LORSQUE L'AMOUR EXIGE DAVANTAGE : LES VÉRITABLES DÉFIS DE SUIVRE LE CHRIST, (LUC 14 :25-35).

 

 À la fin de l'épisode d'aujourd'hui de l'Évangile, Jésus dit : «celui (celle) qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ». Alors que nous méditons sur le message de l'Évangile d'aujourd'hui, puissions-nous ouvrir les oreilles de notre cœur pour entendre ce que le Seigneur Jésus nous dit dans nos différents milieux de vie.

Dans l'Évangile du jour, Jésus décrit les conditions d'un véritable disciple, et ces conditions sont effectivement exigeantes. Le langage utilisé ici est quelque peu ardu, et certains peuvent même le trouver choquant, car Jésus parle de « haïr »sa famille en comparaison avec l'amour et le dévouement requis pour Le suivre. Certaines traductions préfèrent utiliser l'expression «Préférer le Christ à toute autre relation ». Méditer sur le passage d'aujourd'hui, c'est se confronter à sa nature hyperbolique, un outil rhétorique destiné à secouer l'auditeur et à lui faire prendre conscience de la gravité de l'engagement demandé.

Jésus appelle à une réorientation radicale des priorités et des attachements de chacun. Il ne prône pas la haine littérale, car cela contredirait le message d'amour qui imprègne tout son enseignement, surtout depuis la semaine dernière, lorsqu'il a expliqué au docteur de la loi que le plus grand de tous les commandements est l'amour de Dieu, l'amour du prochain et de soi-même, (Cfr Matthieu 22, 36-40). Au contraire, Jésus utilise l'hyperbole pour souligner que l'engagement envers lui, être son disciple doit passer avant tout le reste, même les relations les plus chéries.

Suivre Jésus signifie que ce que nous étions, sommes et voulons être doit être transformé. Cela nécessite une volonté de lâcher nos identités et plans précédents, pour être refaits à l'image du Christ. C'est la raison pour laquelle, lorsque Jésus a choisi les 12 Apôtres, il a donné à chacun d'eux un nouveau nom, signifiant ainsi leur nouvelle identité. L’identité du disciple dont Jésus parle est un chemin qui s'éloigne de l'égocentrisme et se dirige vers Dieu, exigeant un processus continu de renoncement à soi, un port quotidien de la croix, symbole de souffrance, de sacrifice et surtout de l’amour suprême.

Ce voyage de transformation affectera inévitablement les relations familiales de quelqu'un. Cela peut créer des tensions, car les valeurs du Royaume de Dieu sont souvent en contraste frappant avec les valeurs du monde. En ce sens, suivre Jésus peut parfois conduire à se sentir isolé du monde, mais il redéfinit également notre appartenance à une communauté chrétienne, créant une nouvelle famille unie non par le sang mais par l'esprit de l'amour de Dieu.

Dans un monde où Dieu est souvent mis de côté, vivre l'invitation de Jésus signifie nager constamment à contre-courant de la culture dominante. Cela signifie donner la priorité à ce qui est souvent invisible (la foi, l'espérance, l'amour, le pardon, la croissance spirituelle) sur ce qui est vu et célébré par la société (la richesse, le succès, la renommée). L'appel est à être le « sel de la terre », à maintenir notre caractère distinctif en tant que disciples du Christ d'une manière qui conserve et aromatise le monde qui nous entoure.

Comment pouvons-nous vivre cette invitation aujourd’hui ?

Je nous propose quelques pistes ici :

• En interagissant avec le monde à partir d'une place profondément enracinée dans le Christ, en apportant les valeurs de l'Évangile dans chaque interaction et relation.

• En étant disposés à faire des choix difficiles en faveur de notre foi, même lorsqu'il en coûte personnellement.

• En réfléchissant continuellement sur nos choix de vie et nos priorités, en veillant à ce qu'ils soient alignés sur l'appel à être disciple du Christ.

• En construisant et en entretenant des relations basées sur l'amour sacrificiel modélisé par Jésus.

• En maintenant une vie communautaire avec d'autres croyants, ce qui fournit soutien et encouragement dans une société qui peut ne pas comprendre ou valoriser les exigences d’être disciples du Christ.

 • En servant les plus petits, les derniers et les perdus, les laissé-pour compte, en vivant les implications sociales de l'Évangile dans des actes de justice, de miséricorde et d'humilité.

Puissions-nous permettre au message du Christ de s'installer dans le sol de nos cœurs, où ils peuvent perturber notre complaisance et nous inspirer à vivre d'une manière qui n'est peut-être pas facile, mais est infiniment riche de sens et ancrée dans un amour éternel. Dans cet amour, nous pouvons trouver la force et la conviction d'embrasser le chemin exigeant pour suivre le Christ.

 

PRIONS.

Dieu notre Père et aimant,

Nous venons devant Toi avec des cœurs ouverts et des esprits disposés, conscients néanmoins de la gravité de Ton appel. À l'ombre de Tes enseignements, nous cherchons la force d'embrasser la croix du Christ, de mettre de côté tout ce qui entrave notre dévouement complet à Ton chemin.

Accorde-nous, Ô Seigneur, le courage de réexaminer nos relations, nos désirs et notre propre être, afin que nous puissions trouver notre véritable identité en Toi. Que les liens de la famille et de l'amitié soient renforcés, non affaiblis, par notre engagement à marcher sur les traces de Ton Fils.

Dans un monde qui oublie souvent Ta présence, aide-nous à nous souvenir. À chaque moment de décision, guide nos choix. Lorsque l'attrait du monde se renforce, ancre nos cœurs au rocher de Ton amour et de Ta vérité.

Alors que nous nous efforçons d'être le sel qui conserve sa saveur, imprègne nos vies de Ta grâce afin que nous puissions préserver et améliorer le monde qui nous entoure avec l'amour du Christ.

Que nos vies témoignent de l'espérance qui est en nous, de la paix qui défie toute compréhension et de la joie qui vient de la soumission à Ta volonté divine. Pussions-nous avoir la force de porter notre croix pour Ton Royaume et pour la joie au milieu du sacrifice.

 


Comments

Popular posts from this blog

BEYOND MONETARY VALUE: SPIRITUAL LESSONS FROM THE WIDOW’S OFFERING.

ENCOUNTERING CHRIST IN THE POOR AND MARGINALIZED : A REFLECTION ON EZEKIEL 34:11-17 AND MATTHEW 25:31-46.

FAITH THAT MOVES THE HEART OF GOD