Wednesday, March 26, 2025

L’Alliance avec Dieu commence par un Cœur qui Écoute, Obéit et Se Souvient (Deutéronome 4,1.5–9).

« Maintenant, Israël, écoute les lois et les coutumes que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, vous entrerez et vous prendrez possession du pays que le Seigneur, le Dieu de vos pères, vous donne. »
(Deutéronome 4,1)

Bien-aimés frères et sœurs dans le Christ,
Que la Paix et l’Amour du Christ soient avec vous.

Aujourd’hui, nous entendons la voix de Moïse, le fidèle serviteur du Seigneur, nous parler à ce moment même de notre histoire humaine.

« Maintenant, Israël, Shema… » : Le mot « Shema » signifie bien plus qu’« entendre ». C’est un appel à écouter avec les oreilles de l’âme, avec une disposition à répondre. C’est une écoute active, où entendre et obéir sont entremêlés comme une vigne autour de la Parole de Dieu. Dieu ne demande pas simplement notre attention : il réclame notre dévotion. « Observez – va'asitem – les lois et les ordonnances… » . Ici, le mot « observer » vient du verbe hébreu asah, qui signifie faire, appliquer, mettre en pratique. Il ne s’agit pas seulement de connaître la Loi, mais de la vivre. La connaissance qui ne devient pas pratique est sans vie. Mais la Parole de Dieu, lorsqu’elle est mise en œuvre, devient vie : « afin que vous viviez » – vich'yitem.

🕊️ La Parole n’est pas un fardeau. C’est un don qui donne la vie ! On la comprend mieux en la vivant. 

Le verset 5 nous le rappelle : « Voyez, je vous enseigne maintenant des lois (chukkim) et des coutumes (mishpatim) comme le Seigneur mon Dieu me l’a commandé… » Ces mots hébreux sont précieux.  Chukkim :  Ce sont des statuts divins qui peuvent ne pas toujours sembler rationnels, mais qu’on obéit dans la confiance et le respect. Mishpatim : Ce sont des ordonnances justes qui expriment l’ordre juste et la sagesse de Dieu. Ensemble, ils révèlent que la loi de Dieu est à la fois mystère et justice, foi et raison, amour et structure de notre relation avec Dieu.

Et maintenant, le pourquoi : « Afin que vous entriez et preniez possession du pays… » Les bénédictions de Dieu ne sont pas seulement liées à l’héritage, mais à l’obéissance. Le pays n’est pas simplement un don : c’est une promesse d’alliance qui s’épanouit dans une vie fidèle.

Appelés à témoigner aux nations : Le verset 6 résonne avec un ton missionnaire : «Vous les garderez et vous les mettrez en pratique : ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples… » Enfants de Dieu,  notre obéissance est notre témoignage. Le monde ne sera pas attiré par des rituels vides ou des slogans religieux, mais par un peuple qui vit la Parole avec une fidélité humble. Tu deviens une Torah vivante, une lettre écrite par Dieu et lue par les hommes (2 Co 3,2) !

Mais faisons attention… N’oublie pas ! « Seulement prends garde à toi et veille attentivement sur ton âme, de peur que tu n’oublies (pen tishkach) les choses que tes yeux ont vues… » (v.9).

Ici, le mot hébreu shakach, oublier, n’est pas un simple trou de mémoire. C’est un glissement, une perte de cœur, une amnésie spirituelle. C’est quand on commence à vivre comme si on n’avait jamais rencontré le Dieu qui ouvrit la mer, nous guida dans le désert, parla depuis le feu.

Alors Moïse supplie le Peuple : « N’oublie pas ! » « …Fais-les connaître à tes enfants et aux enfants de tes enfants. » C’est cela, l’héritage. C’est cela, la mission. C’est ainsi que la foi devient une flamme qui ne s’éteint pas : lorsqu’elle est transmise de cœur à cœur, de génération en génération.

Chers amis, aujourd’hui, la Parole de Dieu nous demande trois choses : Écouter avec les oreilles du cœur. Observer par une vie d’obéissance fidèle. Ne pas oublier, ne jamais lâcher ce que Dieu a fait pour nous.

Soyons un peuple dont la mémoire est vivante, dont la foi est visible, et dont l’obéissance est rayonnante. Alors, vraiment, les nations diront : « Ce peuple est vraiment une nation sage et intelligente. » (v.6)

Amen.

Allons vivre cette Parole, car lorsque le peuple de Dieu se souvient et obéit, il brille comme une lumière pour le monde.

 

Covenant with God begins with A Heart That Listens, Obeys and Remembers. (Deuteronomy 4:1,5–9).

“Now, Israel, listen to the statutes and ordinances I am teaching you to observe, so that you may live and enter and take possession of the land that the LORD, the God of your ancestors, is giving you.”
(Deuteronomy 4:1,)

Beloved brothers and sisters in Christ, Peace and Love of Christ be with you.

Today we hear the voice of Moses, the faithful servant of the Lord, speaking to us at this very moment of our human history.

“Now, Israel,  Shema…” : The word “Shema” is more than hear, it is a call to listen with the ears of your soul, with a readiness to respond. It is active listening, where hearing and obeying are intertwined like a vine around the Word of God. God is not merely asking for our attention. He is asking for our devotion.

Observe - va'asitem the statutes and ordinances…” : Here, the word “observe” comes from the verb asah, meaning to do, to apply, to put into action. It is not about knowing the Law, it is about living it. Knowledge that does not become practice is lifeless. But the Word of God, when done, becomes life, “that you may live”  vich'yitem.

🕊️ The Word of God is not a burden. It is a gift that brings life! We understand it better by living it.

Verse 5 reminds us: “See, I now teach you decrees chukkim and lawsmishpatim just as the Lord my God commanded me…” These Hebrew words are precious.

  • Chukkim – these are divine statutes that may not always seem rational but are obeyed out of trust and reverence.
  • Mishpatim – these are just ordinances that express God’s righteous order and wisdom.

Together, they reveal that God's law is both mystery and justice, faith and reason, love and structure of our relationship with God.

And now, the why: “So that you may enter and possess the land…”. God’s blessings are tied not just to inheritance, but to obedience. The land is not simply a gift; it is a covenantal promise that blossoms through faithful living.

Called to Witness to the Nations : Verse 6 explodes with a missionary tone:  “Observe them carefully, for this will show your wisdom and understanding to the nations…”

Child of God, your obedience is your witness. The world will not be drawn by empty rituals or religious slogans, but by a people who live the Word with humble faithfulness. You become a living Torah, an epistle written by God and read by men (2 Cor 3:2)!

But Be Careful... Do Not Forget! "Only be careful, and watch yourselves closely so that you do not forget– pen tishkach the things your eyes have seen…" (v.9). Here, the Hebrew word shakach, to forget, is not merely a lapse of memory. It is a slipping away, a loss of heart, a spiritual amnesia. It’s when we begin to live as though we never encountered the God who parted the seas, who guided us through the wilderness, who spoke from the fire.

So Moses pleads: “Do not forget!” “…make them known to your children and to your children’s children.” This is legacy. This is mission. This is how faith becomes a flame that does not die, when it is passed from heart to heart, generation to generation.

Dear friends, the Word of God today asks us three things: Listen with the ears of the heart. Observe with a life of faithful obedience.  Do not forget, never let go of what God has done for you.

Let us be a people whose memory is alive, whose faith is visible, and whose obedience is radiant. Then truly, the nations will say: “Surely this great nation is a wise and understanding people.”(v.6)

Amen.

Let us go and live this Word, because when the people of God remember and obey, they shine like a light to the world.

 

Tuesday, March 25, 2025

Fête de l’Annonciation : « Qu’il me soit fait selon ta parole »

 

Chers Frères et Sœurs bien-aimés dans le Christ, que la paix soit avec vous !

Aujourd’hui, l’Église célèbre le commencement d’un mystère si grand, si profond, que le ciel lui-même s’est penché pour confier le dessein du salut à l’oreille d’une humble vierge. C’est la Fête de l’Annonciation, jour d’initiative divine et de coopération humaine, où l’éternité a touché le temps, et où le « oui » de Dieu a rencontré celui de Marie. Dans l’évangile de Luc 1, 26–38, nous entendons l’ange Gabriel annoncer l’inimaginable à Marie : qu’elle concevra et enfantera le Fils du Très-Haut, le Sauveur du monde.

Un message d’espérance en temps difficiles

L’ange Gabriel ne se rend ni dans un palais ni dans un temple, mais dans la simplicité d’un petit village, Nazareth. Cela nous révèle que Dieu nous rejoint là où nous sommes, et non là où le monde prétend que réside la grandeur. Comme Marie, nous pouvons parfois nous sentir petits ou ignorés. Mais le regard de Dieu se pose sur les humbles et les cachés.

Les premières paroles de l’ange Gabriel à Marie : « Sois sans crainte » soulignent une vérité essentielle : Dieu veut que nous vivions dans la paix du cœur. La confusion, les guerres, les difficultés économiques que nous vivons aujourd’hui dans diverses régions du monde vont à l’encontre de la volonté divine. Comme Marie, nous pouvons trouver la paix et la faveur auprès de Dieu si nous écoutons sa Parole avec attention.

Le courage du “oui” de Marie

La réponse de Marie : « Qu’il me soit fait selon ta parole » est un abandon audacieux et confiant à la volonté de Dieu. Elle n’avait pas toutes les réponses. Elle ne savait pas comment Joseph réagirait, comment la société la traiterait, ni comment elle élèverait le Fils de Dieu. Et pourtant, elle a dit oui.

Son courage ne reposait pas sur la confiance en elle-même, mais sur une confiance radicale en Dieu : en sa fidélité, en sa puissance pour accomplir ce qu’il promet. Et ainsi, le Verbe s’est fait chair, parce qu’une femme a osé croire.

Chers Frères et Sœurs, combien d’entre nous hésitent à dire oui à l’appel de Dieu, parce qu’ils se sentent incompétents, mal préparés, ou effrayés du regard des autres ? Marie nous enseigne que Dieu n’appelle pas les qualifiés, mais qu’il qualifie ceux qu’il appelle. Il ne demande qu’un oui.

« Je suis l’Immaculée Conception » : une confirmation de la grâce

Il y a exactement 164 ans, le 25 mars 1858, lors des apparitions de la Vierge Marie à une jeune fille simple, Bernadette Soubirous, à Lourdes, Marie lui révéla enfin son nom en ces mots : « Je suis l’Immaculée Conception. » Ce titre confirmait ce que l’Église avait proclamé solennellement quatre ans plus tôt par le dogme de l’Immaculée Conception : que Marie fut préservée de toute tache de péché dès le premier instant de son existence, en vue des mérites du Christ.

Pourquoi cela est-il important aujourd’hui ?

Parce que la grâce précède la mission. Avant d’être appelée à devenir la Mère de Dieu, Marie était déjà remplie de grâce. Avant de dire « oui », elle était déjà favorisée. De même, Dieu nous précède toujours. Il nous prépare à ce qu’il nous demande. Nous ne sommes jamais seuls dans notre vocation. Le Cœur Immaculé de Marie est la preuve de ce que la grâce de Dieu peut accomplir dans une vie humaine entièrement abandonnée à Lui. Nous voyons dans la vie de Marie l’accomplissement de ce que saint Paul écrit en Éphésiens 1, 4 : « En lui, il nous a choisis, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et immaculés en sa présence, dans l’amour. »

Notre appel à annoncer le Christ aujourd’hui

L’Annonciation ne concerne pas seulement la mission de Marie, elle concerne aussi la nôtre. Chacun de nous, dans sa réalité propre, est appelé à porter le Christ au monde. Dieu envoie ses « anges » à travers l’Écriture, les sacrements, la voix de la conscience ou les besoins des autres, pour nous révéler sa volonté. La question est : écoutons-nous ? Et lorsque nous entendons, répondrons-nous comme Marie ?

Comme Bernadette, comme Marie, nous pouvons nous sentir petits ou indignes. Mais Dieu ne recherche pas la perfection ; Il cherche la disponibilité. Si, comme Marie, nous ouvrons notre cœur et disons : « Qu’il me soit fait », alors le Christ renaîtra dans nos vies, dans nos familles et dans notre monde.

Devenir porteurs du Verbe

En cette grande fête mariale, renouvelons notre confiance en Dieu. Faisons taire nos peurs et nos doutes. Laissons la réponse de Marie nous accompagner en toute circonstance : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. »

Que Marie, l’Immaculée Conception, intercède pour nous, afin que nous aussi puissions porter Jésus au monde, dans nos cœurs, dans nos paroles, et dans nos actions.

Et que chaque instant de notre vie devienne une Annonciation vivante, où la Parole de Dieu trouve une demeure en nous.

Amen.

 

Feast of the Annunciation : “Let it be done to me according to your word”

 

Beloved Sisters and Brothers in Christ, Peace be with you!

Today, the Church celebrates the beginning of a mystery so great, so profound, that heaven itself bent down to communicate salvation’s plan into the ears of a humble virgin. It is the Feast of the Annunciation, a day of divine initiative and human cooperation, when eternity touched time, and God’s “yes” met Mary’s “yes.” In Luke 1:26–38, we hear the angel Gabriel announce the unimaginable to Mary: that she would conceive and bear the Son of the Most High, the Savior of the world.

A Message of Hope in Troubled Times

Angel Gabriel does not arrive at a palace or a temple, but in the simplicity of a small town, Nazareth. This tells us that God meets us where we are, not necessarily where the world esteems greatness. Like Mary, we might feel small, or overlooked. But God's gaze reaches the humble and the hidden.

Angel Gabriel’s first words to Mother Mary : ““Do not be afraid” underline a key truth: God wants us to live with peace of mind. The confusion, wars, economic hardship we experience today in various parts of the world are purely contrary to God’s Will. Like Mary, we can find peace and favor with God if we listen attentively to His Word.

The Courage of Mary’s “Yes”

Mary’s response, “Let it be done to me according to your word,” is a bold, trusting surrender to God’s will. She did not have all the answers. She didn’t know how Joseph would react, how society would treat her, or how she would raise the Son of God. Yet, she said yes.

Her courage wasn’t rooted in self-confidence, but in radical trust, trust in God’s faithfulness, in His power to accomplish what He promises. And so, the Word became flesh, because a woman dared to believe.

Dear Sisters and Brothers, how many of us hesitate to say yes to God’s call because we feel unqualified, unprepared, or afraid of what others might say? Mary teaches us that God does not call the qualified, He qualifies the called. All He needs is our “yes.”

 “I Am the Immaculate Conception” : A Confirmation of Grace.

Exactly 164 years ago today, on March 25, 1858, during Mother Mary’s  apparitions to a simple young girl, Bernadette Soubirous, in Lourdes, she finally revealed her name to her in the following words : “I am the Immaculate Conception.” It was a title that confirmed what the Church had solemnly declared just four years earlier in the dogma of the Immaculate Conception, that Mary was preserved from all stain of sin from the first moment of her existence, in view of the merits of Christ.

Why is this important today?

Because grace precedes mission. Before Mary was called to be the Mother of God, she was filled with grace. Before she said “yes,” she was already favored. Likewise, God goes ahead of us. He prepares us for what He asks of us. We are never alone in our calling. Mary’s immaculate heart is the proof of what God’s grace can do in a human life fully surrendered to Him. We see in Mary’s life a fulfillment of what St Paul wrote in Ephesians 1: 4 : “For he chose us in him before the creation of the world to be holy and Immaculate in His sight, in love”.

Our Call to Announce Christ Today

The Annunciation is not only about Mary’s mission, it is about our mission too. Each of us, in our own circumstances, is called to bear Christ to the world. God sends His “angels”, through Scripture, the sacraments, the voice of conscience, or the needs of others, to announce His will to us. The question is: Are we listening? And when we hear, will we respond like Mary?

Like Bernadette, like Mary, we may feel little or unworthy. But God is not looking for perfection; He is looking for availability. If we, like Mary, open our hearts and say, “Let it be done to me,” then Christ will be born again in our lives, in our families, and in our world.

 

Becoming Bearers of the Word

As we celebrate this great feast, let us renew our trust in God. Let us silence our fears and doubts. Let us allow Mary’s response accompany us in every situation: “Behold, I am the servant of the Lord. Let it be done to me according to your word.”

May Mary, the Immaculate Conception, intercede for us that we too may carry Jesus into the world, in our hearts, in our words, and in our actions.

And may every moment of our lives become a living Annunciation, where God’s Word finds a home in us.

Amen.

 

Saturday, March 22, 2025

Perdus et Retrouvés dans le Cœur du Père (Michée 7,14-15.18-20 ; Luc 15,1-3.11-32)

 

Chers Sœurs et Frères en Christ,
Que la paix et l’amour du Christ soient avec vous !!!

Nous approchons doucement de la fin de la deuxième semaine de Carême et nous nous préparons à entrer dans la troisième. Peut-être que ce week-end pourrait être une occasion d’évaluer le chemin parcouru jusqu’à présent.  Au cœur de la première lecture d’aujourd’hui, nous trouvons un rappel essentiel : nous avons un « Dieu d’Alliance ». Dieu continue de nous inviter à revenir à Lui de tout notre cœur, notre esprit, notre âme, notre volonté ,  pour redécouvrir Sa miséricorde.

En ce temps de Carême, la Parole de Dieu nous invite à voir la conversion non pas comme une punition, mais comme un retour à la maison, un retour vers le Dieu qui se réjouit de faire miséricorde et qui court à la rencontre de ses enfants. Par le cri du prophète Michée et la parabole du père miséricordieux, nous sommes rappelés à cette vérité : aussi loin que nous nous soyons égarés, l’amour de Dieu est toujours plus grand. Le Carême est ce moment de relèvement, de retour et d’étreinte retrouvée.

Dans la première lecture, le prophète Michée élève une prière pleine de désir et d’espérance. Israël a péché, s’est éloigné, mais Michée ose parler à Dieu avec confiance. Il s’écrie : « Pais ton peuple avec ton bâton… comme aux jours d’autrefois. » Michée s’adresse à un peuple blessé par l’exil et le péché, mais il ose espérer. Il se souvient de ce que Dieu a fait dans le passé : comment Il a libéré Son peuple de l’esclavage en Égypte, comment Il a accompli des merveilles.

Car Michée sait qui est Dieu. Et il le proclame avec force : « Quel Dieu est comparable à toi, qui enlève la faute, qui passe sur la révolte… qui ne garde pas sa colère à jamais, car il prend plaisir à faire miséricorde ! »

Ah ! Quelle parole magnifique : Dieu prend plaisir à faire miséricorde ! Il ne le fait pas à contrecœur. Ce n’est pas un juge qui signe notre acquittement à regret. Non ! La miséricorde est sa joie ! C’est sa nature, sa gloire. Le Carême, alors, c’est redécouvrir la joie d’être retrouvés par un Dieu qui ne se lasse jamais de pardonner.

Et le prophète élève ensuite notre regard vers les merveilles du passé : « Comme aux jours où tu sortis du pays d’Égypte, je te ferai voir des merveilles. » Michée rappelle à Israël, et à nous, que Dieu est Celui qui brise les chaînes, qui ouvre les mers, qui guide Son peuple par la lumière et le feu. Le Dieu de l’Exode est encore le Dieu d’aujourd’hui. Et en ce Carême, Il appelle chacun de nous à croire de nouveau en Sa miséricorde, à se souvenir, à revenir, et à se réjouir.

Cela nous conduit à l’une des paraboles les plus aimées de l’Évangile : celle du Fils prodigue (Luc 15,1-3.11-32). Mais peut-être devrions-nous aujourd’hui lui donner un autre nom : la Parabole du Père Miséricordieux.

La Parabole du Père Miséricordieux : Jésus nous parle d’un fils qui réclame son héritage de son vivant ,  une façon symbolique de dire à son père : « Je préférerais que tu sois mort. » Il part, gaspille tout, pêche, s’enfonce dans la misère, jusqu’à nourrir des porcs et envier leur nourriture. Mais un jour, il revient à lui-même. Il réalise à quel point il est misérable. Cette prise de conscience ;  que nos péchés nous rendent misérables, est le début de la conversion. Et cela, chers amis, est le tournant.

Le Carême, c’est précisément ce moment de réveil. Un temps pour reconnaître que nous nous sommes éloignés. Un temps pour admettre, avec humilité, que la vie loin du Père nous laisse vides et affamés.

Et que se passe-t-il quand le fils revient ? Avant même qu’il n’ait eu le temps de prononcer sa confession, le père court à sa rencontre. Il l’embrasse. Il lui rend sa dignité : la robe, l’anneau, les sandales. Il organise un festin. Pourquoi ? Parce que : « Mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. »

Quelle image de la miséricorde de Dieu ! Il ne garde pas rancune. Il ne nous humilie pas. Il court à notre rencontre.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le fils aîné, fidèle et obéissant, refuse de participer à la fête. Il est amer face à la miséricorde accordée à son frère. Comme nous avons du mal, parfois, à accepter que Dieu est plus généreux que nous ! Pourtant, les paroles du Père à son aîné sont tendres : « Mon enfant, toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. »

Les deux fils étaient perdus, chacun à sa manière. L’un dans le péché, l’autre dans l’orgueil. Mais le Père sort à la rencontre de l’un comme de l’autre. Il les invite tous deux à entrer dans la joie de la miséricorde.

Chers amis bien-aimés, que signifie tout cela pour nous, en ce temps de Carême ?

Cela signifie que personne n’est jamais trop loin. Aucun abîme n’est trop profond. Aucun péché trop sombre. Dieu n’attend pas pour nous punir. Il attend pour courir à notre rencontre. Pour nous embrasser. Pour panser nos blessures. Pour festoyer avec nous.

Cela signifie aussi que nous devons veiller à ne pas devenir comme le fils aîné : jaloux, froid, rigide. Le Carême n’est pas un temps pour nous comparer aux autres, mais pour faire l’expérience personnelle de la miséricorde infinie de Dieu et devenir, à notre tour, des témoins et porteurs de cette miséricorde.

Alors, que vous vous reconnaissiez davantage dans le fils cadet rebelle, ou dans le frère aîné amer, l’appel est le même :

Revenons au Père. Laissons-Le nous embrasser. Laissez-Le nous transformer.

Et quand Il l’aura fait, allez et faites de même. Soyez des artisans de réconciliation, des témoins du Dieu « qui prend plaisir à faire miséricorde », et dont les bras sont toujours ouverts.

Mes chers amis, que vous vous retrouviez dans le fils cadet qui s’est égaré, ou dans le fils aîné qui est resté mais dont le cœur s’est éloigné, le message est clair : Le Père nous attend à la maison.

Ce Carême est un temps de grâce, non pour se cacher dans la culpabilité, mais pour se relever dans la miséricorde. Dieu n’attend pas pour nous punir. Il attend pour nous embrasser. Pour nous revêtir à nouveau de dignité. Pour nous faire entrer dans la joie de Sa maison.

Alors, revenons à Lui : par la prière, par la confession, par des actes d’amour et de miséricorde.
Retournons dans les bras de Celui qui prend plaisir à faire miséricorde, et qui nous appelle chacun par notre nom.

Rentrons à la maison de Notre Père !

 


Lost and Found in the Heart of the Father (Micah 7:14-15,18-20. Luke 15:1-3,11-32).

Dear Sisters and Brothers in Christ, Peace and Love of Christ be with you!!!

We are gradually coming to the end of the 2nd week of Lent and getting ready to enter into the 3rd week. Maybe, this week-end could be an opportunity to evaluate the journey we have made so far.  At the heart of today’s first reading is a reminder that we have a “Covenant God”. God continues to invite us to come back to Him with all our hearts, mind, soul, spirit, will and rediscover His Mercy.

During this Lenten season, the Word of God invites us to see conversion not as a punishment, but as a journey back home, a return to the God who delights in mercy and runs to meet His children. Through the cry of the prophet Micah and the parable of the merciful father, we are reminded that no matter how far we stray, God’s love is greater. Lent is our moment to rise, return, and be embraced.

In the first reading from Micah, the prophet lifts up a prayer full of longing and hope. Israel had sinned and wandered, but Micah dares to speak to God with confidence: He cries:

Shepherd your people with your staff… as in the days of old.”

Micah speaks to a people wounded by exile and sin, yet he dares to hope. He remembers what God has done before, how He delivered His people from slavery in Egypt, how He worked wonders. Because he knows who God is. And he proclaims it with power:

“Who is a God like you, who pardons sin and forgives transgression… who does not stay angry forever but delights in showing mercy?”

Ah, what a beautiful line: God delights in mercy! He doesn't show it reluctantly. He’s not a judge who grudgingly signs our release. No! Mercy is His delight! It is His joy, His nature, His glory. Lent, then, is about rediscovering the joy of being found by a God who never tires of forgiving.

And then the prophet lifts our gaze to the mighty deeds of the past:

As in the days when you came out of Egypt, I will show them wonders.”

Micah is reminding Israe, and us, of the God who breaks chains, who opens seas, who leads His people with light and fire. The God of Exodus is still the God of today. And this Lent, He calls each one of us to believe in His mercy afresh, to remember, to return, and to rejoice.

This brings us to one of the most beloved parables in the Gospel: the Prodigal Son (Luke 15:1-3, 11-32). But perhaps today, we should rename it: The Parable of the Merciful Father.

The Parable of the Merciful Father

Jesus tells us of a son who demands his inheritance early, a symbolic way of saying to his father, “I wish you were dead.” He leaves, squanders, sins, falls to the lowest pit, feeding pigs, craving their food. But then, he comes to his senses. He realizes how miserable he was. This awareness of how our sins render us miserable is the beginning of conversion.  And that, dear friends, is the turning point.

Lent is precisely this moment of awakening. A time to recognize that we’ve strayed. A time to admit, with humility, that life away from the Father leaves us empty and starving.

And what happens when the son returns? Before he can utter his confession, the father runs to him. He embraces him. He restores his dignity, robe, ring, sandals. He throws a feast. Why? Because:

“This son of mine was dead, and has come to life again; he was lost, and is found.”

What an image of God’s mercy! He doesn’t hold a grudge. He doesn’t shame us. He runs to meet us.

But the story doesn't end there. The elder son, dutiful and obedient, refuses to join the celebration. He resents the mercy shown to his brother. How often we, too, struggle to accept that God is more generous than we are! Yet the Father’s words to him are just as tender:

“My son, you are always with me, and all I have is yours.”

Both sons were lost in different ways. One in sin, the other in self-righteousness. But the Father goes out to both. He invites both into the joy of mercy.

Beloved friends, what does this mean for us this Lent?

It means no one is too far gone. No pit is too deep. No sin is too dark. God is not waiting to scold us. He is waiting to run to us. To kiss us. To dress our wounds. To feast with us.

It also means we must guard our hearts from becoming like the elder son, jealous, cold, rigid. Lent is not a time to compare ourselves to others, but to encounter the boundless mercy of God personally, and to become ambassadors of that mercy to others.

So, whether you identify more with the rebellious younger son, or the resentful elder brother, the call is the same: Come home to the Father. Let Him embrace you. Let Him change you.

And when He does, go and do likewise. Be a minister of reconciliation, a witness to the God “who delights in mercy,” and whose arms are always open.

My dear friends, whether you see yourself in the younger son who strayed, or in the older son who stayed but grew distant in heart, the message is the same:

The Father wants us home.

This Lent is about grace and not hiding in guilt, but  rising in mercy. God is not waiting to punish us, He is waiting to embrace us. To clothe us again in dignity. To lead us into the joy of His house.

So let us return, through prayer, through confession, through acts of love and mercy. Let us step back into the arms of the One who delights in mercy and who calls each of us by name.

Let us come home!.

Friday, March 21, 2025

Betrayed but Not Forsaken: How God Transforms Sufferings into Glory. (Genesis 37:3-4, 12-13, 17-28)

"From the Pit to the Promise: Trusting God in the Trials of Life"

 

Dear Sisters and Brothers, Peace of Christ be with you! 

As we draw closer to the end of the Second Week of Lent, the liturgical readings gradually draw our attention to the mystery of suffering and God’s redemptive power. Today’s passage from Genesis 37 invites us to reflect about suffering, betrayal, and the mysterious ways of divine providence. The story of Joseph, the beloved son of Jacob, cast into a pit and sold into slavery, can help us meditate the suffering of Jesus, who was also rejected, betrayed, and handed over. In both cases, what seemed like a tragedy was, in reality, the unfolding of God's greater plan of salvation.

The Pain of Betrayal and the Mystery of God's Plan

Joseph was dearly loved by his father, Jacob, and given a special tunic, an outward sign of his father’s favor. However, this love sparked jealousy among his brothers, who hated him and could not speak a kind word to him. It is quite surprising that since the killing of Abel by Cain, the brothered has been deeply wounded, and the blood relation seem not enough to safeguard it.  Today, in families, we see similar stories of hatred, rejection. May be we too have experienced rejection, misunderstanding, or even betrayal from those closest to us. Jesus, like Joseph, was also rejected by His own people. “He came to His own, but His own did not receive Him” (John 1:11). The pains of betrayal is felt more when it  comes from a loved one a family member, etc. 

During Lent, we are called to reflect on the wounds of our hearts, times when we have felt abandoned, forgotten, or mistreated. Yet, we must remember that our pain is not wasted in God’s hands. What Joseph’s brothers meant for evil, God used for good. The betrayal that led Joseph into slavery eventually positioned him to save many lives during a famine. Likewise, Jesus’ suffering and crucifixion, which seemed like a defeat, became the instrument of our salvation.

From the Depths of the Pit to the Heights of Redemption

The turning point in today’s passage is when Joseph’s brothers throw him into a dry cistern, a pit in the wilderness. How terrifying it must have been to be cast into the darkness, alone and powerless! Yet, the pit was not the end of Joseph’s story. God had a plan beyond his suffering.

In Lent, we, too, may feel trapped in our own "pits", struggles with sin, discouragement, or painful trials. But God calls us to trust Him, even when we do not understand. The season of Lent reminds us that beyond the darkness of Good Friday, there is the dawn of Easter. Beyond every pit, there is a promise waiting to be fulfilled.

Choosing Forgiveness Over Bitterness

Joseph’s response to betrayal was not revenge, but later in his life, he chose forgiveness. His story foreshadows Christ, who, from the cross, prayed: “Father, forgive them, for they do not know what they are doing” (Luke 23:34). Lent is a time to examine our hearts. Are we holding onto resentment? Are we willing to trust that God can bring good even out of the wounds we have suffered?

Forgiveness is not weakness; it is the strength of those who trust that God is in control. Just as Joseph’s suffering led to salvation for his family, Jesus' suffering brought redemption to the whole world.

Lent: A Call to Trust in God’s Greater Plan

If we only saw the betrayal of Joseph without knowing the ending, we might think his life was ruined. But God was writing a bigger story. In the same way, whatever trials we face, we must trust that God is working, even when we do not see it.

Lent is a time to surrender our struggles, our hurts, and our fears to God. It is a time to trust that He is leading us, even through the wilderness. The cross was not the end for Jesus, and our struggles are not the end for us. If we remain faithful, if we hold on to hope, God will lead us from the pit to the promise, from suffering to redemption, and from death to new life.

As we continue this Lenten journey, let us ask ourselves: Are we willing to trust God, even when we don’t understand His plan? Are we ready to forgive as Joseph and Jesus forgave? Are we open to letting God use our suffering for His greater purpose?

The story of Joseph is a reminder that no betrayal, no suffering, and no darkness can stop the plans of God. The pit is not the end of the story, the resurrection is coming! Amen.

 

« Moi non plus, je ne te condamne pas – Va, et ne pèche plus » (Jean 8,1–11)

  Chers frères et sœurs en Christ, Que la paix et l’amour du Christ soient avec vous ! L’Évangile d’aujourd’hui nous fait vivre l’une des...