Tuesday, December 17, 2024

D'Abraham à Christ : Un Voyage de Foi, de Miséricorde et du Parfait Timing de Dieu (Matthieu 1,1-17).

Dans de nombreuses cultures à travers le monde, retracer sa généalogie, ses racines et ses origines, revêt une importance capitale. Les gens se donnent souvent beaucoup de mal, investissent du temps, des efforts et même des sommes d'argent importantes pour découvrir leur lignée familiale. L'intérêt croissant pour les tests d'ascendance et les services de généalogie reflète un besoin humain profond : comprendre qui nous sommes, d'où nous venons et comment notre histoire s'inscrit dans le tableau plus large de l'histoire humaine.

Pour le peuple juif, la généalogie n’était pas seulement une question de curiosité ; c’était une source d’identité, d’appartenance et d’héritage. Elle les enracinait dans leur alliance avec Dieu, leur rappelant leur rôle dans l’histoire du salut.

Lorsque Matthieu commence son Évangile par une généalogie, il ne se contente pas d'énumérer des noms. S'adressant à un public judéo-chrétien, Matthieu cherche à proclamer une vérité profonde : Jésus-Christ, le Messie promis, est l'aboutissement du plan de Dieu pour le salut de l'humanité. Il est l'accomplissement des promesses faites à Abraham et à David, et sa venue marque le début d'un nouveau chapitre de l'histoire, un chapitre de rédemption, de renouveau et d'espoir.

«  Biblos genèse Jésus -Christ » (Matthieu 1:1)

Matthieu commence par ces mots : « Le livre de la Genèse de Jésus-Christ ». Le mot geneseos ( γένεσις ) évoque immédiatement le livre de la Genèse, le début de la création. Ici, Matthieu signale une nouvelle création , non pas celle du monde, mais celle du salut. Jésus-Christ marque l’aube d’une nouvelle histoire, d’une nouvelle alliance et d’une nouvelle vie pour toute l’humanité. Alors que nous nous préparons à Noël, nous nous rappelons qu’à travers le Christ, nous sommes nous aussi appelés à accueillir cette « nouvelle création » (2 Co 5, 17).

Le rôle d'Abraham et de David

Matthieu identifie Jésus comme le fils d'Abraham et le fils de David . Ces choix ne sont pas aléatoires mais profondément symboliques.

Abraham (Ἀβρα άμ ) est le père de la foi, celui à qui Dieu a promis : « Par toi toutes les nations seront bénies » (Gn 12, 3).
En liant Jésus à Abraham, Matthieu nous rappelle que Jésus vient accomplir cette promesse. En Lui, toutes les nations, tous les peuples , quel que soit leur statut ou leur origine, trouvent leur bénédiction et leur salut. Sommes-nous prêts à recevoir cette bénédiction universelle ? Avec la foi, nous pouvons tous « réclamer » les bénédictions abrahamiques.

David (Δα υίδ ), le roi, évoque l’espérance messianique. Jésus, le Fils de David , est le Roi promis dont le règne n’aura pas de fin (2 Sam 7, 16). L’Avent nous invite à reconnaître Jésus comme notre Roi. Règne-t-il dans nos cœurs, nos familles et nos communautés, ou d’autres « rois », pouvoirs, richesses, distractions ont-ils pris sa place ? L’Avent nous invite à une réflexion sobre sur qui et ce qui gouverne nos vies.

« Tamar, Rahab, Ruth, Bathsheba », Les femmes dans la généalogie :

Une caractéristique surprenante de cette généalogie est la mention de quatre femmes : Tamar, Rahab, Ruth et Bath-Shéba (épouse d'Urie). Dans les généalogies juives anciennes, les femmes étaient rarement incluses. Pourquoi ces femmes ?

Tamar (Genèse 38) : Une veuve qui, par un chemin non conventionnel, a assuré la lignée de Juda.

Rahab (Josué 2) : une prostituée cananéenne qui a aidé les espions d'Israël, illustrant la foi et le courage.

Ruth (Livre de Ruth) : Une étrangère moabite dont la loyauté et l’amour l’ont conduite dans la famille de Dieu.

Bath-Shéba : Impliquée dans un scandale avec David, son fils Salomon a pourtant perpétué la lignée davidique.

Ces femmes nous rappellent que Dieu œuvre à travers les personnes brisées, les étrangers, les pécheurs et les parias. Personne n’est exclu du plan de salut de Dieu. Le message est clair : le Christ est venu pour tous, et aucune histoire, aussi brisée soit-elle, n’est irrécupérable. Alors que nous nous préparons pour Noël, cette généalogie nous appelle à abandonner la honte et à accueillir la miséricorde de Dieu.

« Kai egennesen » (Il engendra...), Le rythme de l'histoire :

La généalogie est marquée par la répétition : « Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob... » Le mot grec egennesen ( ἐγέννησεν ) résonne comme un battement de tambour, rappelant le passage des générations. Il reflète à la fois la continuité du projet de Dieu et la fragilité de la vie humaine .

Pendant des siècles, Dieu a patiemment travaillé à travers des individus imparfaits, saints et pécheurs, jusqu’à ce que le temps soit venu pour le Messie. Le rythme s’arrête brusquement au verset 16 : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, appelé le Christ. »

On peut remarquer le changement de récit : Jésus n’est pas « engendré » au même sens. Cela signale quelque chose d’extraordinaire : la naissance de Jésus ne vient pas d’une initiative humaine mais de Dieu. Il est né de Marie, par l’Esprit Saint, une intervention miraculeuse qui brise la chaîne du péché et de la mort. C’est la bonne nouvelle de Noël : Dieu intervient dans l’histoire pour nous racheter et nous renouveler.

« Jésus-Christ », l’Oint :

La généalogie se termine en désignant Jésus comme le Christ ( Χριστός ), l'Oint. Ce titre a une portée messianique. En Jésus, toutes les prophéties s'accomplissent : il est prêtre, prophète et roi.

  • En tant que prêtre, il comble le fossé entre l’humanité et Dieu.
  • En tant que prophète, il révèle la Parole et la vérité de Dieu.
  • En tant que Roi, il règne avec justice, miséricorde et amour.

L’Avent nous invite à vivre en oignant notre vie de sa présence. Par notre prière, nos œuvres de charité et notre joyeuse espérance, nous nous préparons à accueillir à nouveau le Christ. Il est peut-être temps de raviver l’onction de l’Esprit Saint reçue à travers divers sacrements (baptême, confirmation, communion, etc.).

« Quatorze Générations », Le Moment Parfait :

Matthieu structure la généalogie en trois séries de quatorze générations (vv. 17). Dans la numérologie hébraïque, le chiffre sept symbolise la perfection. Quatorze (7 x 2) reflète la double perfection ou le timing parfait de Dieu.

Cela nous enseigne que le plan de Dieu n’est jamais précipité ou retardé. Comme l’écrit Paul : « Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4). De même, dans nos vies, Dieu est toujours à l’œuvre, même lorsque nous ne le voyons pas. L’Avent nous invite à faire confiance à son calendrier et à rester fidèles, comme Abraham, David et Marie.

Préparer nos cœurs

Nous pouvons donc comprendre maintenant que la généalogie de Matthieu est une déclaration de l'amour fidèle de Dieu à travers l'histoire. Elle nous enseigne trois vérités salvatrices essentielles :

 Jésus est l’accomplissement des promesses de Dieu à Abraham et à David.

 La miséricorde de Dieu embrasse tous les hommes, saints et pécheurs.

La naissance du Christ marque une nouvelle création et une nouvelle espérance pour le monde.

Alors que nous nous préparons à la naissance de Jésus, rappelons-nous que nos vies, comme cette généalogie, font partie de l’histoire de Dieu. La question est : Lui ferons-nous de la place ? Le laisserons-nous transformer notre fragilité en bénédiction ? Dirons-nous, comme Marie, « oui » au plan de Dieu ?

Prions :
Viens, Seigneur Jésus, Fils d’Abraham, Fils de David, le Christ. Entre dans nos cœurs, dans nos familles et dans notre monde. Fais toutes choses nouvelles. Amen.🙏🙏🙏

 


From Abraham to Christ: A Journey of Faith, Mercy, and God’s Perfect Timing (Matthew 1:1-17)

 

In many cultures across the world, tracing one’s genealogy, one’s roots and origins, holds profound significance. People often go to great lengths, investing time, effort, and even substantial sums of money, to discover their family lineage. The rising interest in ancestry tests and genealogy services reflects a deep human need: to understand who we are, where we come from, and how our story fits into the larger picture of human history.

For the Jewish people, genealogy was not just a matter of curiosity; it was a source of identity, belonging, and legacy. It grounded them in their covenant with God, reminding them of their role in salvation history.

When Matthew begins his Gospel with a genealogy, he is doing more than listing names. Writing to a Judeo-Christian audience, Matthew seeks to proclaim a profound truth: Jesus Christ, the promised Messiah, is the culmination of God’s plan for the salvation of humanity. He is the fulfillment of the promises made to Abraham and David, and His coming marks the beginning of a new chapter in history, a chapter of redemption, renewal, and hope.

“Biblos geneseos Iesou Christou” (Matthew 1:1)

Matthew opens with these words: "The book of the genesis of Jesus Christ." The word geneseos (γένεσις) immediately recalls the Book of Genesis, the beginning of creation. Here, Matthew signals a new creation, one not of the world but of salvation. Jesus Christ marks the dawn of a new history, a new covenant, and a new life for all humanity. As we prepare for Christmas, we are reminded that through Christ, we too are called to embrace this “new creation” (2 Cor 5:17).

The Role of Abraham and David

Matthew identifies Jesus as the son of Abraham and the son of David. These are not random choices but deeply symbolic.Abraham (Ἀβραάμ) is the father of faith, the one to whom God promised: “Through you all nations will be blessed” (Gen 12:3).

By linking Jesus to Abraham, Matthew reminds us that Jesus comes to fulfill this promise. In Him, all nations, all people, regardless of status or origin, find their blessing and salvation. Are we ready to receive this universal blessing? With Faith, we all can “claim” Abrahamic blessings.

David (Δαυίδ), the king, points to the messianic hope. Jesus, the Son of David, is the promised King whose reign will have no end (2 Sam 7:16). Advent invites us to recognize Jesus as our King. Is He reigning in our hearts, our families, and our communities, or have other “kings”, power, wealth, distractions, taken His place? Advent invites to a sober reflection on who and what governs our lives.

“Tamar, Rahab, Ruth, Bathsheba”, Women in the Genealogy:

A surprising feature of this genealogy is the mention of four women: Tamar, Rahab, Ruth, and Bathsheba (wife of Uriah). In ancient Jewish genealogies, women were rarely included. Why these women?

Tamar (Genesis 38): A widow who, through an unconventional path, ensured the lineage of Judah.

Rahab (Joshua 2): A Canaanite prostitute who aided Israel’s spies, exemplifying faith and courage.

Ruth (Book of Ruth): A Moabite foreigner whose loyalty and love led her into the family of God.

Bathsheba: Involved in a scandal with David, yet her son Solomon carried forth the Davidic line.

These women remind us that God works through the broken, the foreigner, the sinner, and the outcast. No one is excluded from God’s plan of salvation. The message is clear: Christ came for all, and no story, no matter how broken, is beyond redemption. As we prepare for Christmas, this genealogy calls us to let go of shame and welcome God’s mercy.

“Kai egennesen” " (He Begot...), The Rhythm of History:

The genealogy is marked by repetition: “Abraham begot Isaac, Isaac begot Jacob...” The Greek word egennesen (ἐγέννησεν) echoes like a drumbeat, reminding us of the passage of generations. It reflects both the continuity of God’s plan and the fragility of human life.

For centuries, God worked patiently through flawed individuals, saints and sinners alike, until the time was ripe for the Messiah. The rhythm halts abruptly with verse 16:
“Jacob begot Joseph, the husband of Mary, of whom was born Jesus, who is called the Christ.”

We can Notice the shift in this narration: Jesus is not “begotten” in the same sense. This signals something extraordinary: Jesus’ birth comes not from human initiative but from God. He is born of Mary, through the Holy Spirit, a miraculous intervention that breaks the chain of sin and death. This is the good news of Christmas: God steps into history to redeem and renew us.

“Jesus Christ”, The Anointed One:

The genealogy concludes by naming Jesus as the Christos (Χριστός), the Anointed One. This title carries messianic weight. In Jesus, all prophecies are fulfilled: He is Priest, Prophet, and King.

  • As Priest, He bridges the gap between humanity and God.
  • As Prophet, He reveals God’s Word and truth.
  • As King, He rules with justice, mercy, and love.

Advent calls us to live anoint our lives with His presence. In our prayer, works of charity, and joyful hope, we prepare to welcome Christ anew. It could be time to rekindle the anointing of the Holy Spirit received through various sacraments (Baptism, Confirmation, Holy Communion, etc.).

“Fourteen Generations”, The Perfect Time:

Matthew structures the genealogy into three sets of fourteen generations (vv. 17). In Hebrew numerology, the number seven symbolizes perfection. Fourteen (7 x 2) reflects double perfection or God’s perfect timing.

This teaches us that God’s plan is never rushed or delayed. As Paul writes: “In the fullness of time, God sent His Son, born of a woman” (Gal 4:4). Similarly, in our lives, God is always at work, even when we cannot see it. Advent invites us to trust in His timing and remain faithful, like Abraham, David, and Mary.

Preparing Our Hearts

So, we can understand now that Matthew’s genealogy is a declaration of God’s faithful love throughout history. It teaches us three key salvific truths:

Jesus is the fulfillment of God’s promises to Abraham and David.

 God’s mercy embraces all, saints and sinners alike.

The birth of Christ marks a new creation and a new hope for the world.

As we prepare for the birth of Jesus, let us remember that our lives, like this genealogy, are part of God’s story. The question is: Will we make room for Him? Will we let Him transform our brokenness into blessing? Will we, like Mary, say “Yes” to God’s plan?

Let us pray:
Come, Lord Jesus, Son of Abraham, Son of David, the Christ. Enter our hearts, our families, and our world. Make all things new. Amen.🙏🙏🙏

 



Sunday, December 15, 2024

La Joie Chrétienne : Fruit de la Proximité du Seigneur et de la Conversion. (Philippiens 4:4-7 et Luc 3:10-18).


Le dimanche de Gaudete , également connu sous le nom de dimanche de la joie , nous invite à nous arrêter au milieu des thèmes de la préparation et de la repentance du temps de l'Avent pour embrasser la joie qui naît de la proximité du Seigneur. Les lectures d'aujourd'hui éclairent le lien profond entre la joie et notre disponibilité à rencontrer le Christ. Ces passages convergent vers un message clé : la joie du Seigneur nous transforme et se répand dans tous les aspects de notre vie.

L'exhortation de Paul aux Philippiens commence par le commandement catégorique : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous » ( χα ίρετε ἐν Κυρίῳ π άντοτε · π άλιν ἐρῶ , χα ίρετε ). Le mot grec χα ίρετε ( chairete ) est plus qu’une réponse émotionnelle ; il signifie une joie profonde et durable enracinée dans la présence de Dieu. Paul, écrivant depuis sa prison, illustre comment la joie chrétienne transcende les circonstances.

« Le Seigneur est proche » : cette phrase résume l’essence de l’Avent et du dimanche de Gaudete. La proximité de Dieu, à la fois dans l’Incarnation et dans sa présence continuelle, fonde notre joie. Il ne s’agit pas d’un bonheur passager, mais de l’assurance de l’Emmanuel, Dieu avec nous.

« Ne vous inquiétez de rien » (μηδὲν μεριμνᾶτε) :  Cette exhortation peut paraitre surprenante. Paul oppose l’anxiété à la confiance en Dieu. Le mot grec μεριμνᾶτε ( merimnate ) traduit de manière vivante l’image d’être tiré dans des directions différentes par les soucis et les préoccupations. En effet, la vie nous présente une myriade de défis (problèmes de santé, luttes familiales et conjugales, conflits relationnels, etc.) qui peuvent perturber notre paix intérieure.

En réponse à ces inquiétudes, Paul nous adresse une invitation profonde : nous ancrer dans la prière et l'action de grâce. Par cette pratique, nous confions nos inquiétudes à Dieu, permettant à sa paix de garder nos cœurs et nos esprits, même au milieu des tempêtes de la vie.

« Paix de Dieu » ( εἰρήνη τοῦ Θεοῦ ) : Paul nous assure que la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera nos cœurs et nos esprits. Le mot grec εἰρήνη ( eirēnē ) exprime un sentiment de plénitude, d’harmonie et de bien-être que seul Dieu peut nous procurer. Cette paix divine n’est pas simplement l’absence de conflit, mais un état profond de plénitude et de tranquillité, fruit d’une véritable joie.

La joie, quant à elle, est l’un des fruits du Saint-Esprit ( Galates 5:22-23 ) et elle est étroitement liée à cette paix. Nous pouvons faire de cette paix notre prière, surtout lorsque notre cœur et notre esprit sont troublés. Sans paix, nous perdons souvent la clarté et la capacité de discerner les situations et de prendre des décisions sages. Faire confiance à la paix de Dieu nous permet d’affronter les défis de la vie avec confiance et grâce.

Il est important de comprendre que la joie n’est pas l’absence d’épreuves ou de difficultés, mais un choix délibéré de faire confiance à la fidélité de Dieu, en croyant qu’aucun problème n’est plus grand que Lui. Cette confiance s’exprime par la prière, qui comprend à la fois la demande et l’action de grâce. Ceux qui pratiquent régulièrement la « prière d’action de grâce » peuvent témoigner de son pouvoir transformateur.

Nous sommes donc appelés à cultiver la gratitude et à maintenir une dépendance priante envers Dieu, en laissant sa paix régner dans nos cœurs. Lorsque nous embrassons cette joie, nous devenons de puissants témoins d’espérance dans un monde accablé par l’anxiété et la peur.

Comme le disait avec sagesse saint Padre Pio : « Priez, espérez et ne vous inquiétez pas. L’inquiétude ne sert à rien. Dieu est miséricordieux et entendra votre prière. »

Dans l'Évangile de Luc, Jean-Baptiste s'adresse à une foule émue par son appel à la repentance. Leur question : « Que devons-nous donc faire ? » reflète l'ouverture d'un cœur avide de renouveau. La réponse de Jean est concrète et précise, abordant les questions de justice, de générosité et d'intégrité.

Jean-Baptiste leur a ensuite adressé le message suivant : « Portez des fruits dignes de la repentance ». Le mot μετ ανοίας (metanoias) signifie un changement transformateur de l’esprit et du cœur. La véritable repentance se manifeste par des actions qui reflètent une conversion intérieure.

·        Il dit à la foule : « Partagez avec ceux qui sont dans le besoin » (v. 11). Cela souligne la générosité comme fruit essentiel de la repentance.

·        Aux collecteurs d’impôts : Évitez l’extorsion et ne percevez que ce qui est dû (v. 13). Cela montre que l’intégrité est le signe d’un cœur repentant.

·        Aux soldats : Évitez d’abuser du pouvoir et pratiquez le contentement (v. 14). La justice et l’humilité ne sont pas négociables pour ceux qui attendent le Messie.

En parlant de Jésus, Jean-Baptiste dit : « Il vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu ». Jean oppose son baptême d’eau au baptême transformateur du Messie. Le πῦρ ( pyr , feu) symbolise la purification et le zèle, permettant au croyant de vivre une vie de joie et de mission. On peut ici rappeler le Saint-Esprit qui est descendu sur les disciples comme des « langues de feu » le jour de la Pentecôte.

L’Évangile d’aujourd’hui se termine par ces mots : « Après avoir exhorté le peuple de diverses manières, il lui annonça la Bonne Nouvelle. » Le terme « Bonne Nouvelle » résume l’essence du message de Jean. Même son appel sévère à la repentance est intégré dans la proclamation de l’Évangile. La vraie joie naît de la connaissance que le Messie apporte le salut et le renouveau.

« Aujourd’hui, que devrions-nous faire ? »

La question « Que devons-nous faire ? » reste au cœur de notre préparation à Christ. En tant que chrétiens, nous sommes invités à examiner honnêtement notre vie et à y répondre par des actes concrets d’amour, de justice et de compassion. Cette disponibilité active ouvre la porte à la joie authentique.

Vivre la joie du dimanche de Gaudete.

La joie en action : Les lectures nous rappellent que la joie est à la fois un don et une responsabilité. Saint Paul nous exhorte à « nous réjouir toujours dans le Seigneur », tandis que Jean-Baptiste nous met au défi d’exprimer notre joie par le repentir et des actes d’amour concrets. En tant que chrétiens, nous sommes appelés à inspirer les autres en vivant cette joie. Lorsque nous tendons la main aux autres avec amour, humilité, compassion et gentillesse, nous contribuons à leur joie et à leur bien-être et, ce faisant, nous recevons cette même joie en retour. La joie partagée devient une joie multipliée.

La joie comme témoignage : La joie dont parlent Paul et Jean est contagieuse parce qu’elle est profondément enracinée dans l’Évangile. Quand les chrétiens vivent avec joie, même au milieu des difficultés de la vie, ils deviennent témoins de la puissance transformatrice de l’amour de Dieu. Leur joie témoigne que l’Évangile est vivant et actif dans le monde.

La joie dans l'espérance : Le dimanche de Gaudete nous renvoie à la joie ultime de la venue du Christ. Que ce soit dans l'humble crèche de Bethléem ou dans la gloire de sa seconde venue, la vie chrétienne est marquée par une espérance pleine d'attente. Cette espérance nourrit notre joie et nous fortifie pour persévérer dans la foi, quels que soient les obstacles auxquels nous sommes confrontés.

Le dimanche de Gaudete nous invite à nous réjouir, non pas superficiellement, mais profondément et authentiquement, comme des personnes transformées par la proximité du Christ. De l’épître de Paul en prison à la proclamation ardente de Jean, le message est clair : la joie du Seigneur est notre force. Répondons à l’appel à nous réjouir toujours dans le Seigneur, en laissant sa paix garder nos cœurs et son Esprit enflammer nos vies d’amour, d’espérance et de joie. Ce faisant, nous accomplissons notre chemin de l’Avent et préparons la voie au Seigneur.

 


The Transforming Power of Joy: Preparing the Way for Christ. (Philippians 4:4-7 and Luke 3:10-18).


Gaudete Sunday, also known as the Sunday of Joy, invites us to pause amidst the Advent season’s themes of preparation and repentance to embrace the joy that springs from the nearness of the Lord. Today’s readings illuminate the profound connection between joy and our readiness to encounter Christ. These passages converge one key message: the joy of the Lord transforms us and flows into every aspect of our lives.

Paul’s exhortation to the Philippians begins with the emphatic command: “Rejoice in the Lord always; again I will say, Rejoice”(χαίρετε ἐν Κυρίῳ πάντοτε· πάλιν ἐρῶ, χαίρετε). The Greek word χαίρετε (chairete) is more than an emotional response; it signifies a deep, abiding joy rooted in the presence of God. Paul, writing from prison, exemplifies how Christian joy transcends circumstances.

“The Lord is near”:  This phrase captures the essence of Advent and Gaudete Sunday. The nearness of God, both in the Incarnation and in His continual presence, grounds our joy. It is not fleeting happiness but the assurance of Emmanuel, God with us.

“Do not worry about anything” (μηδὲν μεριμνᾶτε): Paul contrasts anxiety with trust in God. The Greek word μεριμνᾶτε (merimnate) vividly conveys the image of being pulled in different directions by cares and concerns. Indeed, life presents us with a myriad of challenges (health issues, family and marital struggles, relational conflicts, and more) that can disrupt our inner peace.

In response to these anxieties, Paul offers us a profound invitation: to anchor ourselves in prayer and thanksgiving. Through this practice, we entrust our worries to God, allowing His peace to guard our hearts and minds, even amid life's storms

“Peace of God” (εἰρήνη τοῦ Θεοῦ): Paul assures us that God's peace, which surpasses all understanding, will guard our hearts and minds. The Greek word εἰρήνη (eirēnē) conveys a sense of wholeness, harmony, and well-being that only God can provide. This divine peace is not merely the absence of conflict but a profound state of completeness and tranquility—a fruit of true joy.

Joy, in turn, is one of the fruits of the Holy Spirit (Galatians 5:22-23), and it is closely linked to this peace. We can make this peace our prayer, especially when our hearts and minds are troubled. Without peace, we often lose the clarity and capacity to discern situations and make wise decisions. Trusting in God's peace allows us to face life's challenges with confidence and grace.

It is important to understand that joy is not the absence of trials or difficulties, but a deliberate choice to trust in God’s faithfulness, believing that no problem is greater than Him. This trust is expressed through prayer, which includes both petition and thanksgiving. Those who regularly practice the “prayer of thanksgiving” can attest to its transformative power.

We are, therefore, called to cultivate gratitude and maintain a prayerful dependence on God, allowing His peace to rule our hearts. When we embrace this joy, we become powerful witnesses of hope in a world weighed down by anxiety and fear.

As St. Padre Pio wisely said: “Pray, hope, and don’t worry. Worry is useless. God is merciful and will hear your prayer.”

In Luke's Gospel, John the Baptist addresses a crowd stirred by his call to repentance. Their question, “What then should we do” reflects the openness of a heart longing for renewal. John’s response is practical and specific, addressing issues of justice, generosity, and integrity.

He went on to address the following message them: “Bear fruits worthy of repentance”. The word μετανοίας (metanoias) means a transformative change of mind and heart. True repentance manifests in actions that reflect inner conversion.

·        To the crowd he says:  Share with those in need (v. 11). This underscores generosity as an essential fruit of repentance.

·        To tax collectors: Avoid extortion and collect only what is due (v. 13). This shows that integrity is a sign of a repentant heart.

·        To soldiers: Avoid abusing power and practice contentment (v. 14). Justice and humility are non-negotiable for those awaiting the Messiah.

Speaking about Jesus, John the Baptist says: “He will baptize you with the Holy Spirit and fire”. John contrasts his baptism with water to the transformative baptism of the Messiah. The πῦρ (pyr, fire) symbolizes purification and zeal, empowering the believer to live a life of joy and mission. We can recall here the Holy Spirit that came down on the disciples like “tongues of fire” on the day of Pentecost.

The Gospel today concludes with these words: “Exhorting them in many ways, he preached the Good News to the people.” The term “Good News” captures the essence of John’s message. Even his stern call to repentance is framed within the proclamation of the Gospel. True joy springs from the knowledge that the Messiah brings salvation and renewal.

“Today, what should we do?”

The question “What should we do?” remains central to our preparation for Christ. As Christians, we are invited to examine our lives honestly and respond with concrete acts of love, justice, and compassion. This active readiness opens the door to authentic joy.

Living the Joy of Gaudete Sunday

Joy in Action: The readings remind us that joy is both a gift and a responsibility. St. Paul exhorts us to “Rejoice in the Lord always,” while John the Baptist challenges us to express our joy through repentance and practical acts of love. As Christians, we are called to inspire others by living out this joy. When we reach out to others with love, humility, compassion, and kindness, we contribute to their joy and well-being, and in doing so, we receive that same joy in return. Joy shared becomes joy multiplied.

Joy as Witness: The joy that Paul and John speak of is contagious because it is deeply rooted in the Gospel. When Christians live joyfully, even amid life’s challenges, they become witnesses to the transforming power of God’s love. Their joy is a testimony that the Gospel is alive and active in the world.

Joy in Hope: Gaudete Sunday points us to the ultimate joy of Christ’s coming. Whether in the humble manger at Bethlehem or in the glory of His second coming, the Christian life is marked by expectant hope. This hope fuels our joy and strengthens us to persevere in faith, no matter the obstacles we face.

Gaudete Sunday invites us to rejoice, not superficially, but deeply and authentically, as people transformed by the nearness of Christ. From Paul’s prison epistle to John’s fiery proclamation, the message is clear: the joy of the Lord is our strength. Let us heed the call to rejoice in the Lord always, allowing His peace to guard our hearts and His Spirit to ignite our lives with love, hope, and joy. In doing so, we fulfill our Advent journey and prepare the way for the Lord.


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Prayer of Joyful Preparation

Heavenly Father,
On this Sunday of Gaudete, we come before You with hearts full of gratitude and joy. You call us to pause amidst the busyness of life and the season of preparation to embrace the deep and abiding joy that comes from Your presence.

Lord, we rejoice always in You, as Saint Paul exhorts us, for You are near, Emmanuel, God with us. Your presence dispels fear, calms our anxieties, and fills us with peace beyond understanding. Help us to trust in Your faithful love, surrendering all our worries to You in prayer and thanksgiving.

Holy Spirit, fill our hearts with the fire of Your love, that we may bear fruits worthy of repentance. Teach us to live generously, act justly, and walk humbly, bringing hope and healing to those in need. May our joy be evident in our actions, inspiring others to seek and find You.

Lord Jesus, as we prepare to celebrate Your coming, both in the manger of Bethlehem and in glory at the end of time, strengthen our faith and kindle our hope. Help us to keep our eyes fixed on You, the source of all joy, that we may shine as witnesses of Your transforming grace in a world longing for peace.

We make our Prayers through Christ, our Lord,
Amen.🙏🙏🙏

 


Saturday, December 14, 2024

La Croix : Folie pour le Monde et Puissance de Dieu.(1 Corinthiens 2:1-10 et Luc 14:25-33)


Les lectures d’aujourd’hui nous présentent deux défis majeurs : accepter la sagesse cachée de la croix et prendre conscience le prix à payer pour suivre le Christ. Ces passages éclairent une vérité essentielle du discipulat chrétien : la véritable sagesse se trouve dans la croix, et la suivre a un prix. Ils nous appellent à transcender la manière de penser du monde et à placer notre confiance dans le plan de Dieu, même lorsque cela semble insensé selon les normes humaines. En réfléchissant à ces puissants messages, demandons-nous : sommes-nous prêts à accepter la sagesse de la croix et à suivre le Christ partout où il nous conduit, quel qu’en soit le prix ?

Paul, écrivant aux Corinthiens, déclare que son message n’a pas été délivré avec éloquence ou sagesse mondaine. Il ne s’est pas appuyé sur une rhétorique persuasive ou sur l’intellect humain. Au lieu de cela, il les a abordés « dans la faiblesse, avec une grande crainte et un grand tremblement », se concentrant uniquement sur « Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié ». Ce n’était pas une stratégie d’humilité mais une profonde reconnaissance de l’impossibilité de comprendre la vérité divine selon la logique humaine. La croix, emblème de honte et de défaite aux yeux du monde, est paradoxalement le cœur de la puissance et de la sagesse de Dieu.

Paul souligne que la véritable connaissance de Dieu ne vient pas du raisonnement humain mais de la révélation du Saint-Esprit. La « sagesse de Dieu » est un mystère caché, préparé pour notre gloire avant le commencement des temps. C’est une sagesse que les « dirigeants de ce siècle », les puissants, les savants et les influents, n’ont pas réussi à saisir, comme en témoigne leur crucifixion du Seigneur de gloire. Cette sagesse, qui transcende la compréhension humaine, n’est accessible que par l’Esprit, qui sonde les choses profondes de Dieu.

Dans Luc 14:25-33, Jésus confronte les foules qui le suivent à une réalité exigeante : être disciple n’est pas une décision fortuite ou superficielle . Cela exige un engagement inébranlable et une réorganisation des priorités. Il utilise un langage frappant : « Si quelqu’un vient à moi et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » Il ne s’agit pas d’un appel littéral à la haine, mais d’une expression hyperbolique soulignant la primauté de notre relation avec le Christ. Aucun lien terrestre, pas même les liens familiaux les plus étroits ou la préservation de soi-même, ne peut remplacer notre engagement envers Lui.

Jésus renforce ce message avec deux paraboles : celle du bâtisseur d’une tour et celle du roi qui se prépare à la guerre. Le bâtisseur qui n’estime pas le coût risque l’humiliation publique si le projet reste inachevé. De même, le roi qui fait la guerre sans évaluer la force de son armée est confronté à une défaite certaine. Ces illustrations montrent bien que suivre Jésus exige une réflexion approfondie et une volonté de payer le prix. Être disciple exige de renoncer à nos désirs, à nos ambitions et même à notre vie.

Le lien entre ces passages devient évident : la sagesse de la croix que Paul décrit est le fondement même de l'engagement radical auquel Jésus nous invite dans Luc. Pour comprendre le Christ crucifié et saisir la profondeur de son amour et de son sacrifice, nous devons opérer une transformation du cœur et de l'esprit. Nous devons renoncer à la sagesse du monde et embrasser celle de Dieu, qui apparaît souvent comme une folie à ceux qui ne la comprennent pas.

Pour les chrétiens d’aujourd’hui, cet appel a de profondes implications :

Accepter la « folie » de la croix : Le monde valorise souvent le pouvoir, le succès et l’autopromotion. En raison de cette vision du monde, le message de la croix, de l’humilité, du sacrifice et du service peut sembler sans intérêt ou faible. Pourtant, c’est précisément dans cette « folie » que se révèlent la véritable puissance et la vie de Dieu.

Donnez la priorité au Christ avant toute autre chose : Dans un monde de distractions sans fin et de loyautés concurrentes, nous sommes mis au défi de réévaluer continuellement nos priorités. Sommes-nous prêts à donner la priorité au Christ, même au détriment de notre confort personnel, de nos désirs ou de nos relations ?

Comptez sur la puissance de l’Esprit : il est impossible de vivre une vie de disciple radicale par la seule force humaine. Nous avons besoin que le Saint-Esprit nous révèle la sagesse de Dieu et nous donne la force de l’incarner dans notre vie quotidienne.

Comptez le prix : Suivre le Christ est un choix exigeant. Il requiert sacrifice, engagement et persévérance. Sommes-nous prêts à affronter les défis et à accepter les épreuves qui accompagnent le fait de suivre le Christ ?

Ces passages nous poussent à examiner le fondement de notre foi. Adhérons-nous véritablement à la sagesse de la croix ou nous accrochons-nous à la sagesse éphémère du monde ? Sommes-nous prêts à évaluer le prix à payer et à suivre le Christ de tout notre cœur ou nous retenons-nous ? La véritable soumission à Jésus ouvre nos cœurs à la profondeur de son enseignement, nous permettant de comprendre ses paroles : « Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8:36). Par la grâce de Dieu et la puissance du Saint-Esprit, puissions-nous être fortifiés pour vivre l’appel radical et transformateur au discipulat dans le monde d’aujourd’hui.

Ces thèmes résonnent profondément avec la vie et les enseignements de saint Jean de la Croix, dont nous célébrons la fête aujourd'hui. Saint Jean, connu comme le « Docteur mystique », comprenait la sagesse de la croix d'une manière particulièrement profonde. À travers ses écrits, en particulier La nuit obscure de l'âme et L'ascension du mont Carmel , il nous rappelle que le chemin vers l'union avec Dieu passe souvent par la souffrance, le détachement et l'abnégation. Comme saint Paul et le Seigneur lui-même, saint Jean nous invite à embrasser le mystère de la sagesse de Dieu, une sagesse qui peut apparaître comme des ténèbres au monde mais qui est en fait la lumière rayonnante de l'amour divin.

Alors que nous réfléchissons à ces lectures puissantes à la lumière de saint Jean de la Croix, demandons son intercession, afin que nous ayons le courage d’embrasser la sagesse de la croix et la grâce de suivre le Christ, quel qu’en soit le prix.

 

Prions:

Père très aimant,
Tu as révélé la sagesse cachée de ton amour à travers le mystère de la croix, une sagesse que les esprits du monde ne peuvent comprendre,
mais qui transforme les cœurs et apporte la vie à ceux qui ont confiance en toi.

Nous Te remercions pour le don de ton Fils, Jésus-Christ,
qui nous a montré le chemin du véritable discipulat, nous appelant à te remettre notre vie et à accepter les exigences radicales de le suivre.

Par l’intercession de saint Jean de la Croix,
enseigne-nous à marcher sur le chemin du détachement et de la confiance, à abandonner le confort éphémère de ce monde et à trouver notre paix et notre joie en Toi seul.

Esprit Saint, sonde les profondeurs de nos cœurs
et révèle-nous la sagesse qui vient de Dieu. Aide-nous à vivre non pas selon les normes de ce monde, mais par la puissance de la croix et la lumière de ta vérité.

Accorde-nous le courage de compter le coût du discipulat,
de donner la priorité au Christ par-dessus tout et d’accepter la « folie » de l’Évangile
dans un monde qui le rejette souvent.

Seigneur, puissions-nous, comme saint Jean de la Croix,
traverser les nuits sombres de la vie avec une foi inébranlable, confiants que ton amour nous conduit à une union parfaite avec toi.

Nous t'offrons notre vie, nos désirs et nos projets.
Transforme-nous par ta grâce, afin que nous puissions témoigner de la sagesse de la croix et glorifier ton nom dans tout ce que nous faisons.

Nous te le demandons par Jésus-Christ,
ton Fils et notre Seigneur, dans l'unité du Saint-Esprit, Dieu pour les siècles des siècles.

Amen.

 

 


The Wisdom of the Cross and the Cost of Discipleship.(1 Corinthians 2:1-10 and Luke 14:25-33)


Today's readings present us with two profound challenges: embracing the hidden wisdom of the cross and counting the cost of following Christ. These passages illuminate a central truth of Christian discipleship: true wisdom is found in the cross, and following it comes at a price. They call us to transcend worldly thinking and place our trust in God’s plan, even when it seems foolish by human standards. As we reflect on these powerful messages, let us ask ourselves: are we prepared to accept the wisdom of the cross and follow Christ wherever He leads, no matter the cost?

Paul, writing to the Corinthians, declares that his message wasn’t delivered with eloquence or worldly wisdom. He didn’t rely on persuasive rhetoric or human intellect. Instead, he approached them “in weakness, with great fear and trembling,” focusing solely on “Jesus Christ and Him crucified.” This was not a strategy for humility but a profound acknowledgment of human inadequacy in comprehending divine truth. The cross, an emblem of shame and defeat in the eyes of the world, is paradoxically the heart of God’s power and wisdom. Paul underscores that true understanding of God comes not from human reasoning but through the Holy Spirit's revelation. The “wisdom of God” is a hidden mystery, prepared for our glory before time began. It is a wisdom that the “rulers of this age” , the powerful, the learned, and the influential, failed to grasp, as evidenced by their crucifixion of the Lord of glory. This wisdom, transcending human comprehension, is accessible only through the Spirit, who searches the deep things of God.

In Luke 14:25-33, Jesus confronts the large crowds following Him with a stark reality: discipleship is not a casual or superficial decision. It demands an unwavering commitment and a reordering of priorities. He uses striking language: “If anyone comes to me and does not hate father and mother, wife and children, brothers and sisters, yes, even their own life, such a person cannot be my disciple.” This is not a literal call to hatred but a hyperbolic expression emphasizing the primacy of our relationship with Christ. No earthly tie, not even the closest familial bonds or self-preservation, can supersede our commitment to Him.

Jesus reinforces this message with two parables: the builder of a tower and the king preparing for war. The builder who fails to estimate the cost risks public humiliation when the project remains unfinished. Likewise, the king who wages war without evaluating his army's strength faces certain defeat. These illustrations drive home the point that following Jesus requires thoughtful consideration and a readiness to pay the price. Discipleship demands surrender, of our desires, ambitions, and even our lives.

The connection between these passages becomes evident: the wisdom of the cross that Paul describes is the very foundation of the radical commitment Jesus calls for in Luke. To understand the crucified Christ and grasp the depth of His love and sacrifice, we must undergo a transformation of heart and mind. We must renounce the world’s wisdom and embrace God’s, which often appears foolish to those who do not comprehend it.

For Christians today, this call has profound implications:

Embrace the “foolishness” of the cross: The world often prizes power, success, and self-promotion. As a result of this world view, the message of the cross, humility, sacrifice, and service, may seem irrelevant or weak. Yet, it is precisely in this “foolishness” that God’s true power and life are revealed.

Prioritize Christ above all else: In a world of endless distractions and competing loyalties, we are challenged to re-evaluate our priorities continually. Are we willing to put Christ first, even at the cost of personal comfort, desires, or relationships?

Depend on the Spirit’s power: Living out radical discipleship is impossible by human strength alone. We need the Holy Spirit to reveal God’s wisdom to us and empower us to embody it in our daily lives.

Count the cost: True discipleship is demanding. It requires sacrifice, commitment, and perseverance. Are we prepared to face the challenges and embrace the trials that come with following Christ?

These passages urge us to examine the foundation of our faith. Are we genuinely embracing the wisdom of the cross, or are we clinging to the fleeting wisdom of the world? Are we prepared to count the cost and follow Christ wholeheartedly, or are we holding back? True surrender to Jesus opens our hearts to the depth of his teaching, allowing us to understand his words: “If the Son sets you free, you will be free indeed” (John 8:36). By God’s grace and the power of the Holy Spirit, may we be strengthened to live out the radical and transformative call to discipleship in today’s world.

These themes resonate profoundly with the life and teachings of St. John of the Cross, whose feast we celebrate today. St. John, known as the ‘Mystical Doctor,’ understood the wisdom of the cross in a uniquely profound way. Through his writings, especially The Dark Night of the Soul and The Ascent of Mount Carmel, he reminds us that the path to union with God often leads through suffering, detachment, and self-denial. Like St. Paul and the Lord Himself, St. John invites us to embrace the mystery of God’s wisdom, a wisdom that may appear as darkness to the world but is, in fact, the radiant light of divine love.

As we reflect on these powerful readings in the light of St. John of the Cross, let us ask for his intercession, that we might have the courage to embrace the wisdom of the cross and the grace to follow Christ, no matter the cost.

 

Let Us Pray:

Loving Father,
You have revealed the hidden wisdom of Your love through the mystery of the cross,
a wisdom the worldly minded cannot understand,
but which transforms hearts and brings life to those who trust in You.

We thank You for the gift of Your Son, Jesus Christ,
who showed us the path of true discipleship,
calling us to surrender our lives to You
and to embrace the radical demands of following Him.

Through the intercession of St. John of the Cross,
teach us to walk the path of detachment and trust,
to let go of the fleeting comforts of this world,
and to find our peace and joy in You alone.

Holy Spirit, search the depths of our hearts,
and reveal to us the wisdom that comes from God.
Help us to live not by the standards of this world,
but by the power of the cross and the light of Your truth.

Grant us the courage to count the cost of discipleship,
to prioritize Christ above all else,
and to embrace the “foolishness” of the Gospel
in a world that often rejects it.

Lord, may we, like St. John of the Cross,
walk through the dark nights of life with unwavering faith,
trusting that Your love is leading us to perfect union with You.

We offer You our lives, our desires, and our plans.
Transform us by Your grace,
so that we may witness to the wisdom of the cross
and glorify Your name in all that we do.

We ask this through Jesus Christ,
Your Son and our Lord,
in the unity of the Holy Spirit,
God forever and ever.

Amen.🙏🙏🙏

 

 



Christ Calls the Broken and Sends Them to Heal the World

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