Monday, March 10, 2025

Serez-vous compté parmi les bienheureux ? Un appel au réveil de Jésus (Matthieu 25,31-46)

Chers frères et sœurs en Christ, que la paix et l’amour du Christ demeurent toujours avec vous !

L'Évangile d’aujourd’hui m’invite à dire qu’il y a des moments dans la vie où nous devons nous arrêter et nous poser cette question essentielle : Qu’est-ce qui compte vraiment dans la vie? Que restera-t-il lorsque tout le bruit s’estompera, lorsque nos réussites, nos possessions et nos titres terrestres perdront leur importance ? Dans ce passage, Jésus nous offre une image saisissante du jugement dernier et nous fait comprendre que ce qui compte le plus, c’est l’amour en action.

Le Roi qui juge par amour

La scène est  impressionnante : le Fils de l’Homme vient dans sa gloire, entouré des anges, assis sur son trône glorieux. C’est le moment ultime de vérité. Les nations sont rassemblées devant Lui, et Il sépare les gens en deux groupes, comme un berger sépare les brebis des boucs. Et quel est le critère du jugement ? Ce n’est ni la connaissance religieuse, ni le statut social, ni la richesse ou l’influence. C’est l’amour manifesté par des actions concrètes :

  • Nourrir les affamés
  • Donner à boire aux assoiffés
  • Accueillir l’étranger
  • Vêtir ceux qui sont nus
  • Visiter les malades et les prisonniers

Autrement dit, Jésus ne demande pas : « Allais-tu à l’église tous les dimanches ? » Il ne demande pas : « Prêchais-tu avec éloquence, chantais-tu dans la chorale ou connaissais-tu les Écritures par cœur ? » Tout cela est bon, mais ce n’est pas l’épreuve décisive. Ce qu’Il demande, c’est : « As-tu aimé ? » Et pas seulement avec des paroles, mais par des actes concrets, réels et sacrificiels de miséricorde.

Au-delà de l’appartenance religieuse – Un appel universel à l’amour

Un aspect frappant de ce passage est la surprise des justes comme des condamnés face aux paroles du Roi. Aucun des deux groupes ne savait que, en servant ou en ignorant les plus petits, ils servaient ou rejetaient en réalité le Christ Lui-même.

Cela nous révèle une vérité profonde : Jésus s’identifie aux souffrants, aux pauvres, aux oubliés et aux rejetés de la société. Pour Le rencontrer, nous n’avons pas besoin de lever les yeux vers le ciel, mais de regarder la personne dans le besoin à côté de nous. Il est caché dans l’enfant affamé, le réfugié solitaire, le prisonnier abandonné du monde, le malade que personne ne visite.

C’est pourquoi cet enseignement dépasse les frontières religieuses. Que nous appartenions à une confession spécifique ou non, que nous soyons clercs ou laïcs, le commandement d’aimer est universel. C’est la loi inscrite dans le cœur de chaque être humain (Romains 2,15). À la fin des temps, ce ne sera pas l’étiquette de notre religion qui nous sauvera, mais l’amour que nous aurons vécu.

L’aveuglement tragique des boucs

La différence tragique entre les deux groupes n’est pas l’ignorance, mais l’indifférence. Les « boucs » ne sont pas condamnés pour avoir commis de grands crimes, mais pour avoir omis d’agir quand l’amour l’exigeait. Ils ont vu, mais ils n’ont pas pris soin.

Combien de fois passons-nous à côté de la souffrance qui nous entoure, en nous excusant avec nos occupations, nos peurs ou notre indifférence ? Combien de fois disons-nous : « Quelqu’un d’autre les aidera », ou même : « Ils ne méritent pas mon aide » ? Les boucs ne sont pas rejetés parce qu’ils étaient foncièrement mauvais, mais parce qu’ils ont fermé leur cœur lorsque l’amour les appelait à agir.

Ce que cela signifie pour nous aujourd’hui

Le message de Jésus est un appel au réveil. La vraie foi ne consiste pas seulement à croire en Dieu, mais à vivre dans l’amour. Nous serons jugés non par nos paroles, mais par la manière dont nous aurons traité les autres. L’amour est la seule mesure qui comptera à la fin.

Nous pouvons alors nous poser trois questions fondamentales :

1.     Quand ai-je aidé quelqu’un dans le besoin pour la dernière fois, sans rien attendre en retour ?

2.     Est-ce que je reconnais Jésus dans les pauvres, les rejetés et ceux qui souffrent ?

3.     Suis-je trop préoccupé par mon propre confort pour voir la souffrance autour de moi ?

Si aujourd’hui était le jour du jugement, Jésus nous dirait-il : « Venez, les bénis de mon Père », ou bien : « Éloignez-vous de moi, car j’avais besoin de vous, et vous n’avez pas pris soin de moi » ? Il est encore temps de changer. Il est encore temps d’aimer. Demain pourrait être trop tard.

Choisissez d’aimer

L’enseignement de Jésus ne cherche pas à nous effrayer, mais à nous appeler à l’action. Il ne parle pas seulement d’un jugement futur, Il nous invite à vivre autrement dès maintenant. Il nous exhorte à ne plus reporter l’amour, à ouvrir les yeux sur la souffrance qui nous entoure, et à Le reconnaître dans ceux qui ont besoin de nous aujourd’hui.

À la fin de notre vie, nous ne serons pas retenus pour la richesse que nous avons accumulée, le pouvoir que nous avons exercé, la religion à laquelle nous avons appartenu ou les connaissances que nous avons acquises. Nous serons retenus pour l’amour que nous avons donné.

Le Roi observe. Le temps d’agir, c’est maintenant. Choisissez l’amour.

 

Une prière d’amour en action

Seigneur Jésus,
Tu nous as enseigné que le véritable amour est plus que des paroles,
Il se manifeste en nourrissant l’affamé, en accueillant l’étranger,
en revêtant celui qui est nu, en prenant soin de ceux qui souffrent.

Ouvre nos yeux pour Te voir en ceux qui sont dans le besoin,
nos cœurs pour aimer sans hésitation,
et nos mains pour servir sans compter le prix.

Que nous ne détournions jamais le regard des plus petits parmi nous,
mais que nous reconnaissions en eux Ta présence divine.
Et qu’à la fin de notre chemin, nous puissions entendre Ta voix nous dire :
« Venez, les bénis de mon Père. »
Amen.🙏🙏🙏

 


Will You Be Counted Among the Blessed? A Wake-Up Call from Jesus" (Matthew 25:31-46).

 

Dear Sisters and Brothers in Christ, may the Peace and Love of Christ abide always with you!!!

Today’s Gospel invites me to say that there are moments in life when we must stop and ask: What truly matters? What will remain when all the noise fades, when our achievements, possessions, and earthly titles lose their significance? Jesus, in the Gospel, paints a vivid picture of the final judgment and makes us understand that what matters most is love in action.

The King Who Judges by Love:

The scene is grand and awe-inspiring: the Son of Man comes in glory, surrounded by angels, seated on His glorious throne. It is the final moment of truth. The nations are gathered before Him, and He separates people into two groups, like a shepherd separates sheep from goats. And what is the basis of judgment? Not religious knowledge. Not social status. Not wealth or influence. But rather, love shown through concrete actions:

v  Feeding the hungry

v  Giving drink to the thirsty

v  Welcoming the stranger

v  Clothing the naked

v  Visiting the sick and imprisoned

In other words, Jesus does not ask, “Did you go to church every Sunday?" He does not ask, "Did you preach eloquently, sing in the choir, or memorize the Scriptures?" These are good, but they are not the final test. Instead, He asks: "Did you love?" And not love in words alone, but in real, tangible, sacrificial acts of mercy.

Beyond Religious Affiliation – A Universal Call to Love :

One striking aspect of this passage is that both the righteous and the condemned are surprised by the King’s words. Neither group was aware that in serving, or failing to serve, the least among them, they were actually serving or rejecting Christ Himself.

This tells us something profound: Jesus identifies Himself with the suffering, the poor, the forgotten, and the rejected of society. To encounter Jesus, we do not need to look to the heavens, we need to look at the person in need beside us. He is hidden in the hungry child, the lonely refugee, the prisoner abandoned by the world, the sick person no one visits.

This is why this teaching goes beyond religious boundaries. Whether we belong to a specific denomination or not, whether we are clergy or laity, the command to love is universal. This is the law written on the heart of every human being (Romans 2:15). At the end of time, it is not the label of our religion that will save us, but the love we have lived out.

The Tragic Blindness of the Goats :

The tragic difference between the two groups is not ignorance, but indifference. The "goats" are not condemned for committing great evils, but for failing to act when love demanded it. They saw, but they did not care.

How often do we pass by the suffering around us, excusing ourselves with busyness, fear, or indifference? How often do we say, "Someone else will help", or even, "They don’t deserve my help"? The goats failed not because they were bad people, but because they did nothing when they should have acted.

What This Means for Us Today

Jesus’ message is a wake-up call. True faith is not just believing in God; it is living in love. We are judged not by what we say, but by how we treat others. Love is the only measure that will matter in the end. We may ask ourselves three fundamental questions: When was the last time I helped someone in need without expecting anything in return? Do I see Jesus in the poor, the rejected, and the brokenhearted? Am I too focused on my own comfort to notice the suffering around me?

If today were the final day of judgment, would Jesus say to us: “Come, you blessed of my Father,” or, “Depart from me, for I was in need, and you did not care” Now is the time to change. Now is the time to love; tomorrow might be too late.

Choose to Love

Jesus’ teaching is not meant to fill us with fear but to call us to action. He is not just telling us about a future judgment, He is inviting us to live differently now. He is urging us to stop postponing love, to open our eyes to the suffering around us, and to see Him in those who need us today.

At the end of our lives, we will not be remembered for the wealth we accumulated, the power we held, the religions to which we belonged or the knowledge we gained. We will be remembered for the love we gave.

The King is watching. The time to act is now. Choose love.

A Prayer of Love in Action

Lord Jesus,
You have taught us that true love is more than words,
it is found in feeding the hungry, welcoming the stranger,
clothing the naked, and caring for the broken.

Open our eyes to see You in those in need,
our hearts to love without hesitation,
and our hands to serve without counting the cost.

May we never turn away from the least among us,
but recognize in them Your divine presence.
At the end of our journey, may we hear You say,
“Come, you blessed of My Father.”

Amen.🙏🙏🙏🙏🙏

 


Saturday, March 8, 2025

Un Regard Qui Transforme une Vie (Luc 5,27-32)

Chères Sœurs et chers Frères, que la Paix et l’Amour du Christ soient avec vous tous !!!

Aujourd’hui, nous méditons sur l’appel de Lévi, un collecteur d’impôts, un homme fortuné, mais méprisé par son peuple. Sa profession lui assurait richesse et sécurité matérielle, mais son cœur était peut-être chargé d’un vide, d’un manque que ni l’argent ni le confort ne pouvaient combler. Puis, un jour, Jésus passa, le regarda et lui dit ces deux simples mots : « Suis-moi. » Et Lévi laissa tout derrière lui – son métier, sa sécurité, son ancienne manière de vivre , et il suivit Jésus.

Qu’y avait-il dans cet instant qui changea tout ?

Peut-être était-ce le regard de Jésus. Pas un regard de condamnation, comme ceux qu’il recevait chaque jour, mais un regard qui transperçait les murs qu’il avait érigés autour de lui. Un regard qui voyait au-delà de ses compromis, au-delà de sa richesse, au-delà de ses péchés, jusqu’au plus profond de son âme en quête de sens. Ce regard devait lui dire : « Je te vois, et je te veux encore. »

Peut-être avait-il déjà entendu parler de Jésus, ce Rabbi qui mangeait avec les pécheurs, qui guérissait les impurs, qui parlait d’un amour plus profond que la Loi et d’une miséricorde qui réécrivait les destinées. Ou peut-être, au fond de lui, ressentait-il une faim qu’il ne pouvait plus ignorer, une soif de vérité qu’aucune richesse ne pouvait étancher, un vide intérieur qu’aucune sécurité terrestre ne pouvait combler.

Et alors, Lévi répondit à l’appel.

Sa réponse fut immédiate. Sans calculs, sans hésitations. Il laissa tout et suivit Jésus. Ce n’était pas simplement un changement de profession, mais une transformation totale de son identité. Lui qui était défini par l’argent et le pouvoir devint un disciple de la grâce. De la table où il percevait les taxes, il passa à la table de la communion, où il invita Jésus à dîner avec lui et ses amis pécheurs. Quelle merveilleuse communion d’amour ! N’est-ce pas ce que Dieu veut faire avec chacun de nous ? Établir une relation personnelle, partager un repas avec nous ? Pensons à ce qui se passe dans l’Eucharistie…

Une Histoire Qui Nous Ressemble

L’histoire de Lévi est aussi la nôtre. Nous sommes tous pécheurs, certains accablés par leurs erreurs passées, d’autres installés dans leur routine mais tourmentés intérieurement. Le même Jésus qui a regardé Lévi nous regarde aujourd’hui. Il ne nous voit pas seulement tels que nous sommes, mais tels que nous pouvons devenir dans son amour. Il ne nous définit pas par nos échecs, nos faiblesses ou les étiquettes que le monde nous a collées. Au contraire, il nous appelle à quelque chose de plus grand.

« Suis-moi. »

En méditant sur ces mots, je me suis rappelé l’expérience des réseaux sociaux. Aujourd’hui, beaucoup de personnes, artistes, sportifs, célébrités ,  ont des « abonnés ». Il n’y a rien de mal à admirer les talents des autres. Mais si les suivre nous éloigne de Dieu ou affaiblit notre amour pour Lui, alors il y a un problème.

Combien de fois hésitons-nous lorsque Jésus nous appelle ? Combien de fois cherchons-nous à négocier avec la grâce, à nous accrocher à des fragments de notre ancienne vie ? Pourtant, son appel n’est pas un fardeau, mais une invitation à la liberté.

Mais l’appel de Jésus exige tout. Non pas comme une contrainte, mais comme une ouverture vers la vraie liberté. Être disciple ne signifie pas être parfait, mais être disposé à être vu, aimé et transformé.

Comme Lévi, Jésus nous invite à sa table, non pas comme des étrangers ou des exclus, mais comme ses amis. Il n’appelle pas les justes, mais les pécheurs. Cela signifie qu’aucun de nous n’est exclu. Aucun passé n’est trop brisé, aucun péché trop grand. Sa miséricorde nous rejoint là où nous sommes et nous conduit à la plénitude de la vie.

Alors aujourd’hui, tandis que Jésus passe et pose son regard sur nos cœurs, puissions-nous avoir le courage de nous lever, de laisser derrière nous ce qui nous retient et de le suivre sur le chemin de la grâce et de la mission. Car dans son regard, nous trouvons notre véritable identité.

Prière d’Abandon

Seigneur Jésus,
Tu me vois non seulement tel que je suis,
mais tel que je peux devenir dans Ton amour.

Tu m’appelles, comme Tu as appelé Lévi,
non parce que je suis digne, mais parce que Tu es miséricordieux.
Donne-moi le courage de me lever et de Te suivre,
abandonnant tout ce qui me retient loin de Toi.

Libère-moi de l’hésitation, de la peur et des voix
qui me définissent par mon passé plutôt que par Ta grâce.

Que mon cœur soit entièrement à Toi,
mes pas guidés par Ta vérité,
et ma vie un reflet de Ton amour transformant.
Amen.

 


A Look That Transforms a Life (Luke 5:27-32)

             

Dear Sisters and Brothers, Peace and Love of Christ be with you all!!!

Today we meditate on the call of Levi,  a tax collector, a man of means, yet despised by his people. His profession placed him among the rich, but his heart may have been burdened by something missing, something no amount of wealth could satisfy. Then one day, Jesus passed by, looked at him, and said two simple words: "Follow me." And Levi left everything, his profession, his security, his old way of life, and followed.

What was it about that moment that changed everything?

Perhaps it was the way Jesus looked at him. Not a glance of condemnation like the ones he received daily, but a gaze that pierced through the walls he had built around himself. A look that saw beyond his compromises, beyond his wealth, beyond his sins, into the deep longing of his soul. That look must have told Levi, “I see you, and I still want you.”

Maybe he had heard whispers of Jesus before, stories of this Rabbi who dined with sinners, who healed the unclean, who spoke of a love deeper than law and a mercy that rewrote destinies. Or maybe, deep within him, there was a hunger he could no longer ignore, a restlessness that no coin could silence, a thirst for meaning that no earthly security could quench.

And so, Levi responded.

His response was immediate. No calculations, no delays. He left everything behind and followed. This was not just a change of career; it was a complete transformation of identity. A man once defined by money and power became a disciple of grace. From the table where he once collected taxes he moved to a table of fellowship, where he invited Jesus to dine with him and his fellow sinners. What a communion of love! Is this not what God want to do with each of us, establish a personal relationship, dine with us? Think about what happens in the Eucharist.

 

A Story That Mirrors Our Own

Levi’s story is our story. We, too, are sinners, some weighed down by past mistakes, others settled in our routines yet restless within. The same Jesus who looked at Levi looks at us. He does not see us merely as we are but as we can become in His love. He does not define us by our failures, weaknesses, or the labels placed upon us. Instead, He calls us to something greater.

“Follow me.”

While reflecting on these words, I was reminded of the social media experience. Today, many people, artists, athletes, and celebrities, have what we “followers.” There is nothing wrong with admiring others for their talents. However, if following them draws us away from God or weakens our love for Him, then something is amiss.

How often do we hesitate when Jesus calls? How often do we try to negotiate with grace, clinging to fragments of our old lives? Yet His call is not a burden but an invitation to freedom. True discipleship is not about perfection but about being willing to be seen, loved, and transformed.

But Jesus’ call demands everything, not as a burden, but as an invitation to freedom. True discipleship is not about being perfect; it is about being willing to be seen, loved, and transformed.

Like Levi, Jesus invites us to His table, not as strangers or outcasts, but as friends. He does not call the righteous, but sinners. This means that none of us are excluded. No past is too broken, no sin too great. His mercy reaches us where we are and leads us into the fullness of life.

So today, as Jesus passes by, looking into our hearts, may we have the courage to rise, leave behind what holds us back, and follow Him into a life of grace and mission. For in His gaze, we find our true identity.

 

 

 

Prayer of Surrender

Lord Jesus,
You see me not only as I am, but as I can become in Your love.
You call me, just as You called Levi,
not because I am worthy, but because You are merciful.

Give me the courage to rise and follow You,
leaving behind all that holds me back.
Free me from hesitation, from fear, and from the voices
that define me by my past rather than by Your grace.

Let my heart be wholly Yours,
my steps guided by Your truth,
and my life a reflection of Your transforming love.

Amen.

 

 

Friday, March 7, 2025

Le Jeûne qui Plaît au Seigneur (Isaïe 58,1-9)

 

« Crie à pleine voix, ne te retiens pas ! Fais entendre ta voix comme une trompette. Dénonce à mon peuple sa révolte, à la maison de Jacob ses péchés. »

Chers Sœurs et Frères en Christ, que la paix soit avec vous !

En ce saint temps du Carême, un temps de grâce, de repentance et de renouvellement spirituel, beaucoup d’entre nous jeûnent, renoncent à certains plaisirs et se consacrent davantage à la prière. Mais aujourd’hui, à travers le prophète Isaïe, le Seigneur nous secoue et nous met en garde contre toute pratique superficielle ou mal orientée du jeûne. Il nous appelle à aller au-delà des observances extérieures pour découvrir le véritable sens du jeûne, celui qui lui est agréable.

Une Question de Cœur : À l’époque d’Isaïe, le peuple pensait être juste parce qu’il jeûnait, s’humiliait en inclinant la tête et faisait des sacrifices. Pourtant, il se demandait : « Pourquoi avons-nous jeûné, sans que tu le voies ? Nous sommes-nous humiliés, sans que tu le remarques ? » (Isaïe 58,3).

La réponse de Dieu est directe et tranchante :

« Le jour de votre jeûne, vous vous livrez à vos affaires et vous opprimez tous vos ouvriers. Votre jeûne se termine en disputes et en querelles, et vous frappez avec méchanceté du poing. Vous ne jeûnez pas comme aujourd’hui pour que votre voix soit entendue en haut. » (Isaïe 58,3-4)

Ce passage nous interpelle aujourd’hui. Parfois, nous pensons plaire à Dieu simplement en suivant des pratiques religieuses : assister à la messe, prier davantage, éviter la viande le vendredi… mais nos cœurs restent inchangés. Nous pouvons nous priver de nourriture, tout en continuant à médire, à garder rancune, à refuser de pardonner ou à ignorer les besoins de ceux qui nous entourent. Alors, quel est le jeûne que Dieu désire vraiment ?

Le Jeûne qui Plaît à Dieu : Dieu ne s’intéresse pas aux rituels vides. Il ne veut pas d’un jeûne qui ne soit qu’une apparence. Il nous appelle plutôt à un jeûne de justice, de miséricorde et d’amour :«Voici le jeûne qui me plaît : détacher les chaînes injustes, dénouer les liens du joug, renvoyer libres ceux qu'on écrase, briser tous les jougs. Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le pauvre sans abri, couvre celui que tu vois nu, et ne te détourne pas de ton semblable. » (Isaïe 58,6-7)

Ici, le Seigneur redéfinit le jeûne pour nous. Le jeûne ne consiste pas seulement à renoncer à quelque chose, mais à offrir quelque chose. Il s’agit de briser les chaînes qui nous entravent, d’apporter la lumière dans les ténèbres et de transformer le monde qui nous entoure.

Comment Jeûner Durant ce Carême ? : Si nous voulons vraiment jeûner d’une manière qui plaise au Seigneur, nous devons aller au-delà des observances extérieures et embrasser un jeûne du cœur et des actes :

  • Jeûner de l’injustice, se nourrir de la droiture : Traite-t-on les autres avec équité ? Sommes-nous honnêtes dans nos affaires ? Jeûnons du mensonge et de la tromperie, et cherchons à agir avec intégrité en toutes choses.
  • Jeûner de l’égoïsme, se nourrir de générosité : Au lieu de simplement renoncer à un repas, pourquoi ne pas en offrir un à quelqu’un dans le besoin ? Plutôt que d’éviter les réseaux sociaux, pourquoi ne pas les utiliser pour répandre des messages d’espérance et d’encouragement ?
  • Jeûner de la médisance, se nourrir d’encouragement : Les mots ont un pouvoir. Renonçons à parler en mal des autres et utilisons nos paroles pour élever et inspirer.
  • Jeûner du refus de pardonner, se nourrir de réconciliation : Y a-t-il une personne à qui nous avons refusé notre pardon ? Le Carême est un moment parfait pour tendre la main et faire la paix.
  • Jeûner de l’indifférence, se nourrir de compassion : Beaucoup souffrent autour de nous. Plutôt que d’ignorer leur douleur, demandons-nous : comment puis-je être un reflet du Christ pour quelqu’un aujourd’hui ?

La Promesse du Vrai Jeûne : Lorsque nous jeûnons de cette manière, le Seigneur nous fait une magnifique promesse : « Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et ta blessure se refermera vite ; ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t’accompagnera.
Alors tu appelleras, et le Seigneur répondra ; tu crieras, et il dira : Me voici. » (Isaïe 58,8-9)

C’est ce jeûne qui transforme ! C’est ce jeûne qui restaure les relations, qui guérit les blessures et qui nous rapproche de Dieu.

Vivre le Véritable Esprit du Carême : Chers Sœurs et Frères en Christ, en avançant dans ce temps saint, posons-nous cette question : vivons-nous simplement les rites du Carême ou laissons-nous vraiment ce temps transformer nos cœurs ?

Accueillons le jeûne qui plaît au Seigneur, un jeûne d’amour, de miséricorde et de justice. Car en jeûnant de cette manière, nous ne nous rapprocherons pas seulement de Dieu, mais nous deviendrons aussi une lumière pour le monde, rayonnant de la splendeur du Christ.

Que le Seigneur nous accorde la grâce de vivre ce jeûne du Carême de manière à apporter un vrai renouvellement à nos cœurs, à nos familles et à nos communautés.

Amen.🙏🙏🙏

 


The Fast That Pleases the Lord (Isaiah 58:1-9)

 

“Shout it aloud, do not hold back. Raise your voice like a trumpet. Declare to my people their rebellion and to the descendants of Jacob their sins.”

Dear Sisters and Brothers in Christ, Peace be with you!!!

In this holy season of Lent, a time of grace, repentance, and spiritual renewal, many of us fast, give up certain pleasures, and dedicate ourselves to deeper prayer. But today, through the prophet Isaiah, the Lord shakes us out of any shallow or misguided practices of fasting. He challenges us to go beyond external observances and discover the true meaning of fasting, the kind that pleases Him.

A Question of the Heart : The people in Isaiah’s time thought they were being righteous because they were fasting, bowing their heads in humility, and making sacrifices. Yet, they asked, “Why have we fasted, and you have not seen it? Why have we humbled ourselves, and you have not noticed?” (Isaiah 58:3).

God’s response is direct and piercing:

“On the day of your fasting, you do as you please and exploit all your workers. Your fasting ends in quarreling and strife, and in striking each other with wicked fists. You cannot fast as you do today and expect your voice to be heard on high” (Isaiah 58:3-4)

This passage speaks to us today. Sometimes, we think we are pleasing God just by following religious routines, attending Mass, praying more, avoiding meat on Fridays, but our hearts remain unchanged. We may fast from food, yet we continue to gossip, harbor resentment, refuse to forgive, or ignore the needs of those around us. So, what then is the fast that God desires?

The Fast That God Desires : God is not interested in empty rituals. He does not want a fast that is only about appearances. Instead, He calls us to a fast of justice, mercy, and love:

“Is not this the kind of fasting I have chosen: to loose the chains of injustice and untie the cords of the yoke, to set the oppressed free and break every yoke?
Is it not to share your food with the hungry and to provide the poor wanderer with shelter—when you see the naked, to clothe them, and not to turn away from your own flesh and blood?”

(Isaiah 58:6-7)

Here, the Lord is redefining fasting for us. Fasting is not just about what we give up, but about what we give. It is about breaking the chains that bind us and others, bringing light into the darkness, and transforming the world around us.

How  then can we fast in this Season of Lent? : If we truly want to fast in a way that pleases the Lord, we must go beyond external observances and embrace a Lenten fast of the heart and actions.

  • Fast from Injustice, Feast on Righteousness : Are we treating others fairly? Are we honest in our dealings? Let us fast from dishonesty and deceit and instead seek to act with integrity in all we do.
  • Fast from Selfishness, Feast on Generosity : Instead of simply giving up food, why not give food to someone in need? Instead of avoiding social media for a time, why not use it to spread messages of hope and encouragement?
  • Fast from Gossip, Feast on Encouragement : Words have power. Let us fast from speaking ill of others and instead use our words to uplift and inspire.
  • Fast from Unforgiveness, Feast on Reconciliation : Is there someone we have refused to forgive? Lent is the perfect time to reach out and make peace.
  • Fast from Indifference, Feast on Compassion :  There are so many people suffering, both near and far. Instead of ignoring their pain, let us ask: How can I be Christ to someone today?

The Promise of True Fasting : When we fast in this way, the Lord gives us a beautiful promise:

“Then your light will break forth like the dawn, and your healing will quickly appear; then your righteousness will go before you, and the glory of the Lord will be your rear guard. Then you will call, and the Lord will answer; you will cry for help, and he will say: Here am I.” (Isaiah 58:8-9)

This is the kind of fasting that brings transformation! This is the fast that restores relationships, heals wounds, and brings us closer to God.

Living the True Spirit of Lent : My dear Sisters and Brothers in Christ, as we walk through this holy season, let us ask ourselves: Are we just going through the motions of Lent, or are we truly letting this time transform our hearts?

Let us embrace the fast that pleases the Lord, a fast of love, of mercy, of justice. Because when we fast in this way, we will not only draw closer to God, but we will become a light to the world, shining with the radiance of Christ.

May the Lord give us the grace to live this Lenten fast in a way that brings true renewal to our hearts, our families, and our communities.

Amen.🙏🙏🙏

 


Thursday, March 6, 2025

Le Paradoxe de la Croix : Perdre pour Gagner, Mourir pour Vivre (Deutéronome 30, 15-20 ; Luc 9, 22-25)

 

Chers Sœurs et Frères, que la paix et l’amour du Christ soient avec vous !

En  ce deuxième jour de Carême, le Seigneur place devant nous un choix fondamental : embrasser la vie ou faire face à la mort. Cela peut sembler paradoxal, mais chaque instant de notre journée est façonné par les décisions que nous prenons. Du moment où nous nous levons le matin jusqu'à celui où nous posons la tête sur l’oreiller, nos choix, enracinés dans nos valeurs et nos convictions, déterminent non seulement notre propre vie mais aussi le tissu de notre société.

À travers les paroles de Moïse dans le Deutéronome et l’enseignement du Christ dans l’Évangile selon saint Luc, nous sommes appelés à réfléchir profondément sur l’alternative entre la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, l’auto-préservation et le sacrifice de soi. Le Carême ne se réduit pas à des pratiques extérieures ; il nous invite à un temps de réflexion personnelle et d’introspection. C’est une occasion privilégiée pour réaligner nos cœurs avec Dieu, qui nous offre le don d’une vie véritable et éternelle. Sachons faire le bon choix.

Les paroles du Deutéronome nous interpellent encore aujourd’hui : «Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bonheur, la mort et le malheur. » Le Seigneur ne nous impose pas Sa volonté ; Il nous invite à choisir. Il ne nous contraint pas, mais Il nous appelle avec douceur. Choisir la vie signifie marcher dans Ses voies, écouter Sa voix et demeurer dans Son amour. À l’inverse, s’éloigner de Lui conduit à notre propre ruine. Ce n’est pas parce que Dieu veut nous punir, mais parce qu’en Le rejetant, nous nous détournons de la source même de la vie.

Combien de fois faisons-nous, consciemment ou inconsciemment, des choix qui nous éloignent de Lui ? Le Carême nous offre une précieuse opportunité de revenir à Lui, d’écouter Sa parole avec un cœur renouvelé et de comprendre que chaque décision, grande ou petite, nous rapproche ou nous éloigne de Dieu. Que nos choix soient éclairés et guidés par Sa lumière, afin que nous puissions embrasser pleinement la vie qu’Il nous propose.

Choisir la vie ne signifie pas seulement suivre des commandements ; c’est avant tout se donner entièrement à Celui qui est la Vie même. C’est le cœur du message de l’Évangile de ce jour (Luc 9, 22-25). Jésus nous enseigne que la vraie vie ne se trouve pas dans l’attachement à nos propres désirs, mais dans l’acceptation du mystère de la Croix : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perd sa vie à cause de moi la sauvera. »

Dans cette parole, nous découvrons le grand paradoxe du chemin chrétien : le chemin vers la vie passe par le renoncement à soi, et la véritable liberté s’accomplit dans l’abandon confiant entre les mains de Dieu. C’est en laissant de côté nos propres ambitions pour embrasser Sa volonté que nous trouvons la plénitude de vie qu’Il nous offre. Ouvrons nos cœurs à cette vérité qui transforme et suivons la voie qu’Il nous trace.

Le Carême nous confronte à une vérité essentielle. C’est un temps pour briser l’illusion selon laquelle nous pourrions assurer notre bonheur en nous accrochant au confort, au pouvoir ou à la sécurité matérielle. Le Christ a emprunté le chemin de l’amour qui se donne entièrement, non pas parce que la souffrance a une valeur en soi, mais parce qu’un amour véritable ne peut exister sans se donner totalement. Il ne nous demande pas de porter la croix seuls ; Il marche à nos côtés, nous fortifiant dans notre jeûne, notre prière et nos actes de miséricorde.

Choisir la vie, c’est donc choisir la Croix, non pas comme un fardeau accablant, mais comme le chemin qui mène à la résurrection. Le Carême nous invite à ce choix fondamental : allons-nous nous attacher aux réalités éphémères, ou ferons-nous confiance à Celui qui nous appelle à une vie éternelle ? Le monde nous tente avec des promesses de bonheur fondées sur le confort et l’auto-préservation, mais c’est en Christ seul que nous trouvons une vie qui transcende toute fin. Osons répondre à cet appel avec foi et courage.

Aujourd’hui, comme le peuple d’Israël et les disciples de Jésus, nous nous tenons devant le Seigneur, écoutant Sa voix qui nous dit encore : « Je mets devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie !» Mais choisir la vie implique de choisir le Christ, et choisir le Christ signifie embrasser la Croix.

Puisse ce chemin de Carême nous conduire au-delà des simples sacrifices, vers la joie de l’abandon à Dieu, vers la richesse d’une véritable vie de disciple, et vers la plénitude de vie que l’on ne trouve qu’en Christ. Ouvrons nos cœurs à cette invitation à la conversion et avançons ensemble sur le chemin qu’Il a tracé pour nous.

Prions ensemble :

Père éternel,

Alors que nous entreprenons ce chemin de Carême, guide-nous à choisir la vie à chaque instant. Aide-nous à embrasser la Croix avec un cœur ouvert, sachant que la véritable vie et la véritable joie se trouvent dans l’abandon à Toi.

Fortifie-nous dans nos épreuves et accorde-nous la grâce de marcher avec fidélité sur le chemin du véritable disciple.

Que nous trouvions notre accomplissement non dans les conforts passagers du monde, mais dans la plénitude de la vie que nous offre Ton amour.

Nous Te le demandons par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

 


Pentecost Sunday: “Receive the Gift, and be Empowered for the Mission” Readings: Acts 2:1–11; Romans 8:8–17 : John 14:15–16, 23

  Dear brothers and sisters in Christ, Today, we celebrate Pentecost , one of the most important feasts in the life of the Church. But to ...