Thursday, December 4, 2025

Building our Life on the Rock of Obedience. (Matthew 7:21, 24-27).

Dear Sisters and Brothers in Christ, today’s Gospel directs our attention to what really matters most. We are called to put God first and seek His will with all our heart, strength, mind, spirit, and intellect. Jesus ends the Sermon on the Mount with a direct appeal to the heart. He warns against empty words and urges a life rooted in obedience and truth of the Gospel.

What really matters for Jesus: 

Jesus says, “Not everyone who says to me, Lord, Lord, will enter the kingdom of heaven.” The Greek phrase ou pas ho legon stresses that speech alone carries no weight. Words without obedience remain hollow. Jesus points to what really counts in our relationship with God. It is to do the will of the Father. We remember that doing the Father’s will was his food. The Greek term to thelema tou patros mou (the Will of my Father) highlights a concrete path in our discipleship. It is the father’s desire that shapes the disciple. That desire appears in the life of Jesus. It appears in mercy, justice, and a steady turn toward the poor.

To further illustrate His teaching, Jesus narrates two parables of builders. The wise builder is phronimos. He builds on the rock. The sacred scripture tells us that “the fear of the Lord is the beginning of Wisdom and the Knowledge of the Lord is Understanding.” Cfr Proverb 9:10. A life filled with divine wisdom and understanding is unified, humble. It grows in selfless love following the example of Christ. 

The man who lacks divine wisdom and understanding is comparable to a foolish builder who constructs on sand.  Both houses rise under the same sun. Both face the same rains and winds. Only the house with a firm foundation endures. Every day becomes an opportunity to build our life either on a solid foundation or on sand. Temptation, trials, difficulties test the solidness of the foundation of our lives.

Advent prepares us for the coming of Christ. We remember his birth. We welcome his presence here and now. We await his final return. This preparation must touch our life and transform it. It must reach habits, thoughts, and choices. Advent calls us to build on solid foundation. The rock is not impressive ritual. The rock is daily obedience to God’s word revealed in Christ Jesus. The rock is truth spoken with charity. The rock is repentance that leads to change, setting us free from complaisance with sin, especially habitual ones.

If our faith stays in speech without action, it rests on sand. Wind easily blows them away; they are of no use.  If our prayers never move us toward the wounded or forgotten, they sink in sand. Advent invites honest questions: “Does my waiting shape me? Does my worship turn me toward others in selfless and sacrificial love? Does the Gospel form my daily decisions and perceptions about myself and others?

The Gospel challenges us today:

Choose one concrete change for this week. Keep it simple. Call a person who is alone. Offer help to someone under pressure. Set aside time for prayer that leads to action. Share a small portion of what you have with someone in need. Let the action be quiet like the gift of the widow in the Bible.  Let it be consistent. The strength of our foundation appears when life grows difficult. Storms arrive without warning us. Sickness arrives. Job loss arrives. Family strain arrives. A strong foundation holds the heart steady, knowing fully that with God all good things are possible.

Jesus does not reject the prayer and the cry from a humble and broken heart.  He asks that our confession match our conduct. The Greek rhythm of doing represents the heart of discipleship. The Father’s will is not distant. It is present in each small decision that serves love.

Many tasks fill our days and weeks. However, the Gospel brings us back to the essential. Build well and deeply on a solid foundation.  We build our lives by allowing God’s word to shape our thought and behavior. And this really changes everything in our lives. His commandments will cease to be seen as a heavy burden. His commandments will be embraced and appreciation as a beautiful gift leading us to live of beatitude and freedom.

Advent passes quickly. Christmas will arrive soon; and with the end of the year festivities, we can easily lose sight of the essentials.  May we use these days to strengthen our foundation. Let our heart turn to what endures. Let our faith become visible in works of mercy, patience, honesty, and service. Then when storms strike, our house will stand firm. And when the Lord comes, He will find a heart ready for Him. Amen.🙏🙏🙏

 


Wednesday, December 3, 2025

Êtes-Vous Prêt à Partager Vos Pains avec le Christ ? (Matthieu 15, 29-37)

Mes chers sœurs et frères en Christ, nous poursuivons notre chemin de l'Avent, nous préparant à rencontrer le Seigneur qui est venu et qui reviendra. Aujourd'hui, nous nous souvenons aussi de l'un des plus grands missionnaires de l'Église, saint François-Xavier, dont le cœur brûlait du feu même de l'amour de Dieu. En méditant sur l'Évangile du jour, prions pour que l'Esprit Saint enflamme notre zèle et apaise la soif la plus profonde de nos âmes.

Pour comprendre le passage de l'Évangile d'aujourd'hui, il faut considérer où se trouve Jésus. Il vient de se trouver aux confins de Tyr et de Sidon, où il a guéri la petite fille de la Phénicienne. Il retourne ensuite au bord de la mer de Galilée et gravit une montagne (v. 29). Dans l'Écriture, la montagne est toujours un lieu de rencontre, de révélation et de transformation. C'est un lieu où la terre rencontre le ciel.

Les foules viennent à Lui . Elles lui apportent leurs blessures et leurs fardeaux. Elles lui amènent les aveugles, les boiteux, les muets et bien d'autres. Elles viennent parce qu'elles croient qu'Il peut transformer leur vie.

Cela nous aide à comprendre ce à quoi l'Avent nous invite. Jésus rencontre les gens là où ils sont. Il n'attend pas un cadre parfait. Il va à la périphérie. Il pénètre dans la « montagne » chaotique et périphérique de nos vies. Nous n'avons pas besoin d'être purs avant de nous tourner vers lui. Il nous suffit de nous présenter avec nos faiblesses. Il accueille ceux qui viennent avec leur souffrance. Saint François Xavier a vécu de la même manière. Il a quitté le confort, a porté Jésus en Inde, au Japon et en Extrême-Orient. Il est allé à la rencontre de ceux qui n'avaient jamais entendu l'Évangile. Il a rencontré les gens là où ils vivaient et a eu confiance que le Christ agirait à travers de modestes commencements.

Dans le passage d'aujourd'hui, Jésus accomplit la prophétie d'Isaïe . Il guérit les foules. Leur joie est immense et elles louent le Dieu d'Israël. Jésus voit qu'elles sont avec lui depuis trois jours et qu'elles n'ont rien à manger. Il éprouve une profonde compassion pour elles. Sa réaction révèle le cœur de Dieu. Dieu voit notre faim. Dieu connaît les besoins qui nous épuisent. Dieu choisit d'agir pour notre bien.

Les disciples, face à la situation, ne voient que des limites . Ils voient un lieu isolé, une foule nombreuse et peu de nourriture. Ils ont oublié ce que Jésus a fait auparavant , les miracles qu'il a accomplis. Nous aussi, nous tombons dans le même piège. Nous regardons nos vies ou nos communautés et ne voyons que ce qui manque, les difficultés, les problèmes. Nous nous concentrons sur les faiblesses, et non sur la présence du Christ. Nous oublions facilement les miracles que Dieu a accomplis pour nous et pour les autres. Nous sommes comme prisonniers de nos difficultés actuelles.

Jésus pose une question simple : « Combien de pains avez-vous ? » Ils répondent : sept pains et quelques poissons. Dans la Bible, le chiffre sept symbolise la plénitude. Jésus reçoit les sept pains et les poissons, et rend grâce. Il reconnaît Dieu le Père comme l’auteur de tout bien et le remercie pour tout ce qu’il a fait pour lui et son peuple. Ainsi, Jésus nous enseigne l’importance de la gratitude. « La prière d’action de grâce est très puissante. Elle produit des miracles. Il n’est donc pas étonnant que saint Paul nous ait dit de rendre grâce en toutes circonstances, car telle est la volonté de Dieu en Jésus-Christ à notre égard. » (cf. 1 Thessaloniciens 5, 18). Jésus rompt ensuite le pain.

Toute sa vie a été donnée pour nous. Souvenons-nous de son enseignement dans Jean 6,35 : « Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. » Sur la croix du Calvaire, Jésus a tout donné. La fraction du pain est donc un acte profondément spirituel. L’agneau immolé sur la croix est le même qui nous est offert dans l’Eucharistie. Jésus a donné à la foule en préfiguration de ce qu’il nous donne dans l’Eucharistie. Tous mangent et sont rassasiés. Il reste sept paniers. Ce nombre symbolise la plénitude et illustre la portée de la grâce de Dieu, qui s’étend au-delà d’un groupe, au-delà d’un peuple. La grâce de Dieu est toujours suffisante, abondante.

Saint François-Xavier offrit ce qu'il avait . Sa santé était fragile. Ses ressources limitées. Il parcourut de longues distances pour partager l'Évangile de Jésus, le pain de vie, avec de nombreuses personnes en Asie. Dieu se servit de son offrande. Son témoignage marqua des générations.

L'Avent nous invite à faire le même pas. Offrons au Christ ce que nous avons. Offrons notre temps, nos forces, notre espérance, nos blessures, les aspects de notre vie qui peinent à avancer. Offrons nos petits présents. Le Christ les accueillera et les bénira. Il les utilisera pour le bien d'autrui. Il nous invite à nourrir les autres avec ce que nous possédons. La générosité ne peut jamais engendrer le manque. Alors, combien de pains sommes-nous prêts à partager avec Jésus aujourd'hui ?

Préparons-nous à la venue du Seigneur avec confiance. Ouvrons nos cœurs à sa compassion. Marchons dans la foi qui a marqué saint François-Xavier. Que le Christ apaise notre soif et fasse de nous des instruments de son amour. Amen🙏🙏🙏.

 


"Are You Willing to Share Your Loaves with Christ?” (Matthew 15, 29-37).



My dear sisters  and brothers in Christ, we continue our journey of Advent, preparing to encounter the Lord who has come, and will come again. Today we also remember one of the Church’s greatest missionaries, Saint Francis Xavier, who heart burned with very fire of God’s love. As we meditate on today’s Gospel, let us pray that the Holy Spirit may inflame our own zeal and satisfy the deepest hunger in our souls.

To understand today’s Gospel passage, we must look at where Jesus is. He has just been on the borders of Tyre and Sidon where he healed the little daughter of the Phoenician woman. He then returns to the Sea of Galilee, climbs  a mountain (v. 29). The mountain in the Scripture is always a place of encounter, revelation, and transformation. It is a place where earth meets heaven.

Crowds come to Him. They bring their wounds and their burdens. They bring the blind, the lame, the mute, and many others. They come because they believe He can make their whole lives.

This helps us understand what Advent invites us to do. Jesus meets people where they are. He does not wait for a perfect setting. He goes to the peripheries. He enters into the messy, peripheral “mountain” of our lives. We don’t have to be clean first before running to Him. We simply need to show up with our brokenness.  He receives those who come with their pain. Saint Francis Xavier lived the same pattern. He left comfort behind, took Jesus to India, Japan, and the far East.  He went to those who had never heard the Gospel. He met people where they lived and trusted that Christ would work through small beginnings.

In today’s passage Jesus fulfills the prophecy of Isaiah. He heals the crowds. Their joy is great, and they praise the God of Israel. Jesus sees they have been with Him for three days and have nothing to eat. He feels deep compassion for them. His response shows the heart of God. God sees our hunger. God knows the needs that tire us apart. God chooses to act for our own good.

The disciples look at the situation and see only limits. They see a remote place, many people, and little food. They have forgotten what Jesus did before, the miracles he had performed in the past. We too fall into the same pattern. We look at our lives or our communities and see what is missing, difficulties, problem.  We pay attention to weakness, not to the presence of Christ. We easily forget the miracles God has done for us and others. We are like stuck with our present predicaments.

Jesus asks a simple question: “How many loaves do you have”?. They answer with seven loaves and a few fish. In the Bible, “seven represent” fullness. Jesus receives the seven loaves and few fish, and “gives thanks.” He recognizes God the Father as the author of all that is good, He thanked God the Father for all that He has been doing for Him and His people. Thus, Jesus teaches us the importance of gratitude. “Prayer of Thanksgiving is very powerful. It makes miracles happen. No wander why St Paul said that we should “Give thank in all circumstances. For this is the will of God for us in Christ Jesus.” (Cfr 1 Thessalonians 5:18). Jesus then breaks the bread.

His entire life is a life broken for us. We remember His teaching in John 6:35 “I am the bread of life. Whoever comes to me will never be hungry. Whoever believes in me will never be thirsty.” On the Cross of Calvary, Jesus gave it all. The breaking of bread, therefore, is highly spiritual act. The lamb that was slain on the Cross is the same that is offered to us in the Eucharist. Jesus gave to the crowd in anticipation of what He gives to us in the Eucharist. Everyone eats and is satisfied. Seven baskets remain. The number signals completeness and points to the reach of God’s grace beyond one group, beyond one people. God’s grace is always enough, abundant.

Saint Francis Xavier offered what he had. His health was fragile. His resources were few. He travelled long distance to share Jesus the bread of life to many in Asia. God used his offering.  His witness shaped generations.

Advent asks us to take the same step. Bring what you have to Christ. Bring your time, your strength, your hope, your wounded places, your areas of life that struggle to move. Bring your small gifts. Christ will receive and blesses them. Christ uses them for the good of others. He invites us to feed others with what we have. Generosity can never lead us to lack. So, how many loaves are we willing to share with Jesus today?

Let us prepare for the Lord with trust. Let us open our hearts to His compassion. Let us walk with the faith that marked Saint Francis Xavier. May Christ feed our hunger and make us instruments of His love. Amen.

 🙏🙏🙏


Tuesday, December 2, 2025

Discovering God’s Kingdom with Simplicity and Child-like Heart. (Luke 10: 21-24).

In order to understand today’s Gospel, we need to remind ourselves of its context. In Luke 10, Jesus sent out seventy-two disciples two by two ahead of Him to every town and place where he was about to go.  At the end of this mission, they returned to their Master overjoyed: “Even the demons submit to us in your name!” (Luke 10:17). Jesus teaches them that the key reason for their joy, is not because demons submit to them, but because their names are written in heaven.

Immediately after this, we have today’s verses. Jesus turns to the Father in prayer in a public outburst of joy and praise. Luke tells us that “At that time, Jesus full of joy rejoiced in the Holy Spirit’”. The Greek verb ēgalliasato translated as “rejoiced” means exultant, leaping joy. It is the same word used when Mother Mary sings the Magnificat. This is a jubilant thanksgiving erupting from the core of who Jesus is.

Why this sudden burst of Joy? Because the Father has revealed divine truth about who He is through Jesus, He has revealed the secret of victory over the ancient serpent. He has revealed the secret of His Kingdom. Jesus says: “I praise you Faither, Lord of Heaven and Earth, because you have hidden these things from the wise and learned, and revealed them to little children.” (nēpiois). The word nēpiois doesn’t mean “young”. Rather, it refers to the simple, the humble, those without pretense, those who know they need God.

Advent season is the opportunity to learn to become like the little ones, open, trusting in God the Father, in His promise. And as we know, God’s promise of salvation is realized in a unique way, in the child of Nazareth, whose birth we will celebrate in Christmas.

Jesus continued his prayer saying, “All things have been handed over to me by my Father.” The Son knows the Father as no one else does and the Father knows the Son in a unique manner. The knowledge of the God revealed in Jesus is not the fruit of intellectual effort. It comes from relationship, a personal encounter in which the heart of God is revealed to us. This is the reason why Jesus said in John 14: 23, “If “Anyone who loves me will obey my teaching. My Father will love them, and we will come to them and make our home with them.”

God’s delight is in people who listen. God takes delight in a human heart that is open to His mystery. 

Like the prophets and kings, we are living in a time of longing. The kingdom of God comes in tenderness, is revealed to the little ones. In this season of Advent, Am I approaching God like a “wise”, “learned”, expert” or like a child, with a child-like heart? Am I so busy with doing things and forget to stay with Jesus in silent meditation?  We can prepare our hearts for this coming event through three steps:

Humility: The centering gesture in Luke is childlike openness. It is about a child who depends on his father for bread and protection. Advent asks us to put away proud self-sufficiency. The proud are not disposed to receive revelation. The humble are open to receiving God’s word; they listen, trust in God, and empty themselves of the need to prove. They allow God to be God in their lives.

Joy: Jesus rejoices in the Spirit. Advent is a time of expectant joy. This joy is steady confidence. It does not ignore pain or sufferings in the world. But wait with hope. Jesus teaches us the power of prayer of praise, being grateful to God always. Praising God opens our heart to receive miracles.

Attentiveness to revelation: The Father reveals the truth to those who are watchful. Divine revelation often comes in small things. It may come through reading a short Scripture verse, through a friend’s word, through a quiet thought in the night. Let us not dismiss these occasions.  

Addressing His disciples Jesus says: “Blessed are the eyes that see what you see.” The disciples are told they witness what prophets and kings longed to see but did not.  The saw the presence of the Kingdom of God in the person of Jesus. Like them we can have the same experience if we learn to approach God with humility and child-like heart.  

 


Monday, December 1, 2025

La Foi Qui Touche le Cœur de Jésus (Matthieu 8: 5-11)

Dans l’Evangile d’aujourd'hui, nous rencontrons Jésus à Capharnaüm. Un centurion romain s'approche de lui et lui demande de l'aide. Sa requête est simple : « Seigneur, mon serviteur est couché chez moi, paralysé et souffrant atrocement . » Jésus répond aussitôt : « Je viendrai le guérir . » S'ensuit alors l'une des plus belles déclarations de foi de l'Évangile. Le centurion dit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri . »

Cette rencontre nous aide à comprendre l’attitude attendue de nous en ce temps de l’Avent . L’Avent est un temps d’attente active. C’est un temps pour préparer nos vies et nos cœurs à la venue du Seigneur. Le centurion nous enseigne comment attendre. Il présente son besoin avec humilité et foi. Il fait confiance sans condition. Il aime son serviteur et Jésus sans limites. Il croit sans voir.

L'Évangile utilise deux mots grecs importants pour nous aider à comprendre la profondeur de son attitude . Jésus loue le centurion pour sa foi. Le mot employé par Matthieu est « pistis », qui signifie confiance totale et abandon personnel. La foi n'est pas une théorie ni une idée abstraite. C'est la décision de s'appuyer sur la Parole de Jésus, même lorsque tout semble incertain. L'Avent nous appelle à cette confiance : à lui confier nos peurs, nos soucis et nos faiblesses, et à croire que le Seigneur est proche et agit en silence.

Un autre mot clé se révèle à travers la reconnaissance de l'autorité par le centurion . Il parle de commandement. Lorsqu'il dit : « Moi aussi, je suis un homme soumis à l'autorité », l'Évangile utilise le mot « exousia ». Cela signifie pouvoir réel, pouvoir de donner la vie. Le centurion perçoit cette autorité en Jésus. Il comprend qu'une seule parole de sa part transcende la distance, la maladie et le désespoir.

C’est cette foi qui étonne Jésus . L’Écriture nous dit qu’« il fut stupéfait ». Le terme employé par Matthieu décrit une profonde émotion. Jésus s’arrête, regarde l’homme, puis s’adresse à la foule : « En vérité, je vous le dis, je n’ai trouvé une telle foi chez personne en Israël. » Ceux qui l’écoutaient furent sans doute bouleversés. Un soldat païen devient un modèle de foi. Un étranger devient un signe du Royaume de Dieu. Dieu choisit l’inattendu. La grâce transcende les frontières.

En ce temps de l'Avent, l'Évangile nous invite à nous tenir aux côtés de ce centurion. Nombreux sont ceux qui portent des fardeaux : maladie dans la famille, difficultés financières, solitude, angoisse face à l'avenir, péchés qui nous retiennent, relations brisées, etc. À l'image du centurion, nous connaissons tous quelqu'un ou quelque chose dans notre vie qui a besoin de guérison. L'Avent est le moment de prononcer ces mots : « Seigneur, je n'en suis pas digne, dis seulement une parole… »

La tendresse de Jésus est particulièrement palpable dans cet Évangile . Il ne s'adresse pas au centurion par écrit. Il ne lui demande aucune preuve. Il laisse sa miséricorde se répandre immédiatement. Le centurion a cru en l'autorité de la parole de Jésus. Nous entendons cette même parole à chaque Eucharistie. Nous répétons sa phrase avant la communion : « Seigneur, je n'en suis pas digne. » C'est un témoignage de vérité. Nous sommes faibles. Pourtant, Dieu s'approche de nous. Il entre dans nos heures, dans notre vie, dans nos blessures. N'ayons pas honte de l'inviter toujours.

L’Avent est le temps de renouveler notre foi en la Parole de Jésus. Sa Parole crée ce qu’elle proclame. Il a dit : « Le ciel et la terre passeront, mais ma Parole demeurera éternellement. » Ainsi, au milieu de toutes les incertitudes du monde, nous pouvons faire confiance à la Parole de Jésus. Sa Parole guérit ce qui semble irrémédiable. Sa Parole fait jaillir la lumière des ténèbres. Sa Parole ouvre un avenir là où nous ne voyons aucun chemin.

Jésus conclut ce passage par une promesse : « Beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et prendront place au banquet du Royaume . » L’Avent nous rappelle que nous cheminons vers une fête. Le Royaume est ouvert. Nul n’est exclu ; il suffit d’ouvrir son cœur avec foi. Le centurion témoigne que Dieu s’approche de tous ceux qui l’invoquent avec foi et humilité.

Demandons donc cette grâce : la grâce de faire confiance à Jésus avec foi , la grâce de nous soumettre à son autorité , la grâce de l’accueillir avec humilité et amour. Que notre attente soit active, que nos cœurs soient grands ouverts. Puissions-nous être vraiment prêts lorsqu’il viendra : « Seigneur, dis une parole, et nous serons guéris. » Amen.🙏🙏🙏


Faith that Moves the Heart of Jesus (Matthew 8: 5-11)

Today we meet Jesus at Capernaum. A Roman centurion approaches Him and asks for help. His request is simple: “Lord, my servant is lying at home, paralyzed and in great pain.” Jesus responds to his request at one: “I will come and heal him.” Then comes one of the most striking declarations of faith in the Gospel. The centurion says: “Lord, I am not worthy that you should enter under my roof. Only say the word and my servant will be healed.”

This encounter helps us understand the attitude expected of us in this Advent season. Advent is a time for active waiting. It is a time to prepare our lives, hearts for the coming of the Lord. The centurion teaches us how to wait. He presents his need with humility and faith. He trusts without conditions. He loves his servant and Jesus without boundaries. He believes without seeing.

The Gospel uses two important Greek words to help us understand the depth of his attitude. Jesus praises the centurion for this faith. The word used by Matthew is pistis, which means complete trust and personal surrender. Faith is not a theory or an abstract idea. It is the decision to rely on the Word of Jesus even when everything seems uncertain. Advent calls us to this trust. To hand over our fears, worries, and broken places, and to believe that the Lord is near and working in silence.

Another key word is revealed through the centurion’s recognition of authority. He speaks of command. When he says, “I too am a man under authority” the Gospel uses the word “exousia”. This means real power, power to give life. The centurion sees this authority in Jesus. He understands that a single word from Him reaches beyond distance, beyond sickness, and beyond hopelessness.

This is the faith that astonishes Jesus. Scripture tells us that “Jesus was amazed.” The word used by Matthew describes a deep emotional response. Jesus stops, looks at the man, and then speaks to the people around Him: “Amen, I say to you, in no one in Israel have I found such faith.” Those listening to Jesus would have been shocked. A pagan soldier becomes a model of faith. A foreigner becomes a sign of the God’s Kingdom. God choses the unexpected. Grace reaches beyond boundaries.

In Advent, the Gospel invites us to stand beside this centurion. Many of us carry burdens: illness in the family, financial struggles, loneliness, fear about the future, sins that hold us back, relationships that are broken, etc. Like the centurion, we know someone or something in our life that needs healing. Advent is the moment to speak those words: “Lord, I am not worthy, Say only a word…”

The tenderness of Jesus is quite noticeable in this Gospel. He does not test the centurion. He does not ask him to prove anything. He allowed His mercy to flow at once. The centurion believed in the authority of Jesus’ word. We hear the same word in every Eucharist. We repeat his sentence before the holy communion: “Lord, I am not worthy, that you should enter my roof. Only say a word, and my soul shall be healed.” This is a wonderful expression of faith.  We know that we are weak. Our weakness should draw us closer to God. He comes near us. He enters our home, our life, our wounds. Let us not be ashamed to invite Him always.

Advent is the time to renew our faith in the Word of Jesus. His word creates what it declares. He said: “Heaven and Earth shall pass away, but My word will remain forever.” So, it the midst all uncertainties in the world, we can trust the Word of Jesus. His word heals what seems beyond repair. His word brings light into darkness. His word opens a future where we see no path.

Jesus ends the passage with a promise: “Many will come from east and west and take their place at the banquet of the Kingdom.” Advent reminds us that we walk toward a feast. The Kingdom is open to all. No one is excluded; we only need to open the heart in faith. The centurion is a witness that God draws near to all who call upon Him with faith and humility.

Therefore, let us ask for this grace. The grace to trust Jesus with pistis, (faith) the grace to submit to His exousia,(authority) the grace to welcome Him with humility and love. May our waiting be active. May our hearts be wide open. May we really be ready when He comes: “Lord, say the Word, and we shall be healed.” Amen.


Sunday, November 23, 2025

Le Roi-Berger : Comment le Christ restaure l’appel originel de l’humanité à servir et à prendre soin de la Création. (2 Samuel 5: 1-3. Colossiens 1: 12-20 et Luc 23:35-43).

La solennité du Christ Roi marque la fin du temps ordinaire de l'année liturgique. Elle nous invite à méditer sur le dessein originel de Dieu pour l'humanité et sur la manière surprenante dont il s'accomplit en Jésus. Si nous écoutons attentivement les lectures d'aujourd'hui, nous découvrirons une constante qui se déploie dès les premières pages de l'Écriture Sainte jusqu'au dernier mot de l'Évangile. Dieu nous confie l'autorité comme une vocation à prendre soin des autres, de la création.  Mais depuis le commencement, l'humanité a toujours peiné à exercer son autorité et sa liberté conformément au dessein initial de Dieu.

Avant même que le péché n'entre dans le monde, Dieu confia une mission à l'humanité . Genèse 2:15 dit que Dieu plaça Adam et Ève dans le jardin « pour le cultiver et le garder ». Les verbes hébreux utilisés ici sont assez frappants : Ābad signifie non seulement « travailler », mais aussi « servir » et même « adorer ». Le verbe Šāmar  signifie « garder » mais aussi « veiller sur », « protéger » et, dans de nombreux cas, « observer les commandements de Dieu ». Ces deux verbes sont employés tout au long de l'Ancien Testament pour décrire le ministère des prêtres dans le sanctuaire (cf. Nombres 3, 7-8 ; Deutéronome 10, 8). Autrement dit, le premier homme est présenté comme une sorte de prêtre-gardien de la création. L'exercice de son autorité devait commencer par un service, le culte rendu à son Créateur et la protection de la création. Il a dû affronter la tentation de la domination et de l'affirmation de soi.

Le chapitre 3 de la Genèse révèle la chute de l'humanité face à cette tentation de domination . Il ne s'agissait pas simplement de manger le fruit défendu ; il s'agissait avant tout de s'emparer du contrôle de la création et de redéfinir le « Bien et le Mal » selon ses propres termes. Cette tentation ancestrale résonne à travers l'histoire. Elle se manifeste à certains moments de l'humanisme séculier qui place l'être humain au centre de la réalité, sans référence à la révélation divine. De ce fait, le pouvoir donné aux humains de « servir et de garder » est devenu un instrument d'affirmation de soi, en totale opposition à la volonté de Dieu. La faute d'Adam et Ève a brisé les relations humaines et l'ordre de la création, laissant au cœur de l'humanité une soif de leadership légitime.

Ce désir est palpable dans la première lecture d'aujourd'hui (cf. 2 Samuel 5, 1-3) . Les tribus d'Israël vinrent trouver David, se souvenant de la manière dont il les avait guidées avant même d'être roi. La royauté de David est précieuse car il incarne quelque chose de cette vocation originelle de l'humanité : servir, prendre soin et protéger. Mais l'Ancien Testament évoque aussi des rois qui ont agi à l'inverse. Ézéchiel 34 dénonce les souverains qui « se nourrissent eux-mêmes » au lieu de nourrir leur troupeau. L'histoire des Israélites devient ainsi une quête du Roi-Berger qui accomplira enfin le dessein de Dieu.

La lettre de Paul aux Colossiens 1,12-20 apporte la réponse à l'aide d'images fortes. Le Christ est « l'image du Dieu invisible », celui par qui toutes choses ont été faites et en qui « toutes choses subsistent ». Paul insiste sur le fait que ce Seigneur cosmique est le même qui a réconcilié la création « en faisant la paix par le sang de sa croix ». Le règne de Jésus est donc un règne restaurateur qui réorganise le monde par son amour désintéressé. En termes théologiques, là où la désobéissance d'Adam a blessé la création, le Christ, le Nouvel Adam (cf. Romains 5 ; 1 Corinthiens 15), représente et accomplit la guérison si nécessaire, ramenant l'exercice de l'autorité à ce que Dieu avait originellement voulu.

L’Évangile d’aujourd’hui (Luc 23, 35-43) accomplit pleinement le dessein originel de Dieu . Il nous invite à contempler le paradoxe de la royauté du Christ. Jésus est raillé comme un roi précisément parce qu’il a refusé d’utiliser la force pour se sauver. Le chef et les soldats ne peuvent concevoir l’autorité qui s’exprime par la vulnérabilité. C’est pourquoi saint Paul dit que pour les Juifs et les Grecs, un roi crucifié est un « scandale » et une « folie » (cf. 1 Corinthiens 1, 23).

Même au dernier instant de sa vie, l'humanité demeure confrontée à deux choix fondamentaux : reconnaître ses péchés et implorer la miséricorde divine, ou persister dans l'orgueil et l'arrogance, au risque de perdre le salut. Sur le Calvaire, un criminel se joint aux railleries, tandis qu'un autre perçoit ce que la plupart ont manqué. Dans le Crucifié, il voit « Innocence, Majesté, Amour et Miséricorde », expression de sa conversion. Une telle prière touche le cœur de Dieu. Jésus lui répond : « Aujourd'hui, tu seras avec moi au Paradis. » C'est là le paradoxe : le véritable trône du Roi est la Croix ; sa couronne, la miséricorde ; son règne se réalise dans la repentance, le pardon et l'accueil. Le salut est présent dès aujourd'hui, et le Royaume se manifeste partout où les âmes blessées sont guéries, où les pécheurs reviennent à Dieu et sont pardonnés, et où la dignité humaine est restaurée par le Roi crucifié.

Pour nous, chrétiens (parents, responsables, enseignants, bénévoles, responsables paroissiaux, voisins), cette fête nous invite à repenser notre conception de l'autorité . Reproduisons-nous le modèle de la Genèse 3 ? Comment utilisons-nous l'autorité, l'influence et la liberté qui nous sont confiées ? Nous en servons-nous pour défendre notre ego, humilier et contrôler autrui ? Ou bien laissons-nous le Christ nous façonner, afin que notre autorité devienne service, protection des plus vulnérables, réconciliation des relations brisées, paroles de réconfort aux âmes blessées ?

Laisser le Christ régner dans nos vies, c'est laisser sa façon d'être remodeler la nôtre : écouter sans juger, protéger les autres, donner la priorité aux faibles plutôt qu'aux puissants, reconnaître nos erreurs et demander pardon.

Aujourd'hui, faisons entrer dans notre vie la prière du larron : « Seigneur, souviens-toi de moi. » Que le Roi crucifié nous enseigne que la véritable puissance guérit, le véritable leadership restaure et la véritable grandeur se mesure à la compassion et au pardon. En acceptant ce règne, nous devenons partenaires de l'œuvre de renouveau de Dieu, petits signes de son Royaume dans notre monde.

Que Dieu nous bénisse tous alors que nous répondons à son appel aujourd'hui !🙏🙏🙏

 

La Vérité de l'Évangile sur le Danger de la Complaisance Religieuse. Réflexion sur Matthieu 21:28-32.

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