme yēṣer fait référence à la formation même des pensées et des désirs intérieurs d’une personne. Ce texte ne dit pas que l’humanité faisait simplement des erreurs, mais que son imagination, ses inclinations et ses désirs étaient entièrement tournés vers le mal. Chaque partie de son être était infectée par le péché.

Ce passage nous interpelle aujourd’hui. Ne vivons-nous pas à une époque où la méchanceté semble souvent dominer ? Lorsque l’humanité ignore les voies de Dieu et poursuit des ambitions égoïstes, l’oppression et la corruption, ne blessons-nous pas le cœur de Dieu en adoptant le péché comme mode de vie ?

Noé : L’exception qui préserve l’espérance : Pourtant, au milieu de cette tristesse, un homme se démarque :

«Mais Noé trouva grâce (ḥēn) aux yeux du Seigneur.» (Genèse 6,8)

Le mot ḥēn signifie grâce, une faveur imméritée. Noé n’a pas été épargné à cause de sa propre perfection, mais en raison de la grâce de Dieu. Il marchait avec Dieu, il écoutait et il obéissait.

Le Seigneur donne ensuite un ordre à Noé : construire l’arche, signe du salut. Il obéit sans hésitation, malgré l’apparente absurdité de cette tâche. Lorsque le déluge survient finalement (Genèse 7,10), il marque à la fois un jugement divin et un renouveau divin, une purification du monde corrompu, mais aussi le début d’une nouvelle alliance.

Leçons pour nous aujourd’hui

Dieu n’est pas indifférent au péché : La douleur de Dieu en Genèse 6 nous rappelle que le péché ne consiste pas seulement à enfreindre des règles, mais qu’il blesse profondément le cœur de Dieu. Si Dieu est amour, alors le péché est une trahison. Sommes-nous conscients de l’impact de nos choix sur notre relation avec Lui ?

La méchanceté du monde n’efface pas la grâce de Dieu : De même que Noé a trouvé grâce, nous aussi sommes les bénéficiaires de la miséricorde divine à travers Jésus-Christ. Dans un monde noyé dans la corruption, nous devons être ceux qui « marchent avec Dieu ».

L’obéissance conduit au salut : Noé n’a pas remis en question le commandement de Dieu. Il a construit l’arche alors qu’il n’y avait aucun signe de pluie. La foi nous appelle à agir avant de voir les résultats. Sommes-nous prêts à faire confiance à Dieu, même lorsque ses commandements paraissent insensés aux yeux du monde ?

Le déluge est une figure du baptême : Tout comme le déluge a purifié le monde, le baptême lave du péché et nous introduit dans une vie nouvelle en Christ (1 Pierre 3,20-21). Vivons-nous cette nouveauté de vie que nous avons reçue ?

La douleur de Dieu, un appel à la conversion

La première lecture d’aujourd’hui révèle à la fois la justice et la miséricorde de Dieu. Elle nous montre un Dieu ému par l’amour, qui ne désire pas la destruction de l’humanité, mais son retour vers Lui. La douleur de Dieu n’est pas celle d’un vaincu, mais celle d’un Père aimant qui voit ses enfants s’éloigner. Pourtant, même dans le jugement, Il prépare un chemin de salut.

Aujourd’hui, le monde ressemble à nouveau aux jours de Noé (Matthieu 24,37). La corruption, la violence et la déchéance morale abondent. Mais la question est : serons-nous comme cette génération qui a ignoré les avertissements de Dieu, ou serons-nous comme Noé, marchant fidèlement, confiants en la grâce de Dieu et obéissant à sa voix ?

Marie, Arche de la Nouvelle Alliance : L’Accomplissement du Plan de Dieu

De même que l’arche de Noé fut un instrument de salut, préservant la vie à travers les eaux du déluge, ainsi Marie est l’Arche de la Nouvelle Alliance, par qui Dieu apporte la plénitude du salut en Jésus-Christ. À l’époque de Noé, l’arche portait l’espérance d’un nouveau commencement, abritant les justes du fléau destructeur. Dans la plénitude des temps, Marie, par son fiat, est devenue l’arche vivante qui a porté en son sein le Sauveur du monde, Celui qui a vaincu le péché et la mort une fois pour toutes.

Le Dieu qui s’attristait face à la méchanceté humaine aux jours de Noé n’a pas abandonné son dessein de salut. Par Marie, Il l’a mené à son achèvement, offrant non plus un simple sauvetage temporel, mais une rédemption éternelle. De même que Noé a obéi à Dieu et est devenu l’instrument d’une nouvelle création, l’obéissance parfaite de Marie l’a rendue le vaisseau par lequel Dieu Lui-même est entré dans le monde pour opérer le renouvellement définitif de l’humanité.

Aujourd’hui, en méditant sur la foi de Noé et la miséricorde de Dieu, nous sommes invités à tourner notre regard vers Marie, l’Arche de la Nouvelle Alliance, qui nous conduit à son Fils, la source véritable et éternelle du salut. En elle, la promesse du renouveau trouve son accomplissement, et par son intercession, nous sommes appelés à entrer dans la véritable arche du salut : le Christ lui-même.

L’arche du salut est ouverte. Entrerez-vous ?

 



The Grief of God : A Reflection on Sin, Grace and Obedience. (Genesis 6:5-8; 7:1-5,10)

 

Dear Sisters and Brothers, Peace and Love of Christ Jesus abide with you always!

Today, we meditate on a decisive moment in human history and its relationship with God. Since the fall of Adam, sin entered the world, bringing devastating consequences. The effects of human disobedience continued to spread, leading to a world consumed by wickedness.

The passage before us is both striking and deeply thought-provoking. It reveals the state of humanity before the great flood, a moment when sin reached such an overwhelming point that God regretted (nāḥam) making humankind. This is not a casual regret but a sorrow so deep that it moves the heart of God. We read in Genesis 6:6:

“The Lord regretted that he had made man on the earth, and it grieved him to his heart.”

Here, the Hebrew verb nāḥam is often translated as “regret” or “repent,” but it carries the deeper sense of being deeply pained, emotionally moved to sorrow. This is coupled with the word (ʿāṣab), meaning “to grieve” or “to be pained.” God’s sorrow is not a sign of weakness but of love, a divine heartbreak over the corruption of humanity.

The Depth of Human Wickedness : Genesis 6:5 sets the stage:

“The Lord saw that the wickedness (rāʿat) of man was great in the earth, and that every intention (yēṣer) of the thoughts of his heart was only evil (rāʿ) continually.”

The word rāʿ means not just “bad” but morally corrupt, perverse, and destructive. The term yēṣer refers to the very formation of one’s inner thoughts and desires. The text is not saying that humanity simply made mistakes; rather, their very imagination, inclinations, and desires were bent entirely toward evil. Every part of their being was infected with sin.

This passage challenges us today. Are we not living in times when wickedness often seems to dominate? When humanity disregards God’s ways and pursues self-centered ambitions, oppression, and corruption? Do we not grieve God’s heart when we embrace sin as a way of life?

Noah: The Exception that Preserves Hope : Yet, amid this sorrow, one man stands out:

“But Noah found favor (ḥēn) in the eyes of the Lord.”(Genesis 6:8)

The word ḥēn means grace, unmerited favor. Noah was not spared because of his own perfection but because of God’s grace. He walked with God, he listened, and he obeyed.

The Lord then gives Noah a command to build the ark, a sign of salvation. He obeys without hesitation, despite how foolish it may have seemed. When the flood finally comes (Genesis 7:10), it marks both divine judgment and divine renewal, a wiping away of corruption but also the beginning of a new covenant.

Lessons for Us Today

God is not indifferent to sin : The grief of God in Genesis 6 reminds us that sin is not just about breaking rules, it wounds the heart of God. If God is love, then sin is betrayal. Are we conscious of how our choices impact our relationship with Him?

The world’s wickedness does not erase God’s grace: Just as Noah found grace, we, too, are recipients of God's mercy through Jesus Christ. In a world drowning in corruption, we must be the ones who “walk with God.”

Obedience brings salvation: Noah did not question God’s command. He built the ark even when there was no sign of rain. Faith calls us to act before we see results. Are we willing to trust God even when His commands seem irrational to the world?

The flood is a shadow of baptism.: Just as the flood cleansed the world, baptism washes away sin and initiates us into a new life with Christ (1 Peter 3:20-21). Are we living out the newness of life that we have received?

God's Grief, Our Call to Repentance

Today’s first reading reveals both the justice and mercy of God. It shows a God who is moved by love, who does not desire the destruction of humanity but longs for our return. The grief of God is not the sorrow of defeat but the sorrow of a loving Father who watches His children turn away. Yet, even in judgment, He prepares a way for salvation.

Today, the world is once again like the days of Noah (Matthew 24:37). Corruption, violence, and moral decay abound. But the question is: Will we be like the generation that ignored God’s warnings, or will we be like Noah, walking faithfully, trusting in God's grace, and obeying His voice?

Mary, the Ark of the New Covenant: The Fulfillment of God’s Plan

Just as Noah’s ark was a vessel of salvation, preserving life through the waters of the flood, so too is Mary, the Ark of the New Covenant, through whom God brings the fullness of salvation in Jesus Christ. In Noah’s time, the ark carried the hope of a new beginning, sheltering the righteous from destruction. In the fullness of time, Mary, by her fiat, became the living ark who bore within her the Savior of the world, the One who would conquer sin and death definitively.

God, who grieved over human wickedness in the days of Noah, did not abandon His plan for salvation. Through Mary, He completed what He began, offering not just temporal rescue but eternal redemption. Just as Noah obeyed God and became the instrument of a new creation, Mary’s perfect obedience made her the vessel through which God Himself entered the world to bring about the final and complete renewal of humanity.

Today, as we reflect on Noah’s faith and God’s mercy, we are invited to look to Mary, the Ark of the New Covenant; who leads us to her Son, the true and lasting source of salvation. In her, the promise of renewal reaches its fulfillment, and through her intercession, we are called to enter the true ark of salvation, Christ Himself.

The ark of salvation is open. Will you enter?

 


Saturday, February 15, 2025

De la Culpabilité à la Rédemption : Restauration de la Relation Brisée entre l’Homme, la Femme et Dieu (Genèse 3,9-24)

Chères sœurs et chers frères, que la paix et l’amour du Christ Jésus soient avec vous !

Aujourd’hui, nous méditons sur l’histoire de la chute d’Adam et Ève, l’un des moments les plus déterminants de l’histoire du salut, marquant la rupture de la communion entre Dieu et l’humanité. Ce passage raconte les conséquences tragiques de la désobéissance d’Adam et Ève, mais, au cœur de cette tristesse, il révèle aussi l’amour inébranlable de Dieu et son plan de rédemption. Approfondissons ce texte en nous appuyant sur la richesse de la langue hébraïque pour en dévoiler toute la profondeur.

«Où es-tu?» (Ayekah ?) : Le cri d’un Dieu en quête de l’homme

Lorsque Adam et Ève mangent du fruit défendu, leur premier réflexe est de se cacher. Ils prennent conscience de leur nudité, symbole de leur vulnérabilité, de leur culpabilité et de leur séparation d’avec Dieu. Mais remarquons bien les premiers mots que Dieu prononce après leur chute :

« Où es-tu ? » (Genèse 3,9)

Le mot hébreu Ayekah n’est pas simplement une question de localisation ; c’est un cri relationnel. Dieu ne cherche pas une information ;  Il sait déjà où se trouve Adam. Il appelle un cœur égaré, une âme qui s’est éloignée de Lui. Ce n’est pas la voix d’un juge en colère, mais celle d’un Père aimant qui pleure la communion brisée. Ce cri retentit encore aujourd’hui dans chaque cœur humain. Dieu continue de nous poser la question :

« Où es-tu ? Où en est ton âme par rapport à Moi ? »

Encore aujourd’hui, lorsque nous péchons, nous avons tendance à nous cacher derrière des excuses, des distractions et même une autosatisfaction trompeuse. Mais Dieu ne renonce pas à nous. Son appel est une invitation à revenir à Lui.

« La femme que Tu as mise auprès de moi… » . Le jeu des reproches et la fracture de l’unité

La réponse d’Adam à la question de Dieu est assez frappante : « La femme que Tu as mise auprès de moi m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé. » (Genèse 3,12)

Ici, Adam ne se contente pas d’accuser Ève ; il blâme subtilement Dieu lui-même : « La femme que TU as mise auprès de moi… » En hébreu, le mot pour femme (Ishah) est le même que celui qu’Adam avait employé avec joie dans Genèse 2,23 en voyant Ève pour la première fois :

« Cette fois, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair ! »

Mais dans ce récit son langage a changé. Au lieu de la chérir, il prend ses distances avec elle. Le péché ne rompt pas seulement notre relation avec Dieu ; il brise aussi les relations humaines, en particulier entre l’homme et la femme.

Ne voyons-nous pas ce même schéma dans nos relations aujourd’hui? Nous nous rejetons mutuellement la faute, nous cherchons à justifier nos propres actions et nous refusons d’assumer nos responsabilités. L’harmonie voulue par Dieu entre l’homme et la femme, fondée sur l’amour et la confiance mutuels, s’est transformée en compétition, en méfiance et en rupture.

« Ton désir te portera vers ton mari, et lui dominera sur toi » (Ve’el ishech teshukatech) : La lutte pour le pouvoir

Dieu annonce ensuite à Ève les conséquences du péché : « Ton désir te portera vers ton mari, et lui dominera sur toi. » (Genèse 3,16).

Le mot hébreu teshukah signifie bien plus qu’un simple « désir ». Il exprime un élan intense, parfois même une volonté de domination (Genèse 4,7 emploie le même mot pour désigner le péché qui cherche à maîtriser Caïn). Cela signifie qu’après la chute, la relation entre l’homme et la femme sera marquée par la lutte plutôt que par l’harmonie. Au lieu d’un partenariat d’amour, il y aura désormais une bataille pour le pouvoir.

N’est-ce pas ce que nous constatons aujourd’hui ? La rivalité entre les sexes, les abus, les incompréhensions… Tout cela trouve ses racines dans ce moment originel. Le péché pervertit l’ordre naturel, transformant la complémentarité voulue par Dieu en conflit.

Mais ce n’est pas le dessein originel de Dieu. Il ne veut pas l’oppression mais la restauration, un retour à l’amour mutuel, au respect et à l’unité que le Christ vient rétablir.

« À la sueur de ton visage… jusqu’à ce que tu retournes à la terre » . Le fardeau d’un monde brisé

Dieu dit à Adam : « À la sueur de ton visage, tu mangeras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » (Genèse 3,19)

Le mot hébreu pour terre (Adamah) est la racine même du nom Adam. Il a été tiré de la terre, et maintenant, à cause du péché, il luttera contre elle. Le travail, qui était initialement une participation joyeuse à l’œuvre divine, devient un fardeau. La mort entre dans le monde. L’homme est rappelé à sa fragilité : sans Dieu, il n’est que poussière.

Voyons-nous cela dans notre propre vie ? Le travail épuisant, la souffrance, la mort inévitable… Ce n’était pas ainsi que les choses devaient être. Et pourtant, Dieu ne nous laisse pas sans espoir.

« Le Seigneur Dieu fit à Adam et à sa femme des tuniques de peau et les en revêtit » : Un signe de miséricorde

Malgré leur péché, Dieu accomplit un geste inattendu :

« Le Seigneur Dieu fit à Adam et à sa femme des tuniques de peau et les en revêtit. » (Genèse 3,21)

Cet acte est profondément symbolique. Le mot peau (or ) suggère un sacrifice,  peut-être la première mort de l’histoire. Du sang a été versé pour couvrir leur nudité. Cela préfigure le Christ, l’Agneau de Dieu, dont le sang couvrira un jour entièrement notre péché. Même dans le jugement, la miséricorde divine brille.

Ce que ce passage révèle sur l’homme et la femme aujourd’hui : Genèse 3,9-24 résonne encore dans notre monde : Dieu nous appelle toujours à revenir à Lui. Peu importe combien nous sommes tombés, Il continue de demander : « Où es-tu ? ». Le péché a fracturé la relation entre l’homme et la femme. Au lieu de l’unité, nous voyons souvent le blâme, le contrôle et la lutte. Mais le Christ restaure ce qui a été perdu en Éden. La souffrance est réelle, mais la grâce l’est aussi. Le travail, les relations et même la mort portent les cicatrices du péché, mais la miséricorde de Dieu nous offre la rédemption. L’amour implique le sacrifice. Les premiers vêtements sont venus du sacrifice d’un animal, annonçant le sacrifice ultime de Jésus, qui nous revêt de Sa justice.

«Où es-tu?» : La question la plus urgente aujourd’hui.

Où en sommes-nous dans notre relation avec Dieu? Avec notre conjoint, nos amis, notre communauté? Sommes-nous encore cachés, à blâmer les autres ou à vivre dans la brisure du péché? Ou acceptons-nous la grâce offerte par le Christ, le Nouvel Adam, qui restaure tout ?

Ne restons pas cachés, mais marchons à nouveau dans la lumière de l’amour de Dieu. Amen.

 

 

Prions le Seigneur

Seigneur, restaure notre communion avec Toi

Seigneur Tout-Puissant et miséricordieux,

Dans notre faiblesse, nous avons souvent fui Ton regard,

Nous nous sommes cachés derrière nos peurs, nos fautes et nos excuses.
Mais aujourd’hui, nous entendons Ton appel : « Où es-tu ? »

Et nous voulons revenir à Toi.

 

Père d’amour,

Tu ne nous as pas abandonnés à notre chute,

Mais Tu as couvert notre nudité par Ton amour,

Préparant dès le commencement le chemin de notre salut.

Merci pour la lumière du Christ, le Nouvel Adam,

Qui restaure ce que le péché a brisé.

 

Seigneur, guéris nos relations blessées,

Répands Ton Esprit d’unité et de paix dans nos cœurs.

Que l’homme et la femme ne vivent plus dans la rivalité,

Mais dans l’amour et la complémentarité voulus par Toi.

 

Restaure notre communion avec Toi, ô Dieu fidèle,

Redresse ceux qui sont tombés, relève ceux qui doutent,

Et conduis-nous sur le chemin du retour vers Toi,

Jusqu’à ce que nous entrions dans Ton éternelle Jérusalem.

Amen.

 


From Blame to Redemption: Restoring the Broken Relationship of Man, Woman, and God ( Genesis 3:9-24)

Dear Sisters and Brothers, Peace and Love of Christ Jesus be with you all!!!

Today we meditate on story of fall of Adam and  Eve which is one of the most defining moments in salvation history, the rupture of communion between God and humanity. This passage narrates the tragic consequences of Adam and Eve's disobedience, yet within its sorrow, it also unveils God's enduring love and redemptive plan. Let us break open the text, drawing from the richness of the Hebrew language to uncover its depth.

“Where are you?” (Ayekah?) – The Cry of a Seeking God

When Adam and Eve eat from the forbidden tree, their first instinct is to hide. They realize their nakedness, symbolizing their vulnerability, guilt, and separation from God. But notice the first words from God after their fall:

“Where are you?” (Genesis 3:9)

The Hebrew word  (Ayekah?) is not simply a question of location; it is a cry of relationship. God is not seeking information—He already knows where Adam is. He is calling out to a lost soul, to a heart that has drifted away. This is not the voice of an angry judge but of a loving Father who mourns the broken communion. It is the same cry that echoes in every human heart today. God is still asking us : “Where are you? Where is your soul in relation to Me”?

Even today, when we sin, our tendency is to hide, behind excuses, distractions, and even self-righteousness. But God does not give up on us. His call invites us back into relationship.

“The woman you gave me…” – The Blame Game and the Fracture of Unity

Adam’s response to God's question is striking:

“The woman whom you gave to be with me, she gave me fruit of the tree, and I ate." (Genesis 3:12)

Here, Adam does not just blame Eve; he subtly blames God, “The woman whom YOU gave me…” In Hebrew, the word for woman here is (Ishah), the same word that in Genesis 2:23 Adam had joyfully used when he first saw her, “This at last is bone of my bones, and flesh of my flesh!” Now, his language has changed. Instead of cherishing her, he distances himself from her. Sin does not only rupture our relationship with God; it breaks human relationships, especially between man and woman.

How often does this dynamic play out in relationships today? We blame each other for our failures, seek to justify our own actions, and refuse to take responsibility. The harmony between men and women that was intended in Eden, rooted in mutual love and trust, becomes one of competition, mistrust, and brokenness.

“Your desire shall be for your husband, and he shall rule over you” (Ve'el ishech teshukatech) : The Struggle for Power

God then speaks to Eve about the consequences of sin:

“Your desire shall be for your husband, and he shall rule over you.”(Genesis 3:16)

The Hebrew word (teshukah) means more than just “desire.” It implies an intense longing, sometimes even an urge to control (as seen in Genesis 4:7, where the same word is used of sin desiring to dominate Cain). This suggests that after the fall, the relationship between man and woman will be marked by struggle rather than harmony. Instead of a loving partnership, there will be a battle for dominance.

Does this not reflect what we see in many relationships today? The struggle for power, gender conflicts, abuse, and misunderstandings; all of these trace their roots back to this moment. Sin corrupts the natural order, distorting the beauty of complementarity into rivalry.

But this is not God’s original plan. His intention is not oppression but restoration—a return to mutual love, respect, and unity, which Christ comes to reestablish.

“By the sweat of your face… until you return to the ground”

The Burden of a Broken World

The curse given to Adam:

“By the sweat of your face you shall eat bread, till you return to the ground, for out of it you were taken; for you are dust, and to dust you shall return.” (Genesis 3:19)

The Hebrew word for ground, (Adamah), is the very root of Adam’s name. He was taken from the ground, and now because of sin, he will struggle with it. Work, which was originally a joyful participation in God’s creation, becomes a burden. Death enters the world. Humanity is reminded that without God, we are dust.

How often do we see this in our world? Work that is exhausting, life filled with suffering, the inevitability of death—these are not how things were meant to be. And yet, God does not leave us without hope.

“The LORD God made for Adam and his wife garments of skins and clothed them.” (Vaya’as Yahweh Elohim le-Adam u-le-Ish’tow kot’not ‘or) – A Sign of Mercy

Despite their sin, God does something unexpected:

"The LORD God made garments of skin for Adam and his wife and clothed them." (Genesis 3:21)

This act is deeply symbolic. The word for skin, עוֹר (or), implies a sacrifice—perhaps the first death in history. Blood was shed to cover their nakedness. This foreshadows Christ, the Lamb of God, whose blood would one day cover our sin completely. Even in judgment, God’s mercy shines through.

What This Passage Reveals About Man and Woman Today

Genesis 3:9-24 speaks to our world today:

God is still calling us back. No matter how far we have fallen, He still asks, “Where are you?”

Sin has fractured the relationship between men and women. Instead of unity, there is often blame, control, and struggle. But Christ restores what was lost in Eden.

Suffering is real, but so is grace. Work, relationships, and even death bear the scars of sin, yet God's mercy offers us redemption.

Love requires sacrifice. The first garments came from the death of an animal, pointing to the ultimate sacrifice of Jesus, who covers us with His righteousness.

Ultimately, Genesis 3 does not end in despair. Though humanity is exiled from Eden, the path to the new Eden—the New Jerusalem—is already being prepared. The story of salvation is just beginning.

Where Are You? : Perhaps the most urgent question for us today is the same question God asked Adam: “Where are you?”

Where are we in our relationship with God? With one another? With our spouse, our friends, our community? Are we hiding, blaming, or living in the brokenness of sin? Or are we stepping into the grace offered by Christ, the New Adam, who restores what was lost?

May we not remain in hiding but come out and walk once again in the light of God’s love. Amen.🙏🙏🙏

 


Friday, February 14, 2025

Briser les Barrières : La Mission du Christ sans Frontières (Marc 7,31-37)

 

Chers frères et sœurs, que la paix du Christ Jésus soit avec vous tous !

Aujourd’hui, la Sainte Mère Église célèbre la fête des saints Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves. En cette occasion, nous méditons sur l’Évangile de saint Marc, où Jésus accomplit un miracle porteur d’un profond message spirituel pour notre vie : la guérison d’un homme sourd et muet.

La Géographie du Salut : Pourquoi tant de lieux ?

Saint Marc nous trace une carte de la grâce en nommant les lieux traversés par Jésus dans sa mission : Tyr, Sidon, la mer de Galilée et la Décapole. Pourquoi une telle précision ? Ces lieux ne sont pas choisis au hasard ; ils révèlent quelque chose de profond sur la mission de Jésus.

  • Tyr et Sidon étaient des terres païennes, souvent en opposition avec Israël, marquées par l’idolâtrie et le culte de dieux étrangers. Pourtant, Jésus y est allé, démontrant que le salut ne se limite pas à Israël, mais s’adresse à toutes les nations.
  • La mer de Galilée représente un terrain familier de la mission de Jésus, un espace où Juifs et païens coexistaient, formant un pont entre le peuple élu et les nations.
  • La Décapole (qui signifie « Dix Villes ») était une région fortement influencée par la culture grecque, où dominaient la pensée hellénistique et le culte païen.

En mentionnant ces lieux, saint Marc nous montre que Jésus traverse à la fois des territoires juifs et païens, apportant la Bonne Nouvelle à tous les peuples. La guérison du sourd-muet n’est pas simplement un acte de compassion, mais un signe de la mission universelle du Christ. Tout comme Cyrille et Méthode ont ensuite apporté l’Évangile aux peuples slaves, Jésus brisait déjà les barrières, accomplissant la prophétie selon laquelle toutes les nations viendraient à la connaissance de Dieu.

La Foi du Peuple : Une Communauté d’Intercesseurs

Contrairement à d’autres miracles où les personnes souffrantes implorent elles-mêmes Jésus, ici, c’est la communauté qui amène l’homme sourd et muet à Lui. Nous assistons à la puissance de l’intercession et à la foi d’un groupe. Cet homme ne pouvait ni entendre ni parler ; il était enfermé dans l’isolement. Mais ses amis, mus par la foi, sont devenus un pont entre lui et le Christ.

C’est un rappel puissant pour nous aujourd’hui. Combien de personnes, dans nos familles, nos lieux de travail et nos sociétés, sont spirituellement sourdes et muettes ? Elles n’entendent pas la voix de Dieu, elles ne savent pas comment Lui parler dans la prière. Comme ces intercesseurs, nous avons la mission de les conduire à Jésus. La foi n’est jamais une possession privée ; elle est faite pour être partagée.

Imaginez si les chrétiens du monde entier adoptaient véritablement cet esprit d’intercession aujourd’hui : quelle transformation verrions-nous ! Des vies seraient renouvelées, des cœurs guéris, des communautés fortifiées par la puissance de Dieu.

D’ailleurs, une initiative mondiale est déjà en cours, invitant les chrétiens de toutes confessions à se rassembler dans la prière. Le 1ʳ mars 2025, des croyants du monde entier se réuniront dans des églises, des foyers et des communautés pour élever leurs voix à l’unisson à travers www.gather25.com. Répondons à cet appel en intercédant pour un monde en quête de guérison, tout comme les amis du sourd-muet l’ont fait.

La Puissance du Toucher Guérisseur de Jésus

Jésus n’opère pas une guérison distante et impersonnelle. Il prend l’homme à l’écart de la foule et le touche. Il met ses doigts dans ses oreilles, applique sa salive sur sa langue. Dans ce geste profondément personnel, nous voyons que la guérison n’est pas seulement une question de puissance, mais aussi d’amour, d’intimité et de restauration.

Puis Jésus lève les yeux vers le ciel, soupire et prononce un seul mot :

« Ephphatha ! » (Ouvre-toi !)

Ce mot araméen est si important que saint Marc choisit de le conserver dans sa forme originale sans le traduire. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un commandement divin, d’une parole qui brise les barrières !

  • Les oreilles sourdes s’ouvrent : l’homme entend désormais la voix de la vérité.
  • La langue entravée est déliée : il peut proclamer les louanges de Dieu.
  • L’isolement est brisé : il est pleinement réintégré dans la communauté.

Voilà ce que Jésus fait pour chaque âme qu’Il touche : Il ouvre ce qui est fermé, Il guérit ce qui est brisé, Il restaure ce qui est perdu.

Le Message Caché pour Nous Aujourd’hui : « Ouvre-toi ! »

Le miracle raconté dans l’Évangile d’aujourd’hui ne concerne pas seulement un homme ; il est un message pour toute l’Église et pour chaque disciple du Christ.

  • Combien de fois souffrons-nous d’une surdité spirituelle, incapables d’entendre la voix de Dieu dans le tumulte de nos vies ?
  • Combien de fois sommes-nous spirituellement muets, hésitants à partager l’Évangile, à prononcer des paroles de foi, d’encouragement ou de vérité ?
  • Combien de fois avons-nous besoin que Jésus nous prenne à part et murmure à notre âme : « Ephphatha ! Ouvre-toi ! »

Les saints Cyrille et Méthode, dont nous célébrons aujourd’hui la fête, ont bien compris cet appel. Ils ont apporté la Parole de Dieu aux peuples slaves, traduisant l’Écriture dans leur langue, ouvrant ainsi des cœurs et des oreilles à l’Évangile. Leur mission fait écho à celle de Jésus en Décapole, prouvant que le message du Christ ne connaît ni frontières culturelles, ni barrières linguistiques, ni limites géographiques : il est destiné à toutes les nations !

Notre Appel : Devenir des Porteurs de « Ephphatha »

Le monde d’aujourd’hui est rempli de surdité et de mutisme. Beaucoup sont sourds aux cris des pauvres, à la voix de la vérité, à l’appel du Christ. Beaucoup restent muets face à l’injustice, dans l’évangélisation, dans leur témoignage de foi.

Mais la voix de Jésus retentit encore : « Ephphatha ! Ouvre-toi ! »

En tant que disciples, nous sommes appelés à écouter attentivement Sa voix et à parler avec audace en Son nom. Demandons la grâce d’être véritablement ouverts, de recevoir Sa Parole, d’intercéder pour les autres et de proclamer Son amour à tous les peuples.

Que l’exemple des saints Cyrille et Méthode nous inspire à apporter l’Évangile aux nations, à ceux qui ne l’ont jamais entendu et à ceux qui ont besoin de l’entendre à nouveau.

 

Prions

Seigneur Jésus, touche nos oreilles afin que nous entendions Ta voix.

Touche nos langues afin que nous proclamions Tes louanges.

Ouvre nos cœurs afin que nous aimions comme Tu aimes.

Amen.🙏🙏🙏

 


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